
ce II. ». 3
i l . Retrait.
578 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
. gttr. c. i). foi de ceux qui les prefentent au baptême. Dans ces
trois livres, faint Auguftin crue devoir encore taire
les noms des nouveaux heretiques, efperant par-là
de les corriger plus facilement ; même dans le troi-
fiéme étant obligé de nommer Pelage , il lui donna
quelques louanges, parce que plufieurs vantoient f i
Jïp. 139. ad Mar- bonne vie. Dans le même temps un ami de S. Auguftin
nommé Honorât, lui envoïa de Cartilage cinq quef-
tions de l'écriture., aufquelles il le prioit de répondre.
S. Auguftin voïant cette nouvelle herefie qui
s’é le v o i t , y ajouta de lui-même une iixiéme queftion
de la grâce du nouveau Tef tament , de laquelle il fit
un traité fu iv i , comprenant les cinq autres queftions ;
& a l’occafion de la première , l’explication de tout
le pfeaume vingt-uniéme : ce traité eft compté entre
feslettres.
Le tribun Mareellin atant reçu les livres du mérité
des pechez, écrivit à S. Auguftin , qu’il s’étonnoit
de ce qu’il y d i foi t , que l’homme pouvoit être fans
p é ché , s’il vouloit avec le fecours de Dieu : & que
toutefois perfonne en cette vie n’avoitété ,n ’é toit, ni
ne devoir être à l ’avenir d’une telle perfection. Comment
, difoit- il, dites vous qu’une chofe eft poffible
dont il n’y a point d’exemple ? Pour répondre à cette
queftion, faint Auguftin écrivit le livre de l’efprit
& de la lettre, où il explique ce palTage de l’apôtre :
La lettre tue & l ’efprit donne la vie. Il y difpute vivement
contre les ennemis de la grâce : montrant
d’abord par plufieurs exemples, qu’il a y des chofes
poifibles qui n’ont jamais été : enfuite il explique en
quoi confifte le fecours que Dieu nous donne pour
bien faire. La loi qui nous inftruit ne fuffit pas,
quoiqu’elle foit bonne & fainte ; au contraire y fi
Xpift. 140. al.x 10.
ad Henor.
i i . R e tu e . 37.
Si. Cer. 111.6.
L i v r e v i n g t - t r o ï s i e ’m e . 37$
elle eft feule , elle nous rend plus coupables, puif- •T’^ ^
q u e nous connoiffons notre devoir fans le pouvoir
accomplir. Il faut donc que nous foïons aidez par
l ’efprit, qui répand la grâce dans nos coeurs, & nous
fait aimer & accomplit le bien, qui nous eft commandé.
On accufoit les Pelagiens de renouveller la doc- iv. I
0 - i • 1 Loix d’Honorius
trine de Jovinicn i & en efret^ ils avoient de commun pour régiife.
avec lui le dogme de l’impeccabilité , c’eft-à-dire , Hier, m r.ug.
. ^ r • • n 1 r r 1 1 A dialog. 3. init.
qu’un homme une fois jultihe par le baptême , pouvoir
conferver toujours la juftice, s’il prenoit garde à
lui, & par confequent vivre fans peché. Ce fut peut- s^.i.
être ce qui renouvella le zele des évêques contre Jo-
vinien , vingt-deux ans après fa condamnation. Car t. îj.c.tw«
nous trouvons une loi d’Honorius dattée du fixiéme
de Mars cette même année 412,. qui porte que les eve-
que fe plaignent des ailemblées facrileges que Jovi-
nien tient hors des murs de Rome. C ’cft pourquoi
l’empereur ordonne qu’il foit pris, battu de lanieres
plombées, & envolé en exil perpétuel avec íes complices.
Sçavoir, lui dans l’ifle de Boa, & les autresoù
voudra le prefet Fé l ix , a qui la loi eft adreffee : pourvu
qu’ils foient feuls & dans des iíles feparees. L ifle
de Boa eft près la côte de Dalmatie. Les evêques dont
les plaintes donnèrent occafion à cette loi , étoient
peut-être aiTemblez en concile à Rome. Il n’eft plus
parlé depuis de Jovinien : finon que 1 on dit qu il continua
jufques à la mort fa vie voluptueuie.
L’empereur Honorius confírmales privilèges des 1^+0. c.ts./î
églifes par deux autres loix de la meme annee 411.
La première du vingt-cinquième de M a i , qui défend
que les terres des églifes foient fujettes aux
charges fordides & extraordinaires : a la réparation
5 B b b i j