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A n. 1080. exhortons à méprifer comme nous leurs vains efforts ,
vous tenant affinez de leur chute qui eit proche. Je ne
vois pas que le pape Grégoire ait effe&ivement marché
en armes contre Ravenne : mais après avoir exhorte
au mois d Oétobre le peuple & le clergé de cette
1 1 . 1 3 . ville & les évêques voifins à élire un autre archevêque,
enfin au mois de Décembre il leur envoïa Richard ,
qu il avoit tire de l’cglife Romaine pour le revêtir de
cette dignité , Sc qui ne paroit pas avoir pris pof-
feffion.
v_ Cependant le roi Henri entra en Saxe & il y eut
Mort du r.ro- une ianglante bataille fur la riviere d'Elfter dans l'é-
Brunàn.beii.sa- veehé de Naumbourg le jeudi quinzième jour d’Oéto-
’‘""'Mh’vr/p. ^re Io8°- Les Sax9ns eurent l’avantage, Henry s'enfuit,
1080 fon armée fut défaite & on pilla Bertold. coda le bagage, où il fe- , | • 1 rr * . 1. & & , , A
trouva de grandes richefles : particulièrement deseve-
ques, qui avoient fuivi le roi au nombre d’environ
quatorze. Les Saxons chantèrent Kyrie eleifon, comme
un cantique de joie fur le champ de bataille ; mais
leur viêtoire devint inutile par la perte du roi Rodol-
fe qui fut tué en cette journée , d’un coup dans le bas
ventre. Il eut auih la main droite coupée : cequ e fe s
ennemis regardèrent comme une punition, d’avoir
violé le ferment qu’il avoit fait au roi Henri. Ce prince
fut extrêmement regretté, principalement des pauv
re s ; gcles Saxons firent des aumônes innombrables
pour le repos de fon ame. Il fut enterré magnifiquement
à Meibrourg.
Quand la nouvelle en fut venue à Rome , la-plupart
des ferviteurs du pape l’exhorterent à fe reconcilier
avec le roi Henri : lui reprefentant que ce prince
avoit pour lui prefque toute l’Italie, ôc que s'il y pafT
foit, le pape n’avoit point de fecours à efperer des A l- An. 1080.
lemans. Le pape craignoit d’ailleurs pour la comtefle
Mathilde , dont les troupes avoient été battues en
Lombardie le même jour de la mort deRodolfe: &
fes propres vaiTaux la regardoient comme unefolle,
devouloir foutenir Grégoire. C ’eft pourquoy il appre-
hendoit qu elle ne fût réduite à s’acommoder avec
Henri ou a perdre ion é ta t . C ’eil ainfi que le pape « , ep. 5,
Grégoire s’en explique dans une lettre à Altman évêque
de Paifau & à Guillaume abbé d’Hirfauge , qu’il
exhorte a retenir dans fon parti Guelfe duc de Bavière :
puis il ajoute : Il faut avertir tous ceux qui aiment la
liberté de l’églife en vos quartiers , qu’ils ne fe pref-
fent point d elire un roi , qui n’ait les moeurs &c toutes
les autres qualitez neceffaires. il leur envoie la formule
du ferment que doit faire le nouveau ro i, comme
vaffal de faint Pierre, portant fidélité Scobéiffan-
ce au pape. Il ajoute : Pour les prêtres nous iommes
d a vis , a caufe du trouble des peuplés & de la difette
de bons ouvriers , que vous les ibtrffriez quant à pré-
fent ,en modérant pour un temsla rigueur des canons.
Dans une autre lettre à l’évêque A ltman, qui étoit fon
légat en Allemagne , il l’exhorte à ramener ceux qui
font attachez au roi Henri & les recevoir comme des
frères , particulièrement l’évêque d’Ofnabruc, que l’on
difoit fe vouloir réunir au pape.
En Efpagne Sanche premier roi d’Arragon écrivit
au pape Grégoire des lettres d’obedience, où il dé- vi.
claroit qu’il avoit reçu l’Office Romain dans fes états;
de quoi le pape lui témoigna fa fatisfaétion par une gM
lettre du vingtième de Mars 1074. il écrivit en même
tems à Alfonfe roi de Caitiile pour luiperfuader de
E e e iij,