
A n . 1071 .
Sup. lih. X L . ». 3.
n. 19.
Mabill. pr&f. f&c.
I . Acior. ». io j .
Idem. p rd f i.f&c. 4 »• Ijl.
0 ^«/î. X V I . c.
I . 8.
f . 5.
ï î -4 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
a voient pris 1 habit monaftique étant malades à l’extrémité
, pouvoient le quitter s’ils revenoient en fanté, 8c
reprendre la vie feculiere. J’ai rapporté plufieurs exemples
de cet ufage depuis la fin du feptiéme fiecle. C ’é-
toit une des maniérés de profefler à l’article de la mort
la penitence publique , 8c de s’engager dans l’état monaftique
fans probation precedente. Car anciennement
la prife d habit & la profeffion n’étoient point fépa-
recs, fuivant la réglé de faint Benoît, 8c 011 n’y étoit
reçu régulièrement qu’après l’année de probation. C ’eft
fur quoi fe fondoit cet évêque que Pierre Damien combat
j & il foutenoit que ceux qui avoient pris l’habit
monaftique fans noviciat précèdent, n’étoient point
engagez.
Pierre .Damien en avertit le pape , qui écrivit à
Gifler eveque dOfïimo , de réprimer cette erreur, &
de^ frapper d’anathême ceux qui la foutiendroient opiniâtrement.
C e ft a cet evêque Gifler à qui Pierre
adreffe fon traite pour la réfuter. Il foutient que la
probation n’a été ordonnée que comme une précaution
contre la legereté ou la diifimulation de ceux
qui fe prefentent pour embraffer la vie monaftique,
non comme une condition neceffaire , 8c que le fu-
perieur peut en difpenfer quand il eft fuffifamment
perfuadé de la fermeté du poftulant, 8c de la fîneerité
de la converfion. Enfin que la profeffion eft irrévocable
de quelque maniéré qu’elle fe faife, pourvu que
ce foit avec une pleine volonté. Il apporte l’exemple
du batême, qui n’eft pas moins valable quand il eft
donné d’abord , qu’après de longues épreuves , & des
enfans offerts au monaftere par leurs parens fuivant la
réglé de faint Benoît. Nous avons toutefois une lettre
l l V R Ê S O I X A N T E-TJ N I E ’m É.' t ï f
tre du pape Alexandre II. ou il déclare , quun pretre
qui étant malade a promis verbalement de le faire moin
e , fans s’être livré à un monaftere ou à un abbé , n’a
point perdu fon benefice. Parce, dit, le pape, que faint
Benoît 8c faint Grégoire ont défendu qu’on fe fît moine
avant une année de probation.
Dans un autre ouvrage Pierre Damien fe plaint de
l’ignorance des prêtres, qui étoit te lle , qu’il s’en trou-
voit qui favoient à peine lire deux fyllabes de fuite.
Comment peuvent-ils, d it- il, prier pour le peuple ,
& offrir à Dieu, félon l’A p ô tre , un fervice raifonnable,
puifqu’ils n’entendent pas ce qu’ils difent ? Ainfi le
peuple demeurant fans inftru&ion , s’abandonne à
toutes fortes de vices. Les prêtres mêmes vivent comme
le peuple : ils plaident & fe querellent comme
les autres, & vont offrir le faint facrifice pleins de
leurs paffions. Leur négligence pour le fervice du faint
autel eft fi grande, que leurs calices font d’étain ou
d’autre vil métail, craffeux 8c enrouillez, ils enveloppent
le corps de Nôtre - Seigneur dans un linge fale :
les nappes font ufées & déchirées, les ornemens 8c les
livres à proportion. Les hommes légers s’en moquent,
les fages en gemiffent. L’auteur rejette tous ces maux
fur la négligence des évêques. C ’eft ce qui m’a paru
de plus remarquable dans les écrits de faint Pierre Damien.
Adalbert archevêque de Brème avoit repris le premier
rang à la cour du roi Henri ; & triomphant de
fes concurrens, qui Tavoicnt chaffé quelques années
auparavant, il pofledoit feul ce jeune prince , 8c re-
gnoit prefque avec lu i , tant il avoit fû le gagner
adroitement. Se fentant épuifé de vieilleiTe & de raa-
Tome I I I . F f
A n . 1072..
A le x . ep. x6.
Opufc. x6\
Rom. X I I , ï*
X l V I .
Fin d’Adalbert
archevêque de
Brème.
Lambtrt. an*
1071.
Sup. ». 13.