
2ÿO H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
autres martyrs en divers lieux de Gaules.
zp.i7.ai.u9. Après la more de Stilicon, la principale autorité
vint àOlympius Chrétien t rès-zelé,qui fut fait maître
des offices. S. Auguftin étoit de fes amis , 8c lui
écrivit peu de tems après pour les intérêts de l’églife.
Car les payens 8c les heretiques d’Afrique ayant apris
la mort de Stilicon, pretendirenc qu’il étoit l’auteur
des loix qui venoient d’être publiées contr’eux, & que
l ’empereur n’y avoir eu aucune part. Par ces difeourj
ils excitoient les peuples contre les Catholiques, en
forte que plufieurs évêques paiferenc en Italie fugitifs
pour implorer la protection 4e la cour. S. Auguftin
prie doncOlympius de travailler avec ces évêques, à
reprimer les défordres qui font arrivez en Afrique:&
cependant de faire connoître au plutôt à la province
l’affeCtion de l’empereur pour l ’églife. On croit que
ces évêques , dont parle S. Auguftin, étoient Reftitut
8c Florentius qui furent députez par un concile tenu à
Çarthage le treizième d’Oétobre de cette même année
r.fÎoi°"^exi!' 4°8. contre les payens 8c le heretiques: dans le tems,
dit l’extrait du concile, que Severe8c Macaire furent
tuez, 8c que les évêques Evodius ,Theaf ius 8c ViClor,
furent maltraitez à caufe d’eux.
a>id. La même année 8c la feiziéme des calendes de
Juillet , c ’eft-à-dire le feiziéme jour de Juin, i l s ’étoit
déjà tenu un concile à Carthage, où l’évê^ue For-
tunatien avoit été député contre les payens 8c les
heretiques. Mais il eft à croire que la nouvelle de
la mort de Stilicon ayant augmenté leur infolence,
obligea les évêques Catholiques à s’aflembler, &a
députer encore quatre mois après. Lefujetde la première
députation fut peut-être le maifacre de Ca-
lam e . .
Car lepremier jour de Juin decette année408. les . ^
Layens y celebrerent une de leur fête avec une telle
info lenc e , qu’ils paflerent danfant en troupe dans la Sed tion de Ca-
Kuë devant la porte de l’églife ; ce qui ne s’étoit pas „1.
■ait du temps même de Julien , 8c comme les clercs
■voulurent l’empêcher, on jetta des pierres contre Té-
El i fe . Environ huit jours après, l éveque ayant fait
■¡o-nifier au corps de la ville les dernieres loix contre
■ es idolâtres, quoyqu’elles fuifent aifez connues ,
Enncipalement celle du vingt-quatriemeNovembre ^ ^ mi
K 0 7 . ôc fe mettant en devoir de l’execucer ; l’églife
■fur encore attaquée à coups de pierres. Le lendemain
■es chréciens ayant demandé a â e de ce qn ils avoient
E t dire , pour intimider les fedicieux, la juftice leur
■fur déniée. Le même jour il tomba une grele qui
■embloit envoyée exprès pour les épouvanter , mais
■i-tôt qu’elle fue pai fée, ils revinrent à coups de
» ie r r e s pour latroifiéme fois; 8c enfin mirent le feu
E l l’églife. Un des chrétiens s’etant trouve en leur
E h em in , ils le tuerent , les autres s’enfuirent ou fe
■cachèrent comme ils purent. L’ evéque fe fauva a
■peine dans un t rou, d’où i l entendoù. les cris; de ceux
■qui le cherchoient pour le tuer,8t qui fe reprochoient
■d'avoir fait en vain tant de m a l , puifquils n avoient
E û le trouver. Cela fe paffa depuis la dixième heure,
E ’eft-à dipe, quatre heures après midi ,,jufqMes¡ bien
E-vant dans la n u i t , fans qu'aucun de,ceux qui pou-
■voient avoir de Faucorité fe mît en devoir del empe-
Hcher.
Saint Auguftin fe rendit à 'Calarne peu dé temps
■après, pour confoler 8c appai'fer le s chrétiens ; les
■payens même demandèrent ài le'voir , 8c il les avertit
de ce quais; dévoient faire’ pour fe retirer de 1 i»—
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