
f . 16.
t . 7. in fin.
LV .
Saint Auguftin à
Cefarée de Mauritanie.
Epift. 190. init.
f i . Retract, u.c. j i .
les enfans naiffent au même état où il étoit avant fon
péché.
Saint Auguftin montre enfuite que cette queftion
n’eft pas de celles où la foi n’eft point interreffée,
comme Pelage 6c Celeftius prétendoient. Mais quelle
regarde le fondement du chriftianifme , puifqu’d
s’agit de fçavoir il Jc fus -Chnf t eft véritablement le
médiateur de tous les hommes : enforte que perfonne
n ’ait jamais pû être fauvé fans la foi en fes mérités,
6c la grâce qu’il nous a méritée. Car Pelage diftin-
guoit trois états dans la fuite des fiecles; Se difoit
que les juftes avoient vécu d’abord fous la nature ,
puis fous la lo i , & enfin fous la grâce. Comme fi
les premiers s’étoient fauvez par la nature feule , les
féconds par le feul fecours de la loi ; 6c que la grâce
n’eût été neceffaire que depuis l’avenement de Jefiis-
Chrift.
Enfin S. Auguftin réfuté cette objeéfion des Pela-
giens contre le péché originel : Q u ’il s’enfuivroit que
le mariage feroit mauvais ; & que l’homme qui en
cft le fruit ne feroit pas l’ouvrage de Dieu. Il montre
que le mariage eft bon en foi ; 8c que ce qu’il enferme
de honteux , quoique légit imé, n’eft que
l ’effet de la concupifcence , qui eft furvenue depuis
le péché du premier homme. Mais il traita depuis
plus à fond cette matière. A v e c ces deux livres faint
Auguf t in envoïa a Pinien tous les aétes de la condamnation
de Pelage & de Celeftius en Afrique 8c à
Rome.
Quelque temps après, S. Auguftin fut obligé d’aller
en Mauritanie , pour quelques affaires ecclefiafti-
ques dont le pape Zofime l’avoit chargé avec quel-
qu’autres évêquçs. Comme ils étoient à Ccfarée,
L i v r e v i n g t - t r o i s i e ’me. 49*
capitale de la province, aujourd’hui Tenez dans le *
joïaurne d’Alger : ils apprirentqu’Emerit évêque Do- N> ^ 1
natifte de la v i l le , y venoit d’arriver. C ’étoit un des TB"£jre. ' I4'
principaux du p a r t i , qui avoit le plus parlé dans la çSfJgCHm
conférence, où il étoit un de leurs commiffaires. Les s » ? - i s ;
évêques Catholiques allèrent auili-tô.t le chercher; 6c
l’aïant rencontré , ils fe faluerent réciproquement.
S. Auguft in lui dit : Il n’eft pas honnête que vous
demeuriez dans la rue ; venez à l’églife. Emerit y
confentit fans peine, ce qui fit croire aux évêques
Catholiques qu’il ne refuieroit pas leur communion;
mais ils furent trompez dans leur efperance. S. Au- Serin, ad Ç&faf,
guftin commença à parler au peuple; 6e fit un fer- t°'9'p' 617'
mon que nous avons, fur la charité, la paix 6c l’unité
de l’églife, où il réïtere les offres faites par le sCa - s u p .i .™ u .a .'~ t
tholiques dans la conférence , de recevoir les é v ê ques
Donatiftes en qualité d’évêques ; 8c il le promet
de la part de Deuterius évêque Catholique de
Cefarée.
Deux jours après les évêques Catholiques preffe-
rent encore Emerit d’entrer dans leur communion ;
6c afin que la preuve en demeurât, on fit drclTcr des
a ¿tes de cette conférence, qui commencent ainfi
Sous ledouziéme confulatd’Honorius, 6clehuitiéme g c/i*tumEmet;
de Theodofe , le douzième des calendes d’Oétobre : ^M.vituc. 14
c’eft- âdi re, le vingtième de Septembre 418. à Cefarée
dans la grande églife. Deuterius évêque métropolitain
de Cefarée,avec Alypius d eTa g a f te , Auguf t in
d’H ippone, Poifidius de Calame, Ruftique de Car-
tenne, Pallade de Sigabite 6c les autres évêques étant
venus dans une falle en prefence des prêtres, des diacres
, de tout le clergé, 6c d’un très-grand peuple,
en prefence aufti d’Emerit évêque du parti de Donat ;