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1 8 0 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
' former plus finement de fes intentions, & lui déclarer
celle du pape. C ’eft ce qui parole par la lettre de Grégoire
du neuvième de Juillet 1073.
Par une autre du quatrième de Février de l’année
fuivante, le pape prie Guillaume comte de Bourgogne
, de lui envoler des troupes pour fccourir legliie
Romaine contre les Normands. Car nous eiperons,
ajoute-t-il, qu’après avoir fait la paix avec eux , nous
panerons a C , P. pour donner aux chrétiens le fecours
qu’ils nous demandent inftamment contre les fréquentes
infuites des Sarrafins. Le pape écrivit vers le même
temps une lettre generale à tous ceux qui vouv
o ie n t défendre la foi chrétienne , où il dit : Le porteur
de cette lettre revenant d’outre-mer, s’ell prefen-
té devant nous ; & nous avons appris de lu i , comme
de plufieurs autres, que'les païens ont prévalu contre
l ’empire des chrétiens, qu’ils ont tout ravagé prefque
.jufqucs aux murs de C . P.! & tué.comme des bêtes
pluheurs milliers de chrétiens, C ’eft pourquoi il nous
aimons Dieu &c il nous fommes chrétiens , nous devons
être tièsrfenEblement affligez du- trille état de
ce grand empire 5 & donner nôtre vie pour nos frétés
, à l'exemple du Sauveur. Sachez donc que leur
préparant du feeours, par tous les moïens poiïibles :
nous’ vous exhortons par la foi qui vous rend enfans
de Dieu , & par l’autorité de faint Pierre, d’y concourir
de vôtre pouvoir, & de nous faire favoir incef-
famment vôtre réfolution. La lettre cil du premier
de Mars ¿074. Il en écrivit encore une femblable le
feiziéme Décembre de la même année , adreifée à tous
les fidelles de faint Pierre , principalement aux Ultra-
montains, çe qu’il faut toujours entendre par rapport
L i v r e ' ¿ 0 i x a n t ë -d e u x i e ' m ë . 181
à l’Italie : & il les exhorte à envoïer qutlqiies-uns d’en-
tre eux avec lefquels il puiife préparer l’execution du ’ I07 4 *
voïage d’outre-mer.
A la fin de la même année, le pape Grégoire écrivit x v .
au duc & au peuple de Venifc une lettre, où il dit : ‘ e 1
Vous favez que la divine providence a honoré vôtre
païs d’un patriarcat, dignité fi rare, qu’il ne s’en trouve
que quatre dans tout le monde. Cependant cette,
dignité eft tellement avilie chez vous par le défaut des
biens temporels & la diminution de fa puilfance, que
cette pauvreté ne conviendrait pas même à un fimple
évêché. Nous nous fouvenons que le patriarche D o minique
, prédecçifeur de celui-ci, a voulu, quitter la
place, à caufe de fon indigence exceflive ; & celui-ci
d i t , que la fienne n’eft pas moindre. C ’fcft pourquoi
nous vous exhortons à ne pas négliger plus long-temps
vôtre gloire & la grâce que vous avez reçue du faint
iîege : mais à vous aiTemblçr pour délibérer en commun
des moïens de relever chez vous la dignité pa-^
triarcale , & nous en donner avis. La lettre eft du trentième
de Detembrc 1074.
Cependant le- pape Grégoire, de plus en plus mal
fatifait de Philippe roi de France , écrivit une lettre Philippe roi de
fulminante aux évêques de fon roïaume. Elle eft
adreifée en particulier aux trois archevêques Manai- 'e '
fes de Reims , Richer de Sens & Richard de Bourges
, & à Adralde évêque de Chartres. Le pape y déplore
la décadence du raïaume de France, autrefois
fi puiflant &c fi glorieux , & la confufion où il eft
plongé par le mépris des loix &c de la juftice. Tous
les crimes, d it- il, y font impunis, les parjures , les
facrileges, les inceftes, les trahifons font comptées
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