
i<>¿ H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
*T . en très-grand nombre. Il s’en alla à Francfort & y
-A n ' 10^ ’ manda l’aflhmblée. f I
Pierre Damien expofa les ordres du pape dont il
étoit chargé, & d it , que l’entreprife def Henri étoit
très-mauvaife & indigne, non feulement d’un r o i ,
mais d’un chrétien. Que s’il n’étoit pas touché des
loix 8c des canons, il épargnât au moins fa réputation,
8c le fcandale qu’il cauferoit, en donnant au peuple
un iî pernicieux exemple d’un crime que lui-même de-
vroit punir. E n fin , que s’il n’écoutoit point les con-
feils, le pape feroit obligé d’emploïer contre lui la Sévérité
des canons, & que jamais il ne couronneroit
empereur un prince qui auroit fi honteufement trahi la
religion.
Tous les feigneurs s’élevèrent alors contre le ro i,
difan t, que le pape avoit raifon ; & le priant au nom
de Dieu , de ne pas ternir fa gloire par une aélion fi
honteufe , 8c ne pas donner aux parens de la reine,
qui étoient puiifans, un tel fujet de révolte. Le roi accablé
plutôt que touché de ces raifons ; dit : Si vous
l ’avez réfolu fi opiniâtrement, je me ferai violence ;
& je porterai comme je pourrai ce fardeau, dont je ne
puis me décharger. Ainfi plus aigri contre la reine
par l’effort que l ’on avoit fait pour les réunir, il consentit
qu’on la rappellât : mais pour éviter même fa
vue il s’en retourna promptement en Saxe, aïant au
plus vingt chevaliers à fa fuite. La reine le fuivit à
petites journées, avec le refte de la cour, 8c les orne-
mens impériaux. Quand elle fut arrivée à Goflar, à
peine put-on perfuader au roi d’aller au-devant d’elle.
Il la reçut affez honnêtement, mais il revint bien-tôt
à fa froideur ; 8c ne fe pouvant défaire de la reine, il
§ 1 v y e s o i y a I f i w i M p î» , m ________
ïéfolut de la garder comme fi elle n’eut point etc la ^
L’année Suivante 10 7 0 . Sigefroi archevêque de
Maïence, Annon archevêque de Cologne, & Her-
man évêque de Bamberg, allèrent a Rome , ou le pape
Alexandre les avoit appeliez. L’eveque de Bamberg
étoit accufé d’avoir ufurpe ce fiege par fimonie : mais
par les riches prefens qu’il fit au pape, il l’adoucit de
telle forte, que non feulement il n’eut point d égard a
l ’accufation, mais il lui donna le pallidm & d’autres
honneurs archiepifcopaux. L’archevêque de Maïence
vouloir renoncer â fa dignité : mais le pape 8c ceux qui
étoient prefens l’en détournèrent , quoiqu’avec bien:
de la peine. Tous les trois évêques Allemands furent
feverement réprimandez , de ce qu’ils .vendoient les
ordres facrez , communiquoicnt fans Scrupule avec
ceux qui les achetoient & leur impofoient les mains.
Enfin après leur avoir fait faire ferment de n’en plus
ufer de même à l’avenir , on les renvoïa en paix. A n -
non de Cologne rapporta de Rome un privilège du pape
pour labbaïe de Sigeberg qu’il avoit fondée , 8c le
bras de faint Cefaire martyr.
En Angleterre le - nouveau roi Gliil aum ^ ■ Noùveaux cvê-
bien affermi fa puifTance , s’appliqua à rétablir toutes en Angic-
chofes, & pour le temporel & pour le lpintuel G u ill. Malmeß
adoucit les moeurs des Anglois encore demi barbares, w.,.?.i«».
introduifant les moeurs Françoifes beaucoup plus polies
: il les tira de la nonchalance, l’ignorance 8i la
débauche -, renouvellant l’induftrie , l’application aux
armes & aux lettres. En un m o t , dcpujs ce regne
l’Angleterre prit une face nouvelle. Des la quatrième
année de fon regne qui fut l’an 10 6?. le roi Guillau-
B b ü j
V ita SS. Am ù
e. z6. 34. ap. Sur¿
4. De¿.
Te. 9. conc. f»
10X9 *