
A n. 1099. d’Aubert, ôc on confirma celle de Jean, dont la vertit
étoit connue.
On craignoit qu’il ne s’enfuît : c’eft pourquoi on
faifoit cette pourfuite à fon înfçu, 5c le pape dans les
lettres par lefquelles il confirmoit fon élection, lui fit
défenfe expreile de refufer. On lui préfenta ces lettres
quand il s'y attendoit le moins ; 5c il en fut affligé ju f-
ques à en défirer la m ort, voïant les difficulté? de gouverner
cette églife, tant pour le temporel que pour le
fpirituel. Enfin il fe foûmic par obéiflance, 5c fut ordonné
prêtre le quatrième de Juin 1099. puis le dix-
feptiéme de Juillet l’archevêque Manaffés le facra évêque
à R e im s , 5c fut introniié folemnellement à T e -
roiiane le vingt-quatrième du même mois. Il gouverna
cette églife plus de trente ans.
to. x. conc, p. Un mois avant fon facre, il affifta à un concile tenu
à faint Omer , à la priere de Robert le jeune comte de
Flandres 5c des feigneurs de fa cour ; c’eft à-dire, qu’il
avoit donné cet ordre avant que de partir pour lacroi-
fade. A ce concile préfidoit Manaffés archevêque de
Reims , ailifté de quatre de fes fuffragans , Baudri de
Noïon, Lambert d’Arras, Manaffés de Cambrai & Jean
de Teroiiane. On y publia de nouveau en prélence d’une
grande multitude de clergé 6c de peuple, cinq articles
touchant la trêve de Dieu déjà établis dans un concile
deSoiffons par l’archevêque Renaud aififté de tous
fes fuffragans. Ces articles confirment ce quel on avoic
ordonné diverfes fois depuis foixante ans , touchant la
fureté des lieux 6c des perfonnes confacrées à D ieu , ôc
la lufpenfion d'„armes pendant certains jours : le tout
fous peine d’excommunication.
Ce fut au même concile de R om e , que le pape
L i v r e S o i x a n t e - Q ü a t r i i ’me. ¿81
Urbain , touché des prières des moines de Molefme ,
leur rendit l’abbé Robert qui les avoit quittez, ce qui
mérité d’être expliqué. Le monaftere de Molefme en
Bourgogne dans le diocéfe de Langres , fondé fur la
fin de l’an 1075. eut pour premier abbé Robert, homme
d’une vertu éprouvée dans la vie monaftique 6c
le gouvernement des ames. Après environ vingt ans,
quelques-uns de fes moines firent reflexion, que leurs
ufages ne s’accordoient pas avec la réglé de faint
Benoift, qu’ils entendoient tous les jours lire en chapitre,
ôc qu’ils avoient promis d’obferver. Ils commencèrent
par s’en entretenir en particulier, fe plaignant
de leur infidélité, 6c cherchant ferieufement à
y rémedier. Mais ces difeours s’étant répandu dans
la communauté, les autres moines qui n’avoient pas
le même z e le , commencèrent à fe mocquer de ceux-
c i, ôc a les détourner de leur deflein par toutes fortes
de moïens. Les zelez , fans s’en mettre en peine,
demandoient à Dieu par de ferventes prières , de les
conduire en quelque lieu où ils puffent fidèlement
accomplir leurs voeux.
Enfuite confiderant que la réglé défend de rien
faire fans la permiffion de l’abbé , ils s’adrefferent à
Robert qui loua leur deffein , 6c leur promit, non-
feulement de les aider, mais de fe joindre lui-même
à eux. Pour ne rien faire que par l’autorité des fupe-
rieurs, l’abbé Robert avec fix moines des plus zelez ,
alla à Lion trouver l’archevêque Hugues, légat du
pape; 8c lui di t , qu’ils éroient refolus de pratiquer
exa&emenc la réglé de faint Benoift , lui demandant
pour cet effet fon fecours ôc la proteébion du faint
fiege ; 6c en particulier la permiffion de fortir de Mo-
A n. 1095?,
L X IV .
Fondation de
Citeaux.
Vit a, S• Rob. ap.
Boll, Z9. Ap.
to, 1 1 . p. 663,
Exor. Magn.
Ciflerc. c. 1 o. .
Exoy. Cifterc*
c. i .