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n. 6.
Rom. n i. 14 ;
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n. 10.
71. 14.
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ne l’é to it, ou rçç conijioîçroit pas Je bienfait delà grâce
: dont il ne faut chercher la can le , ni dans la dif-
t in d io n du mérité * ni dans la neceffité du d e ftin , ni
dans le caprice de l;a. fortune ; mais, dans la. profondeur
des trefors de U fageffe de Dieu , que l ’Apôtre
admire fans les ouvrir. Etenfuite ;Les juftes n’ont-ils
donc aucun mérité ? Ils en on,t fans d ou te , puifqu’ils
font juftes ; mais ils n’en on t point eu pour devenir
juftes : & comme dit l’Apô tre, ils ont été juftiHez gratuitement
par là grâce.
Pelage avoit femblé condamner cette erreur dans
le concile de Paleftine, en reçonnojflant que la grâce
n’eft point donnée félon nos mérités : maïs (es difei-
ples répondoien t, que cette gra.çç, étoit la nature
humaine, dans laquelle nous avons été créez fans l’avoir
mérité. Saint Auguftin, répond : Dieu garde tous
’Chrétiens de.cette illulion. La grâce que l’Apôtre recommande,
n’eft point celle par laquelle nous avons
été créez pour être hommes ; mais celle par laquelle
nous ayons été juftifiez étant de méchaos hommes.
Il n’efl: pas m ort pour la création de ceux qui n’étoient
p o in t , mais pour la juftification de ceux qui étoient
impies.
Cette grâce n’eft pas. même la remiffion des pe-
chez : car on l’obtient par la f o i , & la fo i qui eft la
fource de la priere & de toute jufticc, eft auffi donnée.
D e fçavoir maintenant pourquoi de deux perfonnes
qui entendent la même doftrine, ou qui voient le même
miracle, l’un croit & l’autre ne croit, pas : c’eft
la profondeur de la fageife de Dieu , donc les juge-
mens font impenetrables, & ne font pas moins juftes
pour être cachez. Il fait mifericorde à qui il veut ,
& il endurcit qui il veut -, mais il n’endurcit pas en
L i v r e y i . n <3 t -. t r oli s i e ’m e . ; j o i
donnant la malice, c’eft feulement en ne faifant pas ---------------■
mifericorde. Et enfuite : L ’efprit fouffle où il veut : ^ N* 4 l8 ,
mais il faut avoiier qu’il aide différemment ceux où il
habite, & cen xoù il n’habite pas encore : il aide ces
derniers, afin qu’ils foient fidelles ; il aide les premiers
comme étant déjà fidelles. Et encore : Quand
Dieu couronne nos mérités, il ne couronne que fes
dons. C ’eft pourquoi S. Paul dit : La mort eft le fa- *.10.».
laire du péché, la vie éternelle eft une gracede Dieu.
Il fembîoit qu’il dut dire : La vie éternelle eft- le fa-
laite de la ju ftic e , comme elle l ’eft en effet : mais de
peur que l’homme ne s’enfle de fon mérité, il a mieux
aimé rapporter la vie éternelle à la grâce, d’où vient
notre juftice.
M ais , dit le Pelagien, les hommes s’exeuferont en „.Xi.
difant : Quel tort avons-nous de viv re m ai, puifque
nous n’avons pas reçu la grâce pour bien vivre ? Saint
Auguftin répond. C eu x qui vivent m al, ne peuvent
dire véritablement, qu’ils n’ont point de tort. Car s’ils
ne font point de mal, ils vivent bien. Mais s’ils v i vent
m a l, c’eft de leur fo n d s , ou du mal de leur o rig
in e , ou de celui qu’ils y ont ajoûté. Si ce font des
vafes de co le re, qu’ils s’imputent d’être formez de
cette mafte, que Dieu a juftement condamnée pour
le péché d’un fe u l, en qui tous ont péché. Si ce font
des vafes de mifericorde, qu’ils ne s’enflentpas ; mais
qu’ils glorifient c e lu i, qui leur a fait une g râ c e , qu’ils
n’avoient pas méritée. Après tout cette exeufe eft l’o b - H
jeétion que l’Apôtre fe fa i t , en difant : Dequoi donc
fe plaint-il ? qui peut refîfter à fa volonté ? Mais nous Rom. ix . 1?.
répondons comme, lu i : O homme, qui es-tu pour
répondre à Dieu ? Que le Chrétien fe contente donc
en cette vie, de fçavoir ou de croire, que Dieu ne dé-
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