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ï S i H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e ;
maltraitoic : fe réfolurent aifément à demander pardon.
Théophile les reçût volontiers, 8c leur rendit
la communion > & ainir finit Ton différend avec les
moines deSceté. Mais cette réconciliation fi facile
augmenta fort la haine contre Théophi le , d’autant
plus qu'il ne fit plus de difficulté de lire les livres
d’Origene. Et comme on lui demandoit comment il
les cherifloit tant après les avoir condamnez , il répondit
: les livres d'Origene font une prairie, dont
je cueille les fleurs fans m’arrêter aux épines. Th é o phile
donc, & ceux de fon parti s’étant retirez , faint
Chryfof tome demeura en paix, plus chéri du peuple
que devant , 8c faifant toutes les fonétions de ion
miniftere. Il ordonna évêque d’Heraclée en Thrace le
diacreSerapion, le premier objet de la haine de fes
ennemis.
xxiv. Théophile arrivant en Egypte, aborda par hazard
S. Nilammon. \ . . . 1 , x . * n i
Sox*m. vin.r. a une petite ville nommee Ge r e s , cinquante itades
ou deux lieuës 8c demie de Pelufe. L’évêque du lieu
etoit mort , 8c les citoyens avoient élûpour fon fuc-
ceffeur un faint perionnage nommé Ni lammon, qui
ctoit arrivé à la perfeétion de la vie monaftique. il
demeuroit hors de la v i l le , dans une cellule où il s’é-
toit enfermé, 8c en avoit muré la porte avec des pierres.
Comme il refufoit l’épifeopat, Théophile vint
le trouver , 8c lui confeilla de fe rendre, 8c de recevoir
l’ordination de fa main. Nilammon s’en exeufa
plufieurs fois; 8c voyant qu’il ne pouvoit perfuader
Th é o p h i le , il lui dit : Demain, mon pere, vous ferez
ce qu’ il vous plaira; permettez-moi de difpofer aujourd’hui
mes affaires.Théophile revint le lendemain,
iuivant la conv ent ion, 8c lui dit d’ouvrir fa porte :
Ni lammon répondit : Prions auparavant. C ’eft bien
L i v r e v i n g t - u n i e’ m e . î 8j
d i t , répondit Théophile 8c il fe mit en priere. La
journée fepaffaainfi. Théophile 8c ceux qui étoient
avec lui hors de la cellule, après avoir attendu long-
tems , 3ppellerent Nilammon à haute voix : il ne ré-
pondoit point. Enfin ils oterent les pierres,ouvrirent
la porte, 8c le trouvèrent mort. On le revêtit d habirs
précieux, on l’enterra aux dépens du publie ; on bâtit
une églife fur fon tombeau , 8c on celebra tous
les ans le jour de fa mort avec grande folemnité.
L’églife en fait encore la mémoire le fixiéme de Janvier.
En Afrique il y eut un concile à Mi le v e , le fixiéme
des Calendes de Septembre, fous le cinquième con-
fulat des deux Empereurs Arcade 8c Honorius ; ç’eil-
à-dire le vingt- feptiéme d'Août 401. Aurelius de Car-
thage y prefidoic a vecXant ipe primat de Numidie ,
ëcNicetius primat de la Mauritanie de Sitili. On y
ordonna que fuivant l’ancienne r e g ie , les nouveaux
évêques cederoint à leurs anciens. L’occafion de ce
canon femble avoir été la difpute entre Xantipe 8c
Viétorin , pour la primarie de Numidie. Il paroît par
une lettre de S. Au gu f t in, que Viétorin avoit voulu
comme primat convoquer un concile, non feulement
de Numidie, mais de Mauritanie 8c que Xantipe
évêque de Ta go fe lui difputoit la pr ima t ie,
comme plus ancien évêque.Car en Afrique, la dignité
de primat fe regloit par l’antiquité de l’ordinit ion,
& non par la qualité du lieu , qui n’étoit quelquefois
qu’une bourgade. Le concile de Mileve ordonne
encore, que la matricule 8e les archives de Numidie
foient au lieu du premier fiege ; c’cft-à-dire alors à.
Ta g o c e ; & à la métropole civi le, qui étoit Con(Iantine,
anciennement nommée Cir the.Et afin.qu’il n’y
A n; 40*x..
Martyr. R, 6a.
Jan.
XXV,
Premier, concile'
de Mileve-
Dm.Exig.n.ty^
Di en. n, 81SY
Fervandi Brei^
n. 78«
Ep, 5?. a l,z iy i -
ad Viftèr»