
A n 40? Peu de tems après faint Auguftin écrivit contre un
i i .R i t r c . i è . g rani tmi i ien Donatifte laïque, nommé Crefconius,
qui ayant trouvé l’écrit de S. Auguftin contre le commencement
delà lettre d ePe t i l ien, y àvoit fait une
répliqué addreiTée àS. Auguftin même. S, Auguftin
lui répondit en trois livres : Puis v o y an t que le feul
argument de leur fchifme contreMaximien&Primien
fuffifoit pour répondre à tout , il en fit un quatrième
livre. Il commence par juftifier l’éloquence & la dialectique
contre les calomnies de Crefconius, qui pré-
tendoit que les Chrétiens n’en devoient point ufer. S.
Auguft in montre qu’elles ne font point à craindre à
ceux qui défendent la vérité ; ôc qu’il eft permis de
reprendre ceux qui fe trompent , même de les attaquer
ôcd’ufer de vehemence, félon que la. charité le
demande; il confirme tout cela par les exemples des
apôtres 5c de J. C même,
ix. Le viei l Arface ne tint que feize mois le fiege à
Mort d’Ariàce. r» « * / i • i » : ' „
Anicus évêque C .P . ôc mourut âge de quatre-vingt -un anl onzième
I g j n de No vemb re, fous le confulat de Stilicon ôc d’An-
s e c r .iv .e . 10. themius, c’eft-à-dire, e n 40«. Saplace demeuraquel-
Saf. //u.xxi. n. 1. 1 • ■ r j • 1 \ •
îj. que tems vacante par 1 ambition de ceux qui la briguoient.
Enfin l’année fuivahte40<î. fous le fixiéme
confulat d'Arcade avec Aniçius Probus, on élût évêque
d eC . P. le prêtre At t icus , quatre mois après la
vin.v. mo r td ’Ar fa c e , c’cft-à-dire, versle dixième de Mars.
Atticus étoit de Sebafte en Arménie ; il avoit en fa
jeuneflfe pratiqué la vie monaftique, fous la conduite
des difciples d’Euftate de Sebafte, qui étoient de l’he-
refie des Macédoniens ; mais étant en âge d’ homme,
il revint à l’églife catholique. Il avoit plus de bon
iens naturel que d ’étude, il étoit habile dans la conduite
des affaires, foit pour engager une intrigue.
L i v r e v i n g t - d e u x i e ’ m e . 1 7 5
foit pour s’en démêler. Il s’acquit beaucoup d’amis par
fe s maniérés infinuantes. Car il était d agréable con-
verfatïon, ôc fçavoit s’accommoder à tout le monde.
Ses fermons étoient médiocres, enforte que l’on ne fe
foucioit pas de les écrire. Quoiqu’il pafsât pour ignorant,
il ne laiffoit pas quand il avoit le loifir, d’étudier
les meilleurs auteurs profanes,& d’en parler fi à
propos,qu’il étonnoit lesfçavans.
Atticus avoit été le principal auteur dé fa confpira- v»u. u.
tion contre S. Jean Chry foftome. Comme il vi tqu e
ni les évêques d Orient ni le peuple de C. P. ne vou-
loient communiquer avec lui, il obtint pour les y contraindre
des referits de l’empereur. Celui qui étoit
contre les évêques portoit : Si quelqu’un des évêques
ne communique pas avec Théophile , Porphyre 5c
Atticus,qu’il foit chaffé de l’églife, 5c dépouillé de fes
biens. Ceux qui étoient riches 6c attachez à leurs
biens communiquèrent malgré eux avec Atticus :
ceux qui étoient pauvres 5c foiblesdansla fo i , felaiffe-
rent gagner par prefens. Mais il y en eu t qui mépti-
ferenc genereufement leurs biens, leurs pais, Sctous-
les avantages temporels, ôc s’enfuirent pour éviter la
perfecution. Les uns allèrent à Rome , les autres fe
retirèrent dans les montagnes ou dans les monafteres.
L’édit contre les laïques portoit:Que ceux qui etoienÈ
conftituez en dignité laperdroient; les officiers ôc les
gens de guerre feroient caftez; le refte du peuple 5c les
artifans feroient condamnez à une groffe amende Ôc
bannis. Nonobftant ces menaces, le peuple fidele a S.
Jean Chry foftome, plutôt que de communiquer avec
Atticus, faifoitdes prières en campagne à découvert,
avec beaucoup d’incommodité.
Cependant les députez du pape ôc des éveques
M m ij