
A n io P pgPlou vous yous y foumçttrez de bonne grâce , ou
73 ' vous vous féparerez de l’unité de l’églife. Les abbez
recommencèrent à le conjurer au nom de D ieu , que
s’il n’avoit point d’égard à l’autorité du pape, aux privilèges
de Charlemagne & des autres empereurs, & à
l ’indulgence de Tes prédecèffeurs, il laiflat au moins
partager les dîmes fuivant les canons & la pratique
univerfelle des autres égliies, & qu’il fe contentât d’en
prendre le quart. L’archevêque répondit, qu’il n’avoit
pas pris tant de peine, remué cette affaire depuis environ
dix an s , pour rien ceder de fon droit. Les deux
premiers jours du concile fe pafferent en cette contefta-
t io n , fans que l’on vît encore lequel des deux partis
1 emporteroit ; &c les Turingiens étoient prêts à reeufer
le concile pour appeller au laint iîege. Mais le roi prenant
Dieu a témoin, protefta que fi quelqu’un étoit a f
fez hardi pour le faire , il le puniroit de m o r t, & ferait
dans fes terres une telle deftruction, que l’on s’en
fouviendroit pendant plufieurs fiecles. L ’abbé d’Her-
feld épouvanté du péril de fes fujets, ne trouva point
d’autre parti à prendre que de s’en rapporter au r o i , &
le prier de terminer, comme il lui plairait, le différend
entre l’archevêque & lui. Après que l’on eut longtemps
délibéré, ils convinrent que dans dix paroiffes
ou I abbe prenoit les dîmes, il en aurait les deux tiers,
& l’archevêque le tiers : que dans les autres ils partageraient
par moitié : que dans celles qui appartenoient à
l ’archevêque il aurait toute la dîme, & que tous fes
domaines, en quelques diocefes qu’ils fuffent, en feraient
exempts.
L ’abbé d’Herfeld étant ainiï fubjugué , les Turingiens
qui fe fioient principalement à fon éloquence
&
L i v r e s o i x a n t é -ü e ü x i e ’m e . 145- ......
& à fon habileté, perdirent toute efperance, & pro- j K J j T
mirent auffi-tôt de donner les dunes. L abbe de Fulde
rélifta pendant quelques jours: mais enfin la crainte du
roi le fit convenir, que dans toutes les églifes décimales
, l’archevêque partagerait avec lui les dîmes pat-
moitié : mais que fes domaines en feraient exempts
comme ceux de l’archevêque. Alors le roi fachant bien
que ce qui s’étoit paffé en ce concile ne ferait pas agréable
au pape : défendit aux deux abbez , fous peine de
perdre fes bonnes grâces, de fe pourvoir à Rome pour*
s’en plaindre en quelque maniéré que ce fût. Aiant
ainfi obtenu tout ce qu’il vo u lo it, il marcha en diligence
à Ratifbonne, où il célébra ia Pique , qui cette
année 1073. étoit le dernier jour de Mars.
L e pape Alexandre IL mourut peu de .temps après, M B
i l 1 1, a 1 o C / \ Fin dAlexaa- favoir le vingtième jour d Avril 1073. oc rut enterre a dre 11,
faint Pierre. Il ayoit tenu le faint fiege onze ans fix Tapebr. conat.
mois & vingt-deux jours. On raconte deux miracles ch,. ni.
qu’il fit vers la fin de fa vie:: l’un d’un démoniaque
délivré au Mont-Caffin, l’autre d’une femme boiteufe
à A qu in , à qui il fit donner de l’eau dont il avoir
lavé fes mains après la meffe, & qui fut guerie auffi-tôt
après l’avoir bue. Il nous refte quarante-cinq lettres de
lu i , de la plupart defquelles j’ai parlé : dans les autres
je remarque ce qui fuit.
XJn mari ne peut embraffer la vie monaftique, f i fa <pifi.*f.
femme n’y confent librement, & ne fait de fon cô é
profeifion de continence. Celui qui par négligence a tpiß. ¡t.
omis de recevoir le foudiaconat avant le diaconat & '
la prètrife, doit être interdit des fondions de prêtre,
jufqucs à ce qu’il ait été ordonné foudiaçre. Le prêtre
attaqué du mal caduc, doit être interdit de dire la
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