
A n . jof j . clul^mc année du pontificat de Léon indiótion feptié-
m e , qui eft l’an 10/3. La fécondé lettre adreffée aux
deux autres evequcs nommez Pierre & Jean contient la
meme decifion, & ajoute l ’établiffement des métropoles
I comme il eft rapporté dans les fauífes decretales qui
y font citées.
u & H , . En même temps le pape deftinoit trois légats , pour
P. °at l>n * envoïer à C . P. Humbert, Pierre & Frédéric. Humbert
avoit été premièrement moine à Moyen-mouftier au
diocefe de T o u l, d ou-il fut amené à Rome-par Bru-
nQnÉjjf f vêclue lorfqu’il devint pape ; & il le fit cardias
ttiMaiî'i. nal & évêque de Blanche-felve ou fainte Rufine. Pierre
étoit archevêque d’Amalfi. Frédéric étoit frere de Go-
defroi duc de Lorraine &c de Tofcan e, & parent du pape
& de l’empereur Henri : il étoit alors diacre & chancelier
de 1 eglife Romaine , & fut depuis pape fous le
nom d Etienne IX. Ces légats furent chargez de deux
lettres, l’une à l’empereur Conftantin Monomaque,
l'autre au patriarche Michel Cerularius, pour réponfe à
celles que le pape avoit reçûës d’eux. -
zto '}. 7. Dans la lettre à l’erhpcreur, le pape le loue d’avoir
fait le premier des propositions de paix & de concorde
après une fi longue & fi pernicieufe divifion. Enfuite
. il rapporte ainfi ce qui s’’étoit paiTé entre lui & les Normands
: Voïant une nation étrangère & fans difcipline
s’élever par tout contre les églifes de Dieu , avec une
fureur incroiable &c une impieté plus que païenne :
tuer les chrétiens & faire fouffrir à quelques-uns des.
tourmens horribles,fans épargner les cnfans,les femmes
ni les vieillards, fans faire aucune différence entre les
chofes faintes & les profanes ; dépouiller les églifes,
les brûler & les abattre entièrement : voïant, dis - je ,
l M B i m v r * ' i r t ‘'i-ti«iif ■ l É ï i ï r a r iM t i iM r i w î r r E g B C r S g i n B
L i v r e s o i x a k t i e ’ me . " f _______ _
ces maux -, j’ai fouvent repris cette nation de fes cri- ^ g g g
mes, j’ai emploïé les inftruétions, les prières , les menaces
de la vengeance divine & humaine. Mais ce peuple
eft demeure fi endurci, qu’il faifoit de jour.en jour
pis que devant. ^
J ’ai donc crû devoir attirer de tous cotez des fe-
cours humains, pour reprimer fon audace -, ¡te. étant accompagné
félon que le peu de temps & le beloin prel—
fant l’a permis, j’ai voulu conférer avec le duc Argire
vôtre fidele ferviteur & prendre fon confeil : non pour
procurer la mort aux Normands, ou à quelque homme
que ce foit : mais pour ramener au moins par la
crainte des hommes, ceux qui ne craignent point les
juçxmens de Dieu. Cependant comme nous effaiïons
demies réduire par des exhortations falutaires, & qu’ils
nous promettoient par feinte toute forte de foumiilion,
ils attaquèrent tout d’un coup les gens de nôtre fuite.
Mais leur viétoire leur donne encore à prefent plus
de trifteffe que de joie : car fuivant ce que vous avez
bien voulu nous écrire pour nôtre confolation, ils ont
à craindre une plus grande perte que celle qu’ils avoient
déjà faite. Aufli ne nous defifterons nous point de cette
entreprife, pour délivrer la chrétienté, avec le fe-
cours que nous efperons inceffamment de notre cher
fils l’empereur H en r i, & de vous.
Et parce que le fifint fiege de Rome a été trop longtemps
occupé par des mercenaires au lieu de pafteurs,
qui ne cherchant que leurs intérêts ont miferable-
ment ravagé cette églile : la divine providence a voulu
que j’en priffe la charge ; & quoique, je fente ma fo i-
bleffe,je n’ai pas peu d’efperance avec de fi puiffans fe-
cours. -Il demande enfuite à l’empereur Conftantin