
A n io 7 î ture 5 ^ ^a % ure n’exclut pas la réalité. Les autres ré-
Sup. in. lxi. ». ponfes aux objections de Berénger font à peu près les
mêmes que celles de Lanfranc que j’ai rapportées.
Il emploie auffi les mêmes preuves, pour montrer
que nous recevons le vrai corps de Jefus-Chrift en fa
iubftance. Premièrement l’autorité de l’églife catholique
, puis en particulier celle de faint Auguftin , qui
fur le pfeaume trcnte-troifiéme d i t , que Jefus-Chrift
fe portoit en fes mains. Celle de faint Ambroife , de
in Z L hf °m' i'ainc Leon ’ de Cirille d’Alexandrie, de faint ■
mur. 8. Triait. Grégoire, de faint Hilaire. Il rapporte quelques mira-
c. i \ i, p i r i
des a loccalion delquels il remarque,- que Berenger
n io it, contre la foi de l’évangile, que Jefus-Chrift fût
entre chez fes difciples les portes fermées.
Guimond combat enfuite ceux qui foutenoient l’im-
panation : c’eft-à-dire, que le pain & le vin demeu-
f.;íí. roient dans l’euchariftie avec le-corps de Jefus-Chrift.
Il les refute par l’autorité des peres, principalement de
faint Ambroife •, par les paroles de Jefus-Chrift même,
qui n’a pas dit : Mon corps eft ici caché ; mais : Ceci
eft mon corps. Enfin par le canon de la meife , où
nous demandons à Dieu : que nôtre oblation devienne
le corps & le fang de fon Fils , non pas qu’il vienne
s’y cacher.
p. 3Í7.D. Il ramarque le petit nombre des Berengariens , qui
n’occupoient pas la moindre ville , ni le moindre village
: d’où il conclut qu’ils ne font pas l’églife de
Dieu. Elle a condamné, ajoûte-t-il, par le pape Léon
ces inventions de Berenger dès leur naiifance : enfuite
le pape Grégoire qui gouverne à.prefent l’églife Ro~
. maine & qui en étoit alors archidiacre , en montra la
fauifeté dans le concile de J o u r s , & reçût avec cle-
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fnence Berenger qui paroiifoit corrigé. Il marque fa
condamnation fous le pape Nicolas, &c infifte fortement
fur l’autorité de l’églife univerfelle. Puis il ajoute
: Si ceux-ci font l’églife , ou elle n’a pas commencé
par Jeiüs-Chrift, ou elle a ceiTé d’être quelque temps
après : car il eft très-manifefte qu’en ce temps-ci, ces
folies n’étoient point avant que Berenger les eut avancées.
Or il eft certain par l'écriture , que l’églife ne
peut ce (Ter d’être. Il montre l’utilite de la créance de
l’églife catholique, pour nous exciter a recevoir leu -
chariftie avec un fouverain refpeCt & une ardente dévotion
; & il exhorte les heretiques à fe rendre à la vérité
,-puifqu’il ne s’agit pas ici de l’honneur de la victoire,
comme dans les écoles, ou de quelque intérêt temporel,
comme dans les tribunaux feculiers. En cette
difpute il n’y va pas moins que de la vie éternelle.
Enfin il réfuté l’opinion de ceux qui difoient, que
le corps de Jefus-Chrift ceife detre dans l’euchariftie
à l’égard des indignes. Il montre qu’elle eft fans fondement
, ôc il ajoute : Ce feroit donc au hafard que
le peuple répondroit Amen à la communion , puifqu il
ne fçauroit fi ceux qui s’en approchent feroient dignes,
& quand un prêtre indigne célébré la meife & communie
feu l, comme il arrive fo u v en t, il ne fe feroit
point de changement, les paroles de Jefus-Chrift (e-
roient fans effet & la foi de leglife feroit vaine.
Après Guimond , Durand abbé de Troarn dans la
même province de Normandie, écrivit auffi contre
Berenger un affez long traité divifé en neuf parties ,
mais d’un ftile diffus, avec peu d’ordre & de juftef-
fe dans fes raifonnemens. Je n’y vois rien de confidera-
jble qui n’ait été dit par Lanfranc & par Guimond.
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A n . 107J.
p. ¡ n .
Poft. Lanfr. £. 72»