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¿14 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
gogne. Et cette raifon lui étoit commune avec l’archevêque
de Roüen fujet du roi d’Angleterre. L’archevêque
de Tours fut plus facile , peut-être dans l’ef-
perance de recouvrer fa j urifdiéfcion fur les évêques de
Bretagne. En effet, il l’obtint au concile deClermont ;
8c Guillaume évêque de Poitiers qui y aififtoit, en
donna depuis une atteftation , où il dit : que Raoul
archevêque de Tours avoit propofé- fa demande contre
l’archevêque de D o l, 8c que le pape axant attentivement
confideré la demande 8c les réponfes , avoit
condamné l’archevêque de Dol à être foûmis à l’archevêque
de Tours, 8c lui faire fatisfadion pour la
défobéiffance paffée.
Vers la fin du concile, c’eft-à-dire, le vingt-huitième
de Novembre 1095. le pape fit lire publiquement
la bulle du rétabliffemeüt de Péglife d’Arras ; 8c à
cette féance affiftoient quatorze archevêques , deux
cens vingt-cinq évêques , 8c plus de quatre-vingt-dix
abbez. La bulle fut approuvée & confirmée de tout le
con c ile , où Lambert nouvel évêque d’Arras avoit
pris féance, y étant nommément appellé par le pape.
Mais Gaucher qui fe prétendoit évêque de Cambrai ,
fut dépofé de toute fonétion d’évêque 8c de prêtre,
avec menace d’anathême contre lui & fes fauteurs,
s’il occupoit davantage ce fie g e , parce qu’il l ’avoit
acheté à prix d’argent, 8c avoit reçû la croffe 8c l ’àn-
neau de la main de l’empereur Henri. Le concile
confirma l’éleétion de Manaffés archidiacre de Reims,
& ordonna qu’il feroit facré évêque de Cambrai : ce
que Gaucher avoit empêché jufques-là par l’autorité
de l’empereur. Toutefois Gaucher fe foûtint après le
concile par la même pro tedion , 8c le fchifme d e l’é^
L i v r e S o ix a n t e - Q ü a t r i ê Mï . ¿15 *----------
glife de Cambrai dura encore dix ans. A n. 1095.
De tous les ades du concile de Clermont le plus fa- xxxi.
meux, 8c celui dont les fuites furent plus importantes,
eft la publication de la croifade , dont l’occafion fut
telle. Il y avoit en France un hermite nommé Pierre
du diocéfe d’Amiens, homme d’une grande vertu , 8c
vivan t dans une extrême pauvreté. I l étoit de petite
taille , avoit le vifage maigre, l’extérieur négligé : allant
nuds pieds, couvert d’une méchante chape, 8c V u -
foit d’autre monture que d’un âne. Il alla par dévotion
à Jerufalem vifiter le faint Sepulcre, 8c futfenfi-
blement touché de voir les lieux faints fous la domination
des infidèles : la place du temple occupée par
leur mofquée, 8c des écuries joignant Péglife du faint
Sepulcre. Comme il étoit homme induftrieux , il
s’enquit de fon hôte qui étoit C hré tien, non-feu- Guiii.Tyr.hi. 1,
lement de leur miferc prefente, mais de ce que fouf-
froient leurs ancêtres depuis plufieurs fiecles ; 8c pendant
un affez grand féjour qu’il fit dans la ville , il v i-
fitales é g life s , 8c reconnut par lui-même l’état des
chofes.
Comme il apprit que le patriarche Simeon étoit un
homme vertueux 8c craignant Dieu , il l’alla v o ir , 8c
entra en conférence avec lui par interprète. Le patriarche
reconnoiffant que ce pelerin étoic homme
fenfé , de grande experience 8c perfuafif, s’ouvrit à
lui *, 8c voïant qu’il ne pouvoir retenir fes larmes,
8c demandoit s’il n’y avoit point de remede à tant
de m aux, il lui dit : Nos péchez empêchent que Dieu
n’exauce nos prières, ils ne font pas encore affez. punis
: mais nous aurions quelque efperancc , fi vôtre
peuple qui fert Dieu fincerement, 8c dont les forces
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