
A n . 1073
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- t H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
^ lebra la Pâque à Ratifbonne ; & à Auibourg la Pente-
c°te | qui fut le dixième de Mai. Par ces députez Grégoire
donnoit avis à l ’empereur de fon éledion ; &
e prioit inftamment de n’y pas confentir : lui déclarant,
que s’il demeuroit pape Û il étoit réfolu de ne
point laifTer impunis les crimes manifeites, dont ce
prince etoit chargé.
Les évêques Allemands & Lombards , qui favoienc
combien Hildebrand étoit zélé pour la difcipline,
commencèrent à craindre qu’il ne recherchât leurs
fautes avec trop de feverité. G’eft pourquoi par délibération
commune,ils confeillerent au roi de caiTer
cette eledion , qui avoit été faite fans fon ordre :
aflurant, que s’il ne prévenoit de bonne heure l’en-
trepriie d Hildebrand, perfonne n’en fouffriroit plus
.
que ku. Lc principal auteur de ce confeil étoit Grégoire
évêque de Verceil chancelier du rouen Italie:
comme il paroît par une lettre que Guillaume abbé
de faint Arnould de Mets écrivit au pape, pour le féliciter
fur fon eledion. Auffi-tôt le roi envoïa le comte
Eberard, pour demander aux fcigneurs Romains,
pourquoi, contre la coutume , ils ayoicnt fait un pape
fans le confulter ? & pour obliger même le pape à
renoncer a fa dignité, s’il ne rendoit pas bonne rai-
ion de fa conduite. Le comte- étant arrivé à Rome
fut tres-bien reçu par le pape élu ; qui aïant oiii les
ordres mu roi, repondit : Je n’ai jamais recherché cette
dignité Dieu m’en cil témoin. Les Romains m'ont
élu maigre moi & m’ont fait violence : mais ils n’ont
jamais pû m obliger a me laiifer ordonner , jufques à
ce que je fuife aifure par une députation expreife, que
le roi 8i les fcigneurs du roïaume Teutonique con-
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fentiffent à mon éledion. C ’efl ce qui m’a fait différer ~
mon ordination jufques à prefent , & je la différerai ‘ ^
fans doute, jufques à ce que quelqu’un vienne de la part
du roi, m’alfurer de fa volonté.
Le roi aïant reçu cette réponfe en fut fatisfait, &
envoïa auffi-tôt à Rome Grégoire de Verceil, pour
confirmer l’éledion par l’autorité du r o i , & affilier
au facre du pape : ce qui fut exécuté fans délai. Grégoire
fut ordonné prêtre dans l’odave de la Pentecôte
, & facré évêque à la fête de faint Pierre, c’efl-à-di-
re, le lendemain dimanche trentième de Juin : comme
il paroît par les dattes de fes lettres. On voit bien par ce
délai de deux mois, que l’on attendit la réponfe du roi
pour le facrer pape , quand même il n’y en auroit pas
d’autre preuve.
Pendant cet intervalle , Grégoire ne laiffa pas de
donner plufieurs ordres importans. Ebles comte de
Rouci en Champagne , aïant deffein de paifer en Ef-
pagne pour faire la guerre aux infidèles, avoir traité
avec le pape Alexandre , pour joiiir de fes conquêtes
au nom de faint Pierre , moïennant certaines conditions
dont ils étoient convenus par écrit, & l’archidiacre
Hildebrand étoit intervenu en ce traité. Car
on fuppofoit à R om e , comme un fait certain , que le
roïaume d’Efpagne avoit anciennement appartenu en
propre à faint Pierre ; c’efl-à-dire, à l’églife Romaine,
quoiqu’il ne s’en trouve pas le moindre veflige dans
aucun auteur, avant les lettres de Grégoire V II . Il v ,i.i.ep. n.
donna'donc au comte de Rouci une lettre adreflée à,w‘ lv’ ei' uU-
tous les feigneurs qui fe voudroient joindre à lui pour
ce voïage d’Efpagne , où il les exhorte à conferver les ep. 7.
droits de faint Pierre. Puis il ajoute : Si quelques