
8 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
~ la reftitution des patrimoines de leglifé iîtuez dans les
■ IO-i4 ’ païs de fon obéïflance ; il fe plaint de la perfécution
que l’archevêque Michel fait à l’églife L atin e , ana-
thématifant tous ceux qui reçoivent le facrement fait
avec des azymes : & de l’entreprife par laquelle il prétend
fe foumettreles patriarches d’Alexandrie & d'An-
tioche : il déclare que il Michel ne s’en défifte, il ne
peut avoir avec lui de paix : enfin il recommande fes
légats.
zpiji. 6. Dans la lettre à Michel Cerularius le pape ne le
qualifie qu’archevêque de Ç. P. & dit avoir oui depuis
long-temps des bruits fâcheux contre lui. On d it,
ajoûte-t-il, que vous êtes néophyte, & que vous n’êtes
point monté à l’épifcopat par les degrez ; & que vous
voulez priver les patriarches d’Alexandrie & d’Antio-
che de leurs anciens privilèges ,,pour les foûmettre à
vôtre domination. Vous prenez par une ufurpation fa-
crilege le titre de patriarche univerfel, quoique S. Pierre
même ni aucun de fes fucceifeurs n’ait confenti à recevoir
ce titre monftrueux. Et enfuite: Qui ne s’étonnera
, qu’après tant de Saints 8c de peres orthodoxes
pendant mille vingt ans depuis la pallion du Sauveur
, vous aïez commencé à calomnier l’églife Latine
: anathématifant & pcrfécutant publiquement tous
ceux qui participent aux facremens faits avec des azy-
mes?Nous avons connus cette entreprife 8c par le bruit
çommun 8c par la lettre écrite fous vôtre nom aux
évêques de la Pofiille : où vous prétendez prouver,
que nôtre Seigneur inftitua avec du pain levé le facrement
de fon corps. Après ayoir dit quelque chofe
pour réfuter cette erreur, il renvoie à un écrit plus,
amplç ..dptît fes légats font chargez. Cette lettre eft
dattée
; L I V R E S O I X A N T I E*M E.- 5
•dattée du mois de Janvier mdidion feptiéme, qui eft
l ’an ioy4 . Ainfi l’on peut juger, que les légats chargez
de ces deux lettres partirent peu de temps après.
Le pape étoit toûjours à Benevent entre les mains -
des Normands-, s’occupant aüx exercices de pieté que :
j’ai marquez ; & de plus on rapporte , que bien qu’il
eût plus de cinquante ans, il étudioit l’ecriture fainte
en grec : peut-être à caufe du commerce qu'il etoit
obligé d’avoir avec les Grecs, Il fut toûjours dans l’af-
ftidtion depuis le jour que fes troupes furent défaites
par les Normands ; enfin il tomba malade -, & l’étoit
déjà au jour de l’anniverfaire de fon élévation dans le
faint fiege , qui étoit le douzième de Février : mais il
ne laiifa pas de celebrer une mefle folemnclle pour la
derniere fois. Enfuite il fit fouvenir le comte Humfroi
l ’un des chefs des Normands de la promeife qu’il lui
avoit faite , de lé conduire jnfques à Capouë, toutes
les fois qu’il voudrait y aller. Le comte l’y con-
duifit lui - même avec une efeorte confiderable de
Normands : le pape partit de Benevent le douzième de
Mars, fe faifant porter en litiere ; 8c étant arrivé à C a pouë
y demeura douze jours, 8c fit venir Richer abbé
du mont Caifin qui l’accompagna jufques à Rome.
Il demeura quelques jours au palais de Latran, puis
il fe fit porter à iaint Pierre , où il fe fit donner l’ex-
trême-onftion en prefençe de plufieurs évêques, abbez
8c autres qui l’étoient venus vifiter : puis il reçût le
corps & le fang de.N. S. & fit à Dieu une priere en
Allemand , qui étoit fa langue naturelle, demandant
d ’être promptement délivré de fa maladie , foit par la
guérifon , foit par la mort. Enfin il mourut, le dix-
jieuviéme d’Avril 1054. & fut enterré avec grande fo-
Tome X l i l . 1
A n . jo/4.
v.
Mort de Lcoa
X.
Sup. liv . L IX '
n. 81.
V i t a . c . i t \
c. 14;
Chr. Gajf. VL.
c. Z7< S