
i<î4 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e ;
clair que le jour, que les partages que vous en citez font
faux ou corrompus,
s«/. ix. ». 31. Enfuite il lui reproche fa condamnation au concile
de Rome fous Nicolas II. & l’abjuration qu’il y avoit
faite. Au préjudice de laquelle, continue-t-il, vous
avez depuis compofé un écrit, auquel j’ai entrepris de
répondre en cet ouvrage -, & ’afin que l’on voie plus
clairement ce que vous dires & ce que je réponds, je
mettrai tour à tour en tête de chaque aîticle votre nom
& le mien, fans toutefois répondre à to u t, mais abrégeant
autant qu’il me fera poflible.
• e. 1 Berenger rapportoit une partie de fon abjuration
faite fous Nicolas II. difant, que c’étoit un écrit du
cardinal Humbert contraire à la vérité catholique ;
& que ce cardinal , qu’il traite de Bourguignon impertinent,
l’avoit voulu obliger à profefler fon erreur.
Lanfranc répond : Tous ceux qui ont connu Humbert
par eux-mêmes ou par les autres, favent que c’étoit
un homme pieux, qui a perfeveré dans la foi chrétienne
& dans les bonnes oeuvres, & très-inftruit des
fciences ecclefiaftiques & feculieres. Le faint pape Léon
l’amena à Rome , non de Bourgogne , mais de Lorraine,
& l’ordonna archevêque pour prêcher en Sicile
: enfuite l’églife Romaine le fit cardinal ; & il a
vécu de telle maniéré dans cette place , qu’il n’y a jamais
eu le moindre foupçon contre fa doétrine. Il
préfidoit à tous les conciles & à tous les confeils du
faint fiege, comme toute l ’églife Latine en eft tér
moin. Quand il auroit été Bourguignon , ce feroit
une impertinence de lui reprocher fa patrie ; & en
foûtenant qu’il a écrit contre la vérité catholique ,
ce n’eft pas lui feul que vous accufez , ce font les pa-
1 I V R E S O I X A NT E-U N I E'.H fi? jjÙ ------------------
nés l’églife Romaine & plufieurs peres -, & vous tom- iq ^
l e z dans le cas de ce quils ont dit d’un communcon-
lentement, que lheretique e ce ui qui seca
la doctrine de l’églife Romaine & de leglife umverfelle.
Lanfranc reproche enfuite à Berenger d’avoir exprès
retranché le commencement de fon abjuration,
pour faire croire aux lçdteurs, que ce qu’il traitoit
d’herefie étoient les paroles du cardinal Humbert &
non pas les Tiennes. Lanfranc rapporte 1 abjuration
entiere, telle que Berenger l’avoit lue & foufente
dans le concile de Rome I puis il ajoute : Pourquoi
donc attribuer cet écrit à l’eveque Humb eit, plutôt
qu’à vous, qu’au pape Nicolas, qu’a fon concile ^enfin
qu’à toutes les églifes qui l’ont reçu avec refpe£t
& ont rendu grâces à Dieu de vôtre:converfion I Si ce
n’eft parce que vous perfuadez plus aifement aux îgno-
rans, qu’un feul homme a pû fe tromper , que tant de
perfônnes & tant d’églifes, & qu’en vous 1 attribuant
vous vous convaincriez de parjure, puifque vous vous
efforcez de le détruire. I
Berenger difoit : Le Bourguignon etoit dans 1 opi- - 1
nion, ou plûtÔt la fottife du vulgaire, de Pafcale & de
Lanfranc , que la fubftance du pain & du vin ne refte
plus fur l’autel après la confecration. Lanfranc re-
pond • Te veux que vous fâchiez, vous & mes.amis &
toute l’églife, que quand je naurois ni autorité ni
raifon pour prouver ma créance, J aiçnerois mieux
être avec le vulgaire un catholique ruftique & ignorant
, que d’être avec vous un heretique poli & agréable'.
Et comme Berenger accufoit Humbert de con-
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