
A n ioi 4 a c^'acer ^es f aut:es du relie de l’année.
Il finit en reprochant aux Grecs plufieurs abus ; de
rebatifer les Latins, d’enterrer les reliés de l’euchariilie,
de permettre aux pretres 1 uiage du mariage, de refuier
la communion ou le batême aux femmes en péril pendant
leurs couches, ou leurs incommoditez ordinaires,
de ne point batifer les enfans avant huit jours, au ha-
lard de les envoïer au feu eternel : de condamner les
moines qui portent des calleçons, ou qui mangent de
la chair étant malades. Le cardinal Humbert compofit
en latin cette réponfe qui fut traduite en grec & publiée
par ordre de l’empereur Conllantin.
¿VIr1', . Humbert répondit auffi à un écrit compole contre!
«eu» ^Peitorat^' ^es tarins par un moine de Stude,qui étoit en grande ré-
f. 7o<- putation chez les Grecs, nommé Nicetas & iurnommé
Stethatos,que les Latins avoient traduit par Pedlorat.Cct
écrit contenoit les mêmes reproches que celui de Michel
Cerularius & fur les mêmes preuves : mais Nicetas
ajoûtoit, que les Latins rompoient le jeûne en célébrant
la melfe tous les jours de carême, parce que la
difant à l’heure de tierce, fuivant la réglé , ils ne jeû-
qoient pas jufques à none : au lieu que les Grecs les
jours de jeûne ne celebroient que la mefle des préfan-
¿tifiez fans confacrer, & à l'heure de none, comme ils
font encore.. Nicetas foûtient enfuite les mariages des
pretres, attribuant le canon qui les autorife au fixié-
me concile, ou il dit que préiîdoit le pape Agathon >
& il fe fonde par tout fur des pièces apocryphes,
t-711.' comme les canons & les conilitutions attribuées aux
apôtres. Ce fut a C . P. que le cardinal Humbert lui répondit,
& d’un ilile encore plus aigre que celui de Nicetas.
Il le reprend de ce qu’il cite des écrits apochry-
L i v r e S o i x a n t i è m e . i j
phes : mais il en cite aufii lui-même. Au relie il releve
fort bien fur le pape Agathon, quine prefida pas au
fixiéme concile en perfonne», mais feulement par fes légats
: toutefois il ajoûte, ce que nous ne trouvons p o in t,
dans les aétes de ce concile, que l’empereur Conltan-
tin Pogonat interroga les légats de la maniere dont l’é-
glife Romaine offroit le faint facrifice, & qu’ils répondirent
: Dans le calice on ne doit pas offrir du vin pur,
mais mêlé d’eau : l’hoilie au contraire ne; doit avoir aucun
mélange de levain, & le laint facrifice ne doit pas
être celebré fur de la foie ou lur une étoffe teinte, mais
fur un linge blanc, qui reprefente le linceuil de la fé-
pulture, comme nous lifons que faint Silveflre l’a ordonné.
Humbert rejette enfuite l’autorité des canons
de Trulle attribuez par les Grecs au fixiéme concile, &
foûtient qu’ils n’ont jamais été reçûs par l’églife R o maine
: ajoûtant que fi le pape Agathon avoit voulu
changer les traditions de fes prédeceffeurs, les Romains
ne l’auroient pas écouté.
Il dit enfuite:Nous jeûnons exactement tous les jours
de carême, jufques à. faire quelquefois jeûner avec nous
des enfans de dix ans. Nous n’en exceptons que Je dimanche
, fuivant l’autorité des peres, particulièrement
du concile de Gangres : qui ne défendent de jeûner que
ce faint jour, & non pas le famedi. Il traite enfuite Nicetas
de Stercoraniile, nom que l’on donnoit à ceux
qui croïoient que l’euchariilie comme les autres viandes
etoit fujette à la digeftion & à toutes íes fuites : ce qu’il
ne paroît pas que Nicetas ait jamais dit:mais Humbert
tire cette conféquence de ce qu’il dit que la communion
rompt le jeûne.
Or , dit-il, qui reçoit le corps de J. C . reçoit la vie
A n . 10J4.
p . j i f .
Sttp. l i v . X L *
t. il.
Sup, liv, XL*
J4r