
_________66 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e . ’
^ N miftion de paiTer au Mont Caffin pour y vivre plus
régulièrement ; & l’aïant obtenue, ils s’acheminèrent
à ce monaftere avec deux moines que l’abbé Pierre
avoit envoïez au pape , pour lui faire favoir fon élection.
Didier & Alfane y demeurèrent quelque temps,
fe faiiant aimer de tous les freres : puis Gifulfe prince
de Salerne demanda Alfane pour être abbé de faint Benoît
près la même ville , & enfin pour en être arehe-
s«p.n.K. vêque , comme j’ai dit. Il eft célébré entre les auteurs
ecclefiaftiques de ce fiecle , pour plufieurs ouvrages
qu’il compofa. Didier fut envoie au monaftere de
faint Benoît de Capouë , pour le gouverner comme
p ré v ô t, & en renouvella l’églife : enfuite l’abbé Fri-
deric étant devenu pape fous le nom d’Eftienne IX .
le fit venir à Rome , 8c peu de temps après il fut lui-
même élû. abbé & deftiné à la légation de C . P. Il
renouvella tous les bâtimens du Mont Caflin, & en fut
compté pour le quatrième reftaurateur après S. Benoît,
Petronax & Aligerne:.
xxxi. Au*mois d’Àvril de la même annee ic ro . indic-
Concile de Rome. . m.f 1 %
tion douzième , le pape Nicolas II. tint a Rome uri
To. 9- conc. p. concile, où fe trouvèrent cent treize évêques , avec
»5! ' ‘h!>'des ab bez, des prêtres, & des diacres. C ’étoit au
palais de Latran dans la bafilique de Conftantin ,
les faints évangiles étoient propofez. Quand on fut
affis, le pape dit : Vous fa v e z , mes freres, comme
après la mort d’Eftienne mon prédeceifeur le faint fiege
a été expofé aux infultes des fimoniaques, en lotte
que l’églife même fembloit être en péril. Afin donc
de prévenir de tels accidcns , nous ordonnons fui-
vant l’autorité des peres, que le pape venant à mourir
, les évêques cardinaux traitent enfemble les pre-
L i v r e s o i x a n t i e'm e7 ¿ 7
miers de l'élection , qu’ils y appellent enfuite les clercs
cardinaux , 8c enfin que le refte du clergé & le peuple
y donne fon ctmfentement. Nous devons fur-
tout nous fouvenir de cette -fentence du bienheureux
Léon notre prédeceifeur : Il n’y a point de raifon de
compter entre les évêques ceux qui ne font ni élus par
le clergé , ni demandez par le peuple, ni confacrez
par les évêques de la province avec le jugement du
métropolitain. Et comme le pape n’a point de métropolitain
, les évêques cardinaux en tiennent la
place.
On choifira dans le fein de l’églife même , s’il s’y
trouve un fujet capable , finon dans une autre ; fauf
l’honneur dû à notre cher fils H en r i, qui eft maintenant
r o i , & qui fera, s’il plaît à D ieu , empereur,
comme nous lui avons déjà,accordé -, 8c on rendra
le même honneur à fes fuccelfeurs ,.à qui le faint fiege
auraperfonnellement accordé le même droit. Que
lî le pouvoir des médians prévaut jufques à empêcher
qu’on ne puiffe faire dans Rome une eleélion pure 8c
.gratuite ; les cardinaux évêques avec le refte du clergé
, & les laïques catholiques , quoiqu’en petit nombre
, auront droit d’élire le pape dans le lieu qu’ils jugeront
le plus convenable. Q u e fi après l'élection , la
guerre où quelque autre obftacle venant de .la malice
des hommes, empêche que l’élû ne fort inttonifié dans
le faint fiege fuivant la coutume : il ne laiiTera pas ,
comme vrai pape , d’avoir l’autorité de gouverner l’é-
g life Romaine, 8c de difpofer de tous fes biens, comme
rtous favons que faint Grégoire l’a fait avant fa con-
ifecration.
Si quelqu’un eft é lu , ordonné, ou intronifé au ■