
A n. 1084.
Cbr. C*J? I I I .
m 3 5*
XXI.
Schifmatiques
abatus.
Vita S .Anf.a iO'
Bertbold* an*
1084.
445 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
leur profit toutes les offrandes des pelerins. C ’étoit
des cicoïens Romains, qui avoient des femmes ou des
concubines ; mais aïant la barbe raie comme les clercs
8e portant des mitres, ils faifoient accroire aux pelerins
, 8c particulièrement aux païfans de Lombardie ,
qu’ils étoient des. prêtres cardinaux ; Se aïant reçu
leurs offrandes, ils leur donnoient l'abfolution de leurs
péchez par une profanation facrilege. La nuit ils fe
levoient fous prétexte de garder l’ég life , 8c commet-
toient à l'entour des v o l s , des impuretez 8c des homicides,
Le pape les aïant chaffez avec beaucoup de
peine , donna la garde de l’églife de faint Pierre à des
clercs 8c des prêtres réglez ; 8c aïant demeuré affez
long-rems à Rome, il paffa au Mont-Callin , où il fit
quelque fejour ; 8c delà à Salerne où il demeura juf-
ques à ia mort fous la prote&ion du duc R o b e r t,
étant défraïé avec les évêques 8c les cardinaux qui l’a-
voient fu iv i , par l’abbé du Mont-Caffin
L’empereur au fortir de Rome vint en Lombardie,
où il laiffa l’antipape Guibert i &c après avoir encouragé
les Lombards à foùtenir fon parti, il paffa en
Allemagne. Incontinent après les évêques 8c les marquis
de Lombardie avec de grandes troupes fe jette-
rent fur les terres de la comreffe Mathilde, dont les
vaffaux étant furpris, ne purent affembler que peu de
monde. Mais Anfelme évêque de Luques les encouragea
, leur envoïant fa benediétion par fon peniten-
cier : à qui il recommanda particulièrement , qü’il
commençât par abfoudre ceux qui auroient comtau-
niqué avec des excommuniez : puis qu’il donnât à tous
h benedidionpar l’autorité du pape , les inftruifant
de quelle maniéré ils dévoient combattre 8c avec
L i v r e S o i x a n t e - T r o i s i e ’m e . 447
quelle intention •, afin que le péril ou ils alloient s ex-
pofer leur iervît pour la remiffon de tous leurs pe-
chez. On donna la bataille où les fchifmatiques tournèrent
le dos promtement; on prit l’évêque de Parme
, plufieurs nobles 8c d autres ians nombre , on prit
quantité de chevaux d’armes 8c de bagage. On ne pouvoir
compter les morts du côté des lchiimatiques ; 8c
de la part des catholiques il n’y en eut que trois de
tuez 8e peu de bleffez.
Cette viètoire abaiffa confiderablement le parti
des fchifmatiques ; 8c ceux qui revenoient à l’°b c“ “
fance du pape Grégoire s’adreffoient à Anfelme éve-
que de Luques, que le pape avoit fait fon légat dans
toute la Lombardie, pour fuppléer au défaut d’évê-
ques catholiques, car il s’y en trouvoit tres-peu. On
venoit donc a lui de toutes parts : il donnoit 1 abio-
lution aux excommuniez convertis, il donnoit la confirmation
8c les faints ordres , il décidoit toutes les
queftions. Plufieurs s’adreffoient â lui pour obtenir des
grâces de la comteffe Mathilde , 8c lui offroient des
prefens : mais quoiqu’il fût pauvre lui 8c tous les fiens,
il les rejettoit avec indignation, 8c difoit : Si ce qu ils
demandent eft injufte , je ferai complice de leur inju-
ft ic e , s’il eft jufte, je ferai coupable d’avoir vendu la
juftice.
Otton évêque d’Oftie légat du pape en Allemag
n e , vint trouver en Saxe le roi Herman au commencement
de L'an 1085. après 1 Epiphanie ; 8c le
vingt-uniéme de Janvier il affifta a une confeience
entre les Saxons 8c les partifans de Henri ,qu i ne voulut
pas y affifter. La conférence fe tint a Bercach^ en
T u r in g e , 8c on choifit deux prélats iavans 8c elo-
X X I I ,
Aflembléc de
Berchach.
Bertbold. an*
1085. ad Vrf-
perg eod*