
A n~. 1074.
A cl a Greg. ap.
Har. & Bell.
Greg. II. ep.iZ.
1 7 0 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .’
dans les conciles provinciaux les évêques ne fufFent
préfidez que par leurs métropolitains r & la prefence
des légats du pape en ces conciles étoit une nouveauté,
qui commençoit à s'introduire. Mais ce qui animoit en
cette occafion les prélats Allemands, c’eft que plufieurs
fe fentoienç coupables de fimonie ; & ilsfavoient què
l’intention du pape étoit de faire le procès à tous les
evêques & les abbez qui avoient acheté leurs dignitez:.
Il^avoit déjà fufpendu de toutê fonéfcion l’évêque de
Bamberg & quelques autres : jufques à ce qu’ils vinifent
devant lui fe purger de l’accufation de iimonie. Le roi
fouhaittoit paflionnément la tenue d’un concile , eft
haine de l’évêque de Vormes & de quelques autres,
qui l’avoient offenfé dans la guerre de Saxe : car il fe
tenoit alluré de les faire dépofer comme limoniaques.
Mais cômme on de(éfperà de venir à bout de cette affaire
par les légats, elle fut renvoïée àlaconnoiiTance
du pape.
Entre les évêques Allemands celui qui s’oppofa le
plus au concile fut Licmar archevêque de Brème : iou-
tenant que l’archevêque de Maïence & lui étoient légats
du faint fiege , fuivant les privilèges accordez à
leurs prédeccflcurs par les papes. A quoi les légats répondirent
, que ces privilèges ne s’étendoient pdint au-
delà de la vie du pape qui les avoit donnez. Et comme
l ’archevêque de Brème perfiftoit dans fon oppofition :
les légats le fufpendirent dçs fondions épifcopales &
le citèrent pour comparoître à Rome , au concile qui
fe devoit tenir a la faint André. Enfin les légats vojant
qu’ils ne pouvoient tenir de cancile en Allemagne,
fe retirèrent avec les bonnes grâces du’ roi , qui les
chargea de prefens & d’une réponfe favorable pour If
pape, :
L i v r e s o i x a n t e - d e u x i e ’ m ë . . 1 7 1
C ’étoit apparemment la lettrfc que nous avons, & ^ ■ ’
où il témoigne une entière fourmilion & un fenfible ’ I07^"
repentir de fes fautes. Il avoue qu’il n’a pas emploie 19.
fa puilfance, coinme il d evo it, contre les coupables,
qu’il a ufurpé les biens eccleiiaitiques & vendu les
églifes, c’eft-à-dire, les prélatures à'des perfonnes indignes.
Pour réparer ces défordres, il demande au
pape fon confeil & fon fecours : particulièrement
pour appaifer le trouble de l’églife de Milan, dont il
le reconnoît la caufe. Mais ce que l’on connoît d’ailleurs
du roi Henri fait juger qu’il ne pefoit pas aifez
les conféquences de ce qu’on lui faifoit dire en cette
lettre.
Le pape aïant fait publier par toute l’Italie les de- x i i .
t * .t >-i J i .1 Rébellion des
crets du concile ou. il civoit tenu à. ivome pendcint le clercs concubî~
carême contre la hmonic & l’incontinence des clercs: ”aircs-
écrivit plufieurs lettres aux évêques d’Allemagne ,
pour recevoir aufïi ces décrets dans leurs églifes : leur
ehjoignant de féparer abfolument toutes les femmes
de la compagnie des prêtres, fous peine d’anathêrqç
perpétuel. Auffi-tôt tout le clergé murmura violemment
contre ce décret : difan t, que c’étoit une herefie
manifefte & une doctrine infenfée , de vouloir contraindre
les hommes à vivre comme des anges : quoique
nôtre Seigneur parlant de la continence ait dit 1 M*th. xix.
Tous ne comprennent pas cette parole, & : Qui la peut
comprendre, la comprenne. Et faint Paul : Qui nç peut 1. cor. ru. »?
fe contenir qu’il fe marie , parce qu’il vaut mieux
fe marier que brûler. Que le pape voulant arrêter le
cours ordinaire de la nature , lâçnoit la bride à la débauche
& à l’impureté. Que s’il continuoit à preffer
l ’execution de ce décret, ils aimoient mieux quitter