
-----------5° ° H I S TOIRE EcCLESI AST IQJUE.
An. 1088. tre pape. L’évêque d’Albane déclara qu’on devoir le
nommer Urbain ; &tous fe levèrent, le prirent, lui
ôterent fa chape de laine , le revêtirent d’une de pourpre,
Sc avec des acclamations de l’invocation du Saint-
E fp r it, le traînèrent à l’autel de:faint Pierre , de le
mirent dans le trône de l’évêque'. Il célébra la meiTe
folemnellemenr, & tous le retirèrent chez eux avec
joie Sc adlion de grâces.
berthM.an. Le pape Urbain II. dès le lendemain de fon élection
, écrivit à tous les Catholiques pour leur en donner
part, de leur déclarer , qu’il fuivroit en tout les
traces de Grégoire VII. De ces lettres on a celle qu’il
écrivit à l’archevêque deSalsbourg de aux autres éve-
ques d’Allemagne : celle qu il écrivit aux évêques de
la province de Vienne ; 6c la lettre à faint Hugues de
ci»-, caf. iv. C lu g n i, dont il fe reconnoiifôit difciple. Peu de tems
c. 5. 7. après , le p*ape vint au Mont-Caifin , d’où il tira le
moine Jean Gaétan, qu’il fit diacre cardinal de le -
glife Romaine, de qui fut depuis pape fous le nom de
Gelafe IL
x tn . Delà, à la priere du duc Roger, le pape alla fa-
ciie.epapeCnSl cret l’églife du monaftere de Bantin en Poiiille , de
vrb.ef. i.&e. accorda de grands privilèges. Enfuite il paifa en
t». X. twic. . . . ® i . *i r , I J J Sicile ou commandoit le comte Roger oncle du duc
de Poiiille , de alhégeoit alors une place nommée Bu-
Baufr.MaiM. tere. Le pape l’envoïa prier de le venir trouver a
Traîne ou Troïne ville épifcopale, dont le fiége fut
depuis transféré à Meffine. Le comte avoit peine a
quitter fon fiége, mais il ne put refufer le pape, qui
l’étoit venu chercher de fi loin. Le fujet de leur entrevue
fu t , que le pape avoit envoïé peu de tems auparavant
Nicolas abbé de la Grotte - ferree dc Ro-
L i v r e S o i x a n t e - T r o i s i e ’mî . 501
ger diacre à l’empereur Alexis Comnene, pour l avertir
paternellement, qu’il avoit tort de défendre aux
Latins qui demeuroient dans fes terres , l’ufage des
azymes au faint facrifice , voulant les réduire au rite
des Grecs. L’empereur Alexis avoit bien reçu la re->
montrancedu pape; de par les memes nonces lui avoit
écrit en lettres d’or, qu’il vint a C P. avec des hommes
favans, qu'on y afïemblât un concile, de qu’on y examinât
la queftion des azymes entre les Grecs de les
Latins , promettant de s’en tenir a ce qui ièroit déterminé,
fuivant les autoritez des peres ; & donnant au
pape un an de demi de terme pour venir à C. P. Le comte
de Sicile confeilla au pape d’y aller , pour oter ce fchifi*
me de l’églife ; mais le fchifme plus prelfant de Guibert,
qui étoit maître de R om e , empêcha le pape Urbain dé
faire ce voiage.; & le comte de Sicile le renvoïa charge
de préfens. ^
Cependant Bernard nouvel archevêque de Tôle -
de , vint à Rome fe plaindre de l’abbé Richard légat
en Efpagne , de pourfuivre le rétabliiTement des anciens
privilèges de fon églife. Altonfe V I. roi de
Léon & premier de Caftilie , prit Tolede par intelligence
avec lesMores le vingt cinquième de Mai 1085.
après qu’elle eut été fous leur puilfance 568. ans. Le
dix-huitiéme de Décembre on élut pour archevêque
le moine Bernard, de le roi dota magnifiquement cette
églife. Bernard étoit François , né en Agencés à la
Salvetar. il étudia d’abord pour être clerc , puis il
porta les armes; mais étant tombé malade, il em-
bralfa la vie monaftique à faint Orens d’Auch , d’ou
il fut appellé par faint Hugues à C lu gn y , de y vécut
très-refulierement. Enfuite le roi Alfonfe voulant
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A n 1088.
X L I I I .
Bernard archevêque
de T o le de
& primat.
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