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41 i ' H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
Il en difoit autant de la France, & en écrivoit ainiî
a fes légats : Il faut dire à tous les François , & leur
ordonner par vraie obéiffance , que chaque maifon
paie à faint Pierre au moins un denier par an , s’ils le
reconnoiilent pour pere & pafteur fuivant l’ancienne
coutume. Car l’empereur Charles , comme on lit dans
ion livre qui eft aux archives de l’églife de faint
Pierre,recueilloit tous les ans en trois endroits douze
cens liv re s , pour le fervice du faint fiege : favoir à
Aix-la-Chapelle, au Pui en Vêlai & à faint Gilles :
outre ce que chacun offrait par fa dévotion particulière.
On ne voit rien de ces colleètes, ni dans lesca-
pitulaires de Charlemagne, ni dans les hiftoires & les
autres monumens de fon teins; mais on pouvoit avoir
fabriq ué de faux titres pendant les deux iîecles fui-
vans.
Quant à l’Angleterre, nous avons vû que le roi
Guillaume envoïoit au pape le tribut en argent accordé
par fes prédeceifeurs , mais qu’il refufa l ’hommage
que le pape demandoit , & que le pape fut
fort irrité de ce refus. Les deux lettres de Grégoire à
Suenon roi de Dannemarc , montrent qu’il prétendoit
que ce prince avoit promis de fe donner à. faint Pierre
lui & fon roïaume , & fe mettre fous fa proteélion :
mais nous ne voïons point d’effet de cette promeffe.
Et l’QÎfre que le pape fait à ce roi d’une province occupée
par des heretiques, pour la donner à un de fes
enfans, femble montrer qu’il croïoit avoir droit de
difpofer des biens des heretiques.
Quant à l’Efpagne , nous avons vû que dès le
commencement de fon pontificat, il prétendoit qu’avant
l’invafion des Sarrafins elle appartenoit à laint
Pierre;
Pierre, &i qu’il aimoit mieux qu’elle demeurât à ces A n .io S i.
infideles, que d’être occupée par des Chrétiens qui
n’en fiffent pashommage.au faint fiege. Il répéta la TI-íP'iS*
même prétention en 107Í. envoïant pour légats en
Efpagne Amat évêque d’Oleron &c l’abbé de S. Pons.
Dès la première année il écrivit aux juges de Sar-
daigne: ôcen particulier à Orzoc de Caillari, defatis- i.<y. u.41.
faire aux droits de faint Pierre négligez par leurs ancêtres
: avec menace , s’ils y manquoient, que leur païs
en fouffriroit. Quelques années après il écrivit au même
Orzoc en ces termes : Nous ne voulons pas que y¡.I¡¡ept
vous ignoriez , que plufieurs nations nous ont demandé
votre terre , nous promettant de grandes redevances
fi nous leur permettions de s’en rendre maîtres
: en forte qu’ils nous laifferoient la joüiffance de
la moitié , & nous feraient hommage de l’autre. Cette
propofition nous a fouvent été faite ; non-feulement
par lesNormans, les Tofcans & les Lombards , mais
encore par quelques Ultramontains : toutefois nous
n’avons point voulu y donner notre confentement,
jufques à ce que nous aïons envoïé un légat pour favoir
votre intention. Puis donc que vous nous avez
témoigné être dévoüé à faint Pierre, fi vousperfeve-
rez, comme vous devez : non-feulement nous ne donnerons
à perfonne la permilfion d’entrer dans votre
terre ; mais fi quelqu’un l’entreprend , nous l’en empêcherons
par les voies temporelles & fpiri ruelles.
C ’eft-à-dire , qu’il expofera au pillage ces infulaires ;
s’ils ne lui paient le tribut qu’il prétend- Dans la même
lettre le pape dit : Vous ne devez pas trouver
mauvais, que nous aïons obligé votre archevêque Jaques
à rafer fa barbe , fuivant la coutume de l’églife
Tome X d l . G g g