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Sup.liv,Lx.ii* n
WÈË
p. 470. B.
to. t . conc.
p. 1 507.
Hermant• vie
S, Cbvyf.liv.ix.
c. 2..
4 1 4 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
leurs fujets du ferment de fidélité. Il répété les mêmes
preuves qu'il avoit emploïées dans la lettre de
l’année ioyd. Sc y ajoute l’exemple de l’empereur Arcade
excommunié par le pape iaint Innocent, pour
avoir confenti à l’çxpulfion de faint Jean Chryfofto-
me. Mais la lettre de faint Innocent contenant cette
excommunication , eft rejettée de tous les favans; 8c
quand elle feroit vraie, Arcade y eft feulement excommunie,
8c non pas depofe de la dignité impériale;
de quoi toutefois il étoit queftion dans l'affaire du roi
Henri. Grégoire VII. dit enfuite : On donne une plus
grande puiffance à un exorcifte qu’à aucun feigneur
laïque ; car les rois 8c les princes qui ne vivent pas
chrétiennement , font efclaves des démons. Si donc
les exorciftes ont reçu l’empire fur les démons, combien
plus fur les efclaves 8c les membres des démons
; 8c fi les exorciftes ont ce pouvoir, combien
plus les -évêques1? il releve enfuite le pouvoir de remettre
les péchez, 8c de conférer lès facremens, pour
montrer combien les prêtres font au-deffus des rois ;
8c ajoute : Enfin les bons Chrétiens, de quelque rang
qu’ils fiaient, méritent bien mieux d’être eftimez*
rois que les mauvais princes. Les uns cherchant là
gloire de Dieu, fe gouvernent bien eux-mêmes : les autres
»rte cherchant que leurs intérêts ; oppriment ty ranniquement
leurs ennemis. Les uns font les membres,
de Jefus-Chrift , les autres du diable. La confe-
quence naturelle feroit, de ne plus reconnoître pour
princes les méchans : mais ce feroit une herefie , 8c
on en diroit autant des évêques. Le pape ajoute pour
humilier les rois , qu il y en a peu de reconnus pour
faints, 8c qu’ils font ordinairement beaucoup de pé-
L i v r î S o i x a n t e - T r o i s i e ’m e . 4 1 5
chez 8c peu de penitence. Il dit que le faint fiege rend
faints ceux qui le rempliffent Sur quoi il cite les décrets
du pape Symmaque , c’eft-à-dire , l’apologie
d’Ennodius, que j ’ai rapportée en fon lieu. Mais il eft
étonnant qu’on ne fût pas défabufé de ce- paradoxe ,
par la trifte expérience de tant de papes indignes du
dixième fiecle.
Grégoire VII. n’étoit pas feulement perfuadé en
général, que fuivant le bon ordre, la puiffance temporelle
devoir être foûmife à la fpirituelle : il croïoit
encore avoir des titres particuliers pour s’affujettir tous
les roïaumes de l’Europe; comme je vais le montrer en
détail par fes lettres.
Premièrement il prétendoit avoir droit de donner
l’empired’Occident avec la couronne impériale ; 8c
c’eft fans doute la raifon pourquoi jamais il n’emploie
les années des empereurs dans la date de fes
lettres , comme faiibient les papes fes predeceffeurs
au moins j ufques à trente ans avant lui. Il eft vrai que
depuis Loüis le Débonnaire, aucun prince n’avoit pris
le titre d’empereur, qu’après avoir été couronné par
le pape ; 8c depuis les O tton s , le titre d’empereur
étoit attaché au roïaume d’Allemagne. Nous voïons
quelle étoit la prétention du pape fur ce roïaume,
par le ferment qu’il vouloitque l’on éxigeât du roi qui
feroit élû à la place de Rodolfe ; favoir de lui rendre
hommage comme fon vaffal, 8c lui obéir en
tout ce qu’il lui commanderoit par vraie obéïffance.
C ’étoit la formule du commandement le plus exprès.
Quant à la Saxe en particulier , il prétendoit que
Charlemagne, après l’avoir foûmife, l’avoit donnée
à faint Pierre.
Sup- liv. xxx. n.
n*
xi,
Prétentions du
pape fut tous
les royaumes.
Mabili» Diplom.
i l . c» i j . Pa-
pebr. Conat in
Greg.VJ.
ï x . ep. n i .
Y x u . e p . 1 3 ,