
A n 1077.
ITift. epifc,
Antijf. r , j x #
356 H x s t o 1 R e E co l e si as t 1 q u e .
églifes de Re ims , de Bourges 8c de Chartres. Sachez
auifi.que le prétendu évêque de Noïon étant menacé
d’un examen public, nous a confeffé fa fimonie en pré-
fence des évêques de Laon, de Langres 8c de quelques
autres : c’eft pourquoi il nous a promis fur les évangiles
de quitter cette églife quand vous l’ordonnerez.
L’évêque de Senlis aïânt reçu l’inveftiture de la main
du roi, a été ordonné par cet herefiarque de Reims
contre vôtre défenfe. L’évêque d’Auxerre ordonné
avant l 'â g e , n’a pas pris l’invefticure delà main du
roi quoiqu’il ait gagné fes bonnes grâces. C ’étoit
Rober t , fils du comte de NeversSc proche parent du
roi.
La lettre continue : Qyant à l’archevêque de Sens,
je crois que vous aurez déjà appris l’injure qu’il a faite
à votre autorité en nôtre légation. L’archevêque de
Bourdeaux aïant été appellé l’année paffée au concile
de Clermont , n’y vint point , & ne s’en excufa point
canoniquement : c’eft: pourquoi il y fut fufpendu ;
mais il n’a pas laifle d’exercer fes fondions au mépris
de nôtre cenfure. Etant encore appellé au concile
d’Autun, nous l’avons fufpendu, parce qu’il ne nous a
point envoïé d’excufe. Nous vous prions donc de nous
écrire ce que vous voulez faire fur tous ces chefs.
Nous vous prions inftamment de nous envoïer par
l’évêque de Valence le pallium pour l’archevêque de
Lion 3 afin d’autorifer fon ordination contre les hérétiques
qui en murmurent 8c fe prévalent de l’indignation
du roi. il iroit lui-même fe prefentcr à vôtre
lainteté , fi fon églife abandonnée depuis long-tems
pouvoit fouffrir fon abfence. Ordonnez à l’évêque
de Valence, & lui faites promettre de fe trouver dans
L i v r e S o i x a n t e -D e u x t e’ m e. 357
fon églife à la faint Jean , comme nous en fommes
convenus: parce qu’il paroît très-propre â combattre
l’arrogance des gens de la province. Nous vous recommandons
comme un défenfeur fincere de la foi
catholique Manaffes notre ami en Jefus-Chrift, qui
dans le concile de Clermont quitta entre nos mains la
prévôté de Reims qu’il avoit mal acquife ; 8c Brunon
très-digne doôteur delà même églife. Ils méritent que
vous les foûteniez par votre autorité , parce qu’ils ont
été maltraitez pour le nom de Jefus-Chrift : ainfi ils
pourront vous donner confeil 8c vous aider en France
pour la caufe de Dieu. Ce Manaffes étoit fils d’un Seigneur
de même nom , qui étoit vidame de Reims , 8c
il en fut archevêque vingt ans après. Brunon natif de
Cologne étoit recommandable dès lors par fa doêfrine
8c fa vertu, 8c devint enfuite bien plus illuftrepar
l’ordre des Chartreux dont il fut le fondateur. Ces
deux étoient les principaux accufatcurs de l’archevêque
Manaffes. A la fin de la lettre le légat Hugues
marque qu’il devoir tenir un concile â Poitiers le quinzième
de Janvier.
Peu de tems après que le roi Henri eut reçu l’abfo-
lution du pape , il voulut le prendre avec la comteffe
Mathilde, fous prétexte d’une conférence : mais la
firinceffe en étant avertie , fe retira promtement avec
e pape dans des montagnes bien fortifiées; 8c depuis
ce tems-lâ le roi ne vit plus ni le pape, ni Mathilde. Elle
retint le pape pendant trois mois, 8c ce fut alors qu’elle
fit à l’églife romaine une donation par écrit de tous
fes états qui comprenoient la Tofcane 8c une grande
partie de la Lombardie , s’en refervant feulement l’u-
fufruit fa vie durant; mais elle emploïa toujours tou-
Y y iij
A n 1077.
X L V I 1I.
Donation de
Mathilde.
Domniz.
Chr. Cajfm.
m.r. 45.