
A n. 1059. connu. Nous vous rehvoïohs .enfuite Rob ert, pour
le rétablir abbé de Molefme ; à la charge que s’il
quitte encore cette églife par legereté, on ne lui donnera
point de fucceffeurdu vivant de Godefrui. Quant
àda -chapelle de l’abbé R o b e r t, Sc tout le relie qu’il
a emporté de Molefme, nous voulons que tout demeure
aux freres du nouveau monailere , horfmis un
bréviaire qu’ils garderont jufques à la faint Jean pour
le tranfcrire. C ’efl la première fois que j ’ai remarqué
ce mot de Bréviaire , pour lignifier un livre ec-:
cleiîaflique.
Ce jugement de l*archevêque de Lion fut exécuté,
Sc après que l’abbé Robert fut retourné à Molefme,
les moines de Cifleaux s’alTemblerent & élurent pour
leur abbé Alberic, homme inftruit des lettres div ines
& humaines, qui avoit été prieur à Molefme 6c
l ’étoit encore à Cilleaux ; Si qui avoit beaucoup tra-
». i7- vaille pour ce'.nouvel établiflement, jufques à fouffrir
des affronts ¡, des coups Si laprifon. il gouverna l’ab-
% baie de Ciiteaüx neur ans Si demi.
S Wm': 1 GeofFroi,-abbéde Vendôme, étantà R om e , fit lbn
fm d U s b a in lI . . n • r 1 1 \ 1
polhblepour jultifacr Ives de Chartres auprès du pape
Url>aio. En revenant il féjourna cinq jours a Lion
chez l’archevêqiie Hugues ,o ù il apprit que le nouvel
archevêque de Sens Daïmbert, avoit fait la paix avec
, ce p rélat, Si lui avoit promis toute obéifTance comme
a ion primat, fans qu’Ives de Chartres eût etc compris
dans cette paix. Il avoit même défavoiié les lettres
écrites par Ives en fon nom. Geofroi aïant appris
c e la , travailla comme ami particulier d’Ives dè
Chartres , à le reconcilier avec l’archevêque de Lion
& fon clergé qui lui étoient fort ioppofez. C ’eft c e
qui paroir par la lettre q u ’il en écrivit à Ives. filon
Depuis le . concile de Rome de l’an 1099. nous ne An . 1.099.
trouvons plus rien du papeUrbain II. finon qu’il mourut
à Rome le vingt-neuvième de Juillet de la même
anne, e , aprè* s avoi. r1 t enu l1 e lra i■ nr ru ege onze ans , qua- „l6 "„ '
. ' _ . . 1 1 / 1 * Gefla. D.per.Fr.
tre mois Sc dix-huit jours, Guibert abbe de N o g en t, '*«■' M m?
qui vivoit alors , dit qu’il ie fit à fon tombeau plu-
fieurs miracles.
Quinze jours avant la mort du pape Urbain , les l x v i .
croifez avoient pris Jerufalem , ce qui s’etoit ainlî jP^ deJcluiS-
palfé. Après la prife d’Antioche , ils firent encore nSu^ irt'-LïIV-
quelques conquêtes, & lesambafTadeurs qu’ils avoient
envoïez en Egypte au calife Fatimit, revinrent avec VI1’
les ambaffadeurs de ce prince. Il avoit recherché l’alliance
des Francs, pour lui aider à chaffer de la Syrie ,
les Turcs fes ennemis , qui reconnoilToient le calife
de Bagdad ; mais profitant des victoires des Francs ,
il reprit Jerufalem fur les Turcs qui l’avoient ôtée à
ion pere trente-huit ans auparavarit ; 8c déclara aux
Francs , que les choies aïant changé de face , il p.ré-
tendoit garder cette ville ; mais qu’il permettoit aux
Francs d’y venir vifiter les Saints en toute fureté ,
pourvu qu’ils n’y entraient pas plus de deux ou trois
cens à la fois 8c fans armes.
Les feigneurs Francs prirent .cette réponfe pour une
dérifion , Sc répondirent au calife d’Egypte , qu’il ne
leur feroit pas la loi , Sc qu’ils iroient en corps d’armée
à Jerufalem. ils y marchèrent en e ffe t, &, arrive- a ;j.VI„ .(,(.
rent devant la ville le feptiéme de Juin 1099. Ils n’a vaient
plus de gens de fervice que vingt mil ¡hommes
de pied de quinze cens ch e vau x , & on tenoit que
dans la ville il y avoit quarante mille hommes bien
armez , avec toutes fo.rtes.de munitions , & lesaflîé-
gez avoient comblé les fontaines. 6c les cîternes , juf-
Q q q q ij