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A n. 1087. demandé 8c obtenu la légation des Gaules. Tant qu’ils
ont vu que nous réfiftions a l’élection qu’ils avoient
approuvée, ils nous ont prefle de l’accepter : mais
quand ils ont vu que nous nous étions laifle fléchir ,
ils n’ont pu fe retenir plus long-tems, fans faire éclater
leur ambition : ôc voïanc que nos freres s’oppo-
foient conftamment à cefcandale, ils fe font féparez
de leur communion 8c de la notre. C ’eit pourquoi
nous vous ordonnons de vous abftenir de la leur , ôc
de n’avoir aucune communication avec eux.
Nous ordonnons auffi, que fi déformais quelqu’un
reçoit un évêché ou une abbaïe de la main d’une pet-
fonne laïque , il ne foit point compté entre les évêques
ou les abbez , ôc n’ait aucune audiance en cette qualité.
Nous le privons de la grâce de faint Pierre ôc de
l ’entrée de l’églife, jufques à ce qu’il quitte la place
qu’il a ufurpée. Nous ordonnons la même chofe tou-
chint lesdignitez inférieures de l’églile. De même,
fi quelque empereur , roi, duc , marquis, comte ou
autre perfonne feculiere préfume donner l’inveftifure
des évêchez ou des autres dignitez ecclefiaftiques, il
fera compris dans la même condamnation. Quand
donc vous n’évitez point de tels évêques, de tels abbez
, de tels clercs , quand vous entendez leurs meifes
ou priez avec eux , vous encourez avec eux l’excommunication.
Car c’eft fe tromper , que de croire même
qu’ils foient prêtres. Ne recevez la pénitence ôc la
communion que d’un prêtre catholique : s’il ne s’en
trouve p o int , il vaut mieux demeurer fans communion
, ôcla recevoir de Notre-Seigneur invifiblement.
Ces décrets aïant été confirmez par l’autorité de tous
les évêques qui afliftoient au concile,on en fit des co-
L i v r e S 0 1 X A N T E-T R O I S i E ’ m ï . 499
pies que I on répandit en Orient ôc en Occident. Il ne
faut pas prendre à la rigueur ce que dit ici le pape
V id o r , que les prêtres Innoniaques ne font pas prêtres
; c’eft-à-dire feulement, qu’il ne leur eft plus permis
d’exercer leurs fonctions.
Pendant ce concile qui dura trois jours , le pape
V id o r tomba grièvement malade ; Ôc quand il fut
fini il retourna au Mont-Caflin, où il établit pour abbé
Oderife diacre de l’églife Romaine ôc prévôt du
monaftere. Car le pape avoit jufques-là gardé l’ab-
baïe. Enfuite aïant appellé les évêques ôc les cardinaux
, il leur recommanda d’élire pour pape Otton
évêque d'Oftie , fuivant l’intention de Grégoire VII.
ôc comme Octon étoit prefent, V id o r le prit parla
main , ôc le prefentant aux autres évêques, il dit : Re cevez
A n. 1087.
X X X V I .
Mort dè Vid o r ni.
Chr.CoeJï.i 1 i .c ,
73«
le ôc l’ordonnez pour l’églife Romaine : je vous
donne en tout mon pouvoir , jufqu’à ce que vous le
puifliez faire. Il fit bâtir fon tombeau dans le chapitre,
Ôc mourut trois jours après, favoir le feiziéme de Septembre
1087. après avoir été vingt-neuf ans abbé du
Mont-Caflin , ôc pape depuis fon facre quatre mois
ôc fept jours. Le faint fiege vaqua fix mois. Outre les
bâtimens que Didier fit au Mont-Caflin , il y fit tranf-
crire beaucoup de livres, ôc en compofa quelques-uns
lui-même, donc nous avons trois livres de dialogues
fur les miracles de faint Bènoift Ôc des autres moines
du Mont-Caflin.
On rapporte à cette année 1087. le martyre de faint
Canut roi de Danemarc. Après que fon frere Harald
eut régné deux ans , il fut reconnu roi d’un confente-
ment unanime vers l’an 1080. ôc on croit que c’eft lui
qui eft nommé Acondansdeuxlettresde Grégoire VII.
Chr. CaJ?. c. 6 j .
Acia.SS. Ben.
f&c.\,part. i . p,
415«
XXXVII.
S. Canut martyr.
rn » ep i/ l.f. 1 1 .