
i 8 o H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
*7 TT & regardant plus loin , ils le virent lié & aiïîs fur une
A n . 10 6 7' . pi• erre&. r
Ils fe jetterent fur lui l’épée à la main, & le prirent
chacun par un oreille en difant : Dis \ pendart,
nôtre maître eft-il véritablement archevêque i Arialde
répondit : il ne l’e f t , ni ne l’a jamais é t é , puisqu'il
n’en a jamais fait les oeuvres. Alors ils lui coupèrent
les deux oreilles. Il leva les yeüx au c ie l , &
dit : Je vous rends grâces, Jefus , de m’avoir fait aujourd’hui
l’honneur de me mettre au nombre de vos
martyrs. Ils lui demandèrent encore fî Gui étoit véritablement
archevêque ? & il répondit encore que non.
C ’eft pourquoi ils lui coupèrent le nez avec la lèvre
d’en h au t, puis ils lui arrachèrent les deux yeux. En-
fuite ils lui coupèrent la main droite, en difant : C e ft
cette main qui écrivoit les lettres qu’on envoïoit à
Rome. Ils le mutilèrent encore d’une maniéré plus
honteufe par une cruelle dérifion de la chaftete. Enfin
ils lui arrachèrent la langue par deifous le menton
, en difant : Faifons taire cette langue qui a troublé
le clergé. Il mourut ainfi entre leurs mains le
vingt-feptiéme de Juin 1066. Son corps aïant été plu-
fieurs fois découvert, fut jetté au fond du lac , & au
bout de dix mois fu t trouvé au bord fans corruption.
Herlembaud le tira à main armée & le transfera à Milan
; & la fainteté d’Arialde fut atteftée par plufieurs
miracles.
L^roIàMi Pour faire ceifer ces troubles à Milan, le pape Ale-
lan. 0 xandre y envoïa l’année fuivante deux légats, Mainard
A f . -Buroa.a». cardinal évêque de fainte Rufine , fucceffeur d’Hum-
X067. to. ?. conc. . * i - i /
Sbhf; b e r t, & Jean pretre cardinal, qui y étant arrivez, y
L i v r e s o i x a n t e-u n i e m e . 181 --------------------
publièrent des conftitutions dont voici la lubitance. A n /io 6 7 .
Nous défendons fuivant les anciennes réglés, que dans
tout ce diocèfe aucun abbé reçoive un moine pour un
prix dont il foit convenu, & qu’un chanoine foit reçu
autrement que gratis : que dans aucune ordination des
perfonnes eccleiîaftiques, dans les consécrations des
eglifes, ou la diftribution du faint chrême , il intervienne
aucune récompenfe convenue.
Le prêtre, le diacre ou le foudiacre qui retient publiquement
une femme pour être fa concubine, tant
qu’il demeurera en faute , ne fera aucune fondion fie
n’aura aucun benefice ecclefiaftique. Mais celui qui,
fans la tenir chez lui, fera tombé par fragilité humaine
en étant convaincu , fera feulement fufpeiidu de
f e s fondions Jufques à ce qu’il ait fait pemtence. Nous
défendons de plus, qu’aucun de ces clercs ne foit condamné
fur,un foupçon, ni prive de fes fondions ou
de fon benefice, s’il n’eft convaincu par la conteilion
ou par des témoins fuffifans. Et de peur qu’on ne prenne
occafion de les calomnier à caufe des femmes qu ils
ont quittées, nous leur défendons de demeurer en même
maifon, de boire ou manger avec elles, & de leur
parler , qu’en prefence de deux ou trois témoins irréprochables.
S’ils l’obfervent, on n’aura rien a leur imputer
pour- ce fujet. Qu’on les oblige s’il le p eut, a
demeurer près des églifes. Or nous repions la manière
de les punir canoniquement pour conferver la dignité
des miniftres de l’autel, & empêcher qu a 1 avenir aucun
clerc foit foûmis au jugement des laïques ; ce que,
nous défendons abfolument. ■ r *
Si un laïque a de ces clercs en fa feigneune, ii-toc
qu’il faura certainement que quelqu’un deux retiens
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