
Libell. Hug.to.i.
poenit. Theod.
Urb. epifl. 3 6.
to. x.cenc.p.^6^.
Mo,, ep. C6. 6 j .
ep. 84.
5 9 1 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e
en paix , ce qui fut mal obfervé. On y traita du différend
entre Gui archevêque de Vienne & faint Hugues
évêque de Grenoble , touchant la terre de Sal-
moriac ; dont l’archevêque s'étant emparé de force ,
l’évêque appella au faint liege :mais l'archeve-que en-
voïa a Rome , & obtint par lurjarife une confirmation
de privilèges, où cet article etoit compris; Le pape
Urbain s'en étant apperçu, renvoïa l’affaire à Hugues
archevêque de Lion ion légat. C'eft ce Gui archevêque
de Vienne , qui fut depuis pape fous le nom de
Callilfe II.
Le roi Philippe aïant été excommunié dans le concile,
envoïades députez au pape pour l’appaifer, en affirmant
par leur ferment, qu’il 11’avoit plus de commerce
criminel avec Bertrade ; & faifant entendre au pape
que s’il ne rendoit au roi la couronne, ôc ne levoit l’excommunication
, ce prince fe retireroit de fon obéif-
fance. Ives de Chartres avertit le pape par avance, que
cette députation n’étoic que menionge &c artifice : que
le roi n’étoit point conv erti, & que ion abfolution ferait
efperer l'impunité à tous les précheurs. Toutefois
le pape défera à la députation du r o i , & lui donna
un délai jufques a la Touffaints 1095. pendant lequel
il leva la cenfure, Si lui permit d’ufcr de la couronne à
fon ordinaire. La lettre eft du vingt-quatrième d’A -
vril. Pour entendre ce qui eft dit ici de la couronne ,
il faut favoir qu’en ce tems-là les rois paroifloient aux
jours de fête en habit roïal, avec la couronne en tête,
& la recevoient de la main d’un évêque. Ainfi Ives
de Chartres témoigne que le même roi Philippe reçut
une fois à Noël la couronne de la main de l’ar-
chevêquede Tours; Sc une autre fois à la Pentecôte de
L i v r e S o i x a n t e-QJPa t r i e’ m e . 593 — -------
quelques évêques de la province Belgique. Ce qui An. 1094.
n’avoit rien de commun avec le facre , qui ne fe fait
qu’une fois au commencement du regne ; 81 Philippe
avoir été facré à Reims dès l'an 1059. par l’archevê- wÊ;v*nii'0i
que Gervais. Aulii ne paroît-il point, que pour avoir
été excommunié, il ait jamais rien perdu de l’autorité
roïale.
Le pape Urbain étant depuis long-tems forti de condkdePki-
Rome , celebra la fête de Noël 1094. en Tofcane, où &ncc’
l’archevêque de Pife Daïbert le fervit avec grande af- Berthold, repy,
feétion. Cependant l’empereur Henri demeurait en
Lombardie prefque deftitué de toute dignité roïale fe
car toute la force de fon armée obéïfloit au roi Conrad
fon fils , qui étoit attaché à la comteiTe Mathildc 8c au
pape Urbain. Mais le duc de Guelfe fe fepara alors de
cette princcffe , foutenant que quoiqu il 1 eut epoufee,
il n’avoit point confommé fon mariage avec elle : & le
duc de Baviere fon pere travailla en vain à les reconcilier.
Cependant le pape Urbain avoit tellement pris le
deffus, qu’il celebra un concile general à Plaifance au
milieu de la Lombardie Se des fchifmatiques. Il y ap-
pella les évêques d’Italie, de Bourgogne, de France,
d’Allemagne , de Baviere S: d’autres provinces : il s’y
en trouva deux cens , avec près de quatre mille clercs
Si plus de trente mille laïques ; Si comme il n'y avoit
point d’églife qui pût contenir une fi grande multitude
, il fallut teñirles aifemblées en pleine campagne.
Le concile commença le premier jour de Mars 1095.
qui étoit le Jeudi de la nn-Carême, Si dura fept jours.
L’imperatrice Praxede, autrement Adélaïde , vint s’y
plaindre de l’empereur Henri fon époux. S’étant fau- s»/.*.™.