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Conc. Saleg.c. i .
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m . ep. 13*
Berthold%
588 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
vons encore. Jufques-làle tems decesjeûnesn’etoit pas
ré g lé , comme il paroît par le concile de Selingftat, tenu
en io ta , qui nomme le jeune des quatre-tems incertain.
On ordonna encore à Confiance , qu’on ne fête-
roi t que trois jours, tant dans la femaine de Pâques
que dans celle de la Pentecôte : au lieu qu’auparavant
dans ce diocéie on fêtoit la femaine entiere de Pâques,
8c un feul jour â la Pentecôte.
Il y eut cette année une grande mortalité en Bavie-
yequi s'étendit dans le refte de l’Allemagne, 8c même
en France , en Bourgogne 8c en Italie : mais les
plus fages ne jugeoient pas que ce fût un fi grand
mal. Car comme prefque perfonne ne gueriffoit de
cette maladie , la plupart de ceux qui en étoient attaquez
fe préparoient ferieufement â la mort, 8c pa-
roifloient mourir dans de grands fentimens de pénitence.
Ceux même qui reftoient, s’abftenoient du
cabaret 8c des autres divertiffemens, couroient à la
confeifion , 8c ne ceifoient de fe recommander aux
prêtres. Il y arvoit alors en Alface un doêfeur nommé
Manegold de Lutenbach , qui profita merveillcu-
fement de cette occafion pour l’utilité de la religion.
Car pendant cette mortalité , qui fut longue , toute
la noblefle du païs venoit le trouver en foule , pour
fe faire abioudre de l’excommunication , en vertu du
pouvoir qu’il en avoit reçu du pape , après quoi ils
recevoient la penitence 8c l ’abfolution de leurs autres
péchez. Ils demeurèrent tous très-fideles au pape
Urbain, 8c ne vouloient point aflîfter à l'office des
prêtres fimoniaques ou incontinens. Manegold avoit
fondé â Marbach un monaftere de chanoines réguliers
, entre lefquels il vivo it lui-mcme en commu-
L i v r e . S o i x a n t e - Q u a t r i i ’m e . 589
nauté. Le pape Urbain avoit déjà modéré les excommunications
â l’imitation de GregoireVII.en exceptant
plufieurs perfonnes de la necellité d’éviter les excommuniez.
La même année 1094. le dix - huitième de Septembre
on tint un concile à Reims par ordre du roi Philippe,
qui efperoit y faire approuver fon mariage avec
Bertrade , vû que Berthe la première femme étoit
morte la même année. Il s’y trouva en perfonne avec
trois archevêques , Renauld de Reims, Richer de Sens
8c Raoul deTours. Richer n’y alla qu à 1 inftante prière
du roi, qui lui reprefenta , que Renauld etoittellement
incommodé de la goûte , qu il ne pouvoit for,tir
de fon fiege ; 8c Richer fut reçu â Reims , avec le
même honneur , que s’il en eût été i’archeveque.
Huit évêques affiftérent à ce concile ; Geoffroi de Paris
, Gautier de Meaux , Hugues de Soiflons, Elinand
de Laon , Rabbod de Noion , Gervin d Am ien s , Hugues
de Senlis 8c Lambert d’Arras. Ce dernier étant
revenu de Rome la même année, avoit été intronifé
folemnellement dans ion églife le jour de la Pentecôte
; 8c dans ce concile il fut enfin reçu par fon archevêque
le jour de faint Mathieu , en lui promettant
obéiflance. Manafles élu archevêque de Cambrai
ne fut pas fi-tôt facré , quoiqu’approuvé par le
pape, à caufe du fchifme formé en cette églife par le
parti de l’archidiacre Gaucher.
Ives de Chartres étant invité â ce concile s’en ex-
cufa, parce qu’il ne devoit point etre juge hors de fa
province: car il favoit que l’on vouloir l y accufer ;
8c comme cette accufation n’avoit autre fondement
que la haine qu’on lui portoit, il appella au faint fie-
D d dd ij
A n. 1094.
xx.
Concile de
Reims.
to x. p . 497.
Gbr» S. P. vivi.
an. io^4*