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pour lequel il avoit une amitié particulière. Depuis
long-tems il avoit établi légat en Sicile Robert evê-
que de Tra în e , fans la participation du comte, qui
en étoir mal fatisfait, & ne pouvoiteonfemir que ce
légat exerçât fes pouvoirs,/ C ’eft pourquoi le pape révoqua
fa commilfion ; 8c conuoiffant le zele du comte
dans toutes les affaires ecclefiaftiques, il lui donna
à lui-même la Légation héréditaire fur toute la Sicile ,
avec promefte, que tant que le comte v iv r o i t , ou
qu’il refteroit quelqu’un de Ces héritiers fucceffeurs de
fon ze le , le faint lîege ne mettroit point en Sicilc
d’autre légat malgré eux. Mais que fi l’églife Romaine
avoit quelque droit à exercer dans cette province
, fur les lettres envoïéesde Rome , ils les decide-
roient parle confeil des évêques du pais. Si les évêques
font invitez à un concile, le comte ou fes fuc-
ceffeurs y envoïeronc ceux qu’il leur plaira : fi ce n eft
que dans ce concile on doive parler de quelqu’un
d’eux , ou que l’affaire ne puiffe être terminée en Sicile
ou en Calabre en prefence du prince.
Çe font les paroles du moine Geoffroi de Maleter-
re auteur du rems 8c du païs, à la fin de fon hiftoire
de l ’établiffement des Normans en Sicile. Enfuite il
rapporte la bulle du pape Urbain , où. il parle ainfi au
comte Roger ; Comme par votre valeur vous avez
beaucoup étendu l’églife de Dieu dans les terres des
Sarrafins, 8c que vous avez toujours témoigné un
grand dévouement pour le faint fiege , nous vous
confirmons par lettres ce que nous avons promis de
v iv e v o ix , que pendant tout le tems de votre vie ou
de vôtre fils Simon, ou d’un autre qui foie vôtre légitimé
h éritier, nous ne mettrons aucun légat de
L’églife Romaine dans les terres de votre obéiffance An. 1098.
contre votre volonté. Au contraire , nous-voulons
que vous faifiêz ce que nous ferions par notre lé g a t ,
quand même nous' vous envoierions quelqu’un d’auprès
de nous , pour le; falut des églifes qui font fous
votre puiffamee 8c pour l’honneur du faint fiege, Que
fi: l’on tient un concile, 8c que je vous mande de
m’envoïer les évêques 8C les abbez de votre païs :
vous en envoierez ceux qu’il vous- plaira , 8c vous retiendrez.
Les autres pour le fervice des églifes. La date
eft de Salernelecinquiéme de Juillet, l’onziéme année
du pontificat d’Urbain qui eft 1098. En vertu de cette
bulle les Siciliens: prétendent que leur roi eft légat né
du faine fiege , 8t nomment ce d ro it, la monarchie de
Sicile: : mais I leur eft contefté par la •/"A H 1 1 1 cour de R//o'm e , XO*9*7.*ei”i.l:t .R"0•m,
qui foutien t, que fi cette bulle eft vraie, elle a etc re- M i
} / , 1 r • M Voquee dans la lutte.
A Rome r l«ÿ principaux des fchifmatiques tinrent l v i .
un concile en l’abfence de Guibert qui étoit en Lom-
bardie , 8c écrivirent une lettre fynodale , qui porte WËBBËBm
a 1 J L • J* . / /v . WÊÈ 4 î» en t-ece les* n « - s de huit cardinaux, quatre eyeques
&e quatre prêtres f dont les deux plus connus font Hugues
le Blanc évêque de Prenefte , 8c le prêtre Ben-
non. La: lettre: eft. adreffée â tous ceux qui craignent
D ie u , 8c qui aiment le falut de-la republique Romaine
, &c eft conçue en ces termes : Nous ne voulons
pas que vous ign or ie z , que pour détruire les: he-
refies introduites de nouveau par Hildebrand, ou par
lui: renouvellées , pour exterminer l’impieté de
ceux qui n’ont pas craint de déchirer nouvellement
la foi catholique : nous nous fouîmes affemblez au
nom de Dieu le cinquième de ce- mois- à iàint Blaife ,
N n n n ij