
An.ioî>_7 *
GuiU. i l l . f . l 1«
i l .
GuiU. iy . c. I.
ü î*
x l v i i .
Siege d’Antioche.
â | g | r . io .
&€.
H i s t o i r e E c c l e s .i a s t i qjj e .'
Nicée fut prife par compofition le vingtième de Juin,
ôc fe rendit à l’empereur Alexis , du confentement des
feigneurs croifez : mais au grand déplaifir de leurs
troupes , qui s’étoient,attendues a la piller.
Par les traitez que les princes croifez avoient faits
avec l ’empereur Alexis , ils lui avoient fait hommage
& avoient promis de lui remettre toutes les places de
l ’empire qu’ils prendroient furies infidèles , ou les tenir
de lui comme fes v a f l aux& l’empereur de fon
côté-devoir joindre fes forces avec les leurs , & leur
fournir des vivres pour les aidera la conquête de Je-
rufalem. Mais comme l’empereur ne tint rien de ce
qu’il avoir promis, les croifez prétendirent être quittes
de leur ferment. Ainfi continuant leur route après
la prife de N ic é e , ils prirent grand nombre de places
dans la Natolie , où ils mirent dès garnifons 6c des
gouverneurs pour les garder en leur nom. Ils avoient
déjà pris Tarfe & le relie de la C ilic ie , quand Bau-
doüin frere du duc Godefroi fe fépara de la grande
armée , & prit à gauche vers: le Nord , conduit par
un noble Arménien nommé Pancrace. Il vint en peu
de tems jufques à i’Eufrate : car tout le pais étant
peuplé de Chrétiens, fe rendqit volontiers à lui. Sa
réputation le fit même appeller i Edeffe, dont tous
les habitans étoient Chrétiens , & avoient pour gouverneur
un vieux Grec incapable de les défendre. Baudouin
fut donc reconnu prince d’Edeffe , s’y établit
& y fonda un puilfant état.
Cependant la grande armée avançant dansla Syrie,
vin t jufques à Antioche & en forma le fiege !e vingt-
uniéme d’Oétobre 1097. Antioche étoit encore alors
une très-grande ville & très-forte, dont la plupart des
L i v r e S o i x a .n t e - Q u a t r i e ’m ï . £ 4 7 --------------
habitans étoient Chrétiens. Le patriarche avoit fous A n. 1097.
fa jurifdiétion vingt provinces, dont quatorze avoient
chacune leur métropolitain, & les fix autres étoient
gouvernées par deux prélats nommez Catholiques,
c’eil-à-dire, généraux: dont l’un ■* sD , ï 7 ; ' réfidoit à Ani en
Arménie vers la fource dè l’Eufrate , l’autre a Ireno-
polis qui ell Bagdad : ce dernier catholique étoit Ne-
ftorien , & l ’autre Eutyquien , tous deux heretiques.
Les Grecs avoient repris Antioche, comme j ’ai d i t ,
en 968. fous Nicephore Phocas, & l’avoient gardée
cent feize ans : jufques en l’année de l’hegire 477. s„pj iv, ivi.».
de Jefus Chrift 1084. que Soliman fils de Cotloumich, u 0rUm^
l’allîegea & la prit par ordre de Melic-fcha , qui la ?•
donna enfuite à un autre Turc fon parent nommé Ac-
fian , pour défendre cette frontière contre le Calife
Fatimite d Egypte, dont l’empire s’étendoit en Syrie
jufques à Laodicée. Melic-fcha mourut en 485. de Je-
fus-Chrifl: 1091. -âgé feulement de trente - fept ans,
dont il avoit régné vingt. Son fils aîné Barquiarouc
lui fucceda, mais les premières années de fon regne
furent troublées de guerres civiles , qui facilitèrent
les conquêtes des croifez. Car comme les principales
affaires de ces princes étoient à Bagdad & en Perfe ,
ils avoient moins d’attention à leurs frontières de Syrie
& de Natolie.
Ra tb od II. é v êq u e de N o ïo n étant m o r t , Baudri- , ,, . . r a J Baudri évêque
tut élu pour lui lucceder , par un contentement una- Noïon.
nime du clergé & du peuple. Il étoit fils du feigneur
de Sarchinville en A r to is , & avoit été élevé dans p. ¡09.
l’églife de Noïon, dont il étoit chanoine & archi-
diacre. Manaffés archevêque de R e im s , approuva
l’éleétion de Baudri, &. marqua le jour de fon facre
L 111 iij