
7 0 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u § r
A n . io j?. Berenger étoit venu à Rome fous ce pontificat,"
x x x i i . fe fiant a la prote&ion de ceux qu’il avoit gagnez
B“ I0nicparfes bienfaits. Toutefois il n’ofa défendre fes fen-
c.i.7f r'dccort' timens , ôc pria le pape Nicolas ôc ce concile de cent
treize évêques, de lui donner par écrit la foi qu’il
falloir tenir. La commilfion en fut donnée au cardinal
Humbert, qui dreila la confeffion de foi en
ces termes : Moi Berenger , indigne diacre de l’églife
de faint Maurice d’Angers, connoiffant la vraie foi
apoftolique, j’anathématife toutes les herefies, principalement
celle dont j’ai été accufé jufques ici : qui
prétend foutenir, que le pain & le vin qui font mis
fur l’autel, ne font après la confecration, que le facre-
m en t, & n on pas le vrai corps & le vrai fang de N. S.
J. C . ôc que ce n’cft qu’en facrement qu’il peut être
fenfiblement touché ou rompu par le s . mains des
prêtres , ou froiffé par les dents des fidèles. Je fuis
d’accord avec la fainte églife Romaine & le fiege
apoftolique ; ôc je protette de coeur & de bouche, que
je tiens la même foi touchant le facrement d e là table
du Seigneur , que le pape Nicolas & ce faint concile
m’a preferite , fuivant l’autorité des évangiles &
de l’Apôtre : c’eft à favoir que lé pain & le vin qui
font mis fur l’autel, font après la confecration, non
feulement le facrement , mais encore le vrai corps
& le vrai fang de notre Seigneur J e fu s -C h rift, ôc
font touchez ôc rompus par les mains des prêtres , &
f roi liez par les dents des fideles fenfiblement : non
feulement en facrement, mais en vérité. Je le jure par la
fainte Trinité ôc par ces faints évangiles ; ôc je déclare
dignes d’un anatbême éternel ceux qui contreviendront
à cette fo i, avec leurs dogmes & leurs fecVatcurs.
L i v r e s o i x a n t i e ’ m i . ' 7 1 ____________ ,
Que fi jamais j’ofe moi-même penfer ou prêcher rien ï0^ .
au contraire , je ferai fournis a la feverite des canons.
L’aïant lû ôc relu , je l’ai fouferit volontairement.
Le cardinal Humbert aïant dreffé cette formule,
elle fut approuvée de tout le concile, ôc Humbert la
donna à Berenger : qui l’aïant lû e , déclara que c’etoit -
fa créance, le confirma par ferment, ôc enfin y
fouferivit de fa main. Même il alluma un feu au
milieu du concile , & y jetta les livres qui conte-
noient cette erreur. Le pape Nicolas fe réjouiffant
de fa converfion , envoïa fa profeffion de foi a toutes
les villes d’I ta lie , de Gaule & de Germanie -, ôc
en tous les lieux où on pouvoit avoir oiii parler de
fon erreur , pour reparer le fcandale qu’elle avoit -
caufé en tant d’églifes : mais f i - tô t que Berenger fut
hors du concile , il écrivit contre cette profefiion de
fe i , chargeant d’injures le cardinal Humbert qui l’a-
voit dreliée.
Hcribert ou Aribert archevêque de Milan étant x .xxn_i.
\ • r ^ U1 a r c h e v ê q u e mort le ieizieme de Janvier 104^. après vingt-lix ans aeMiian.
d’épifeopat > ; Gui Vavafeur de Velàte lui fucceda la sup. i™. lix.
même année. Le peuple avoit propofé quatre prê- "'L./«.î..4.
très de la métropolitaine pour en élire u n ,& G u if'HI' I+5'
étoit propofé par une partie de la nobleife : mais il
termina le différend, en donnant de l’argent à l’empereur
Henri, qui le mit en poffeffion de l’archevêché.
Il parut clairement combien il étoit odieux ,
dès la première meffe pontificale qu’il' célébra dans la
grande églife : car tout le clergé ôc le peuple le laif-
fa feul à l’autel. Toutefois il demeura dans le fiege
de Milan, & le tint pendant vingt-deux ans. Au
commencement de l’année fuivante.1047. il affifta au