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A f ta Gyvu & Je.
apud Sur. j i . Ja#.
xxv.
Juifs cha/Tez
^’Alexandrie.
S ç c r . y il. ¿.13,
toic que quand le roi Joas fit mourir le prophète
Zachar ie, un fils qu’il aimoit tendrement mourut
fubitement fept jours après. Il le prit pour une punition
divine, & fit enterrer l’enfant aux pieds du prophète,
comme pour lui faire fatisfaftion. Cet teex-
plication fuppofe que le prophète Zacharie, dont on
trouva les reliques, étoit le fils de Joaïda, & non pas
le fils de Barachia , dont nous avons la prophétie.
Le corps du prophçte fe trouva tout ent ier , après
avoir été tant de fiecles fous terre. Il étoit rafé fort
près : il avoit le nez d r o i t , ¡a barbe médiocrement
grande, la tête petite , les yeux un peu enfoncez,
couverts de fourcils. Ce font les paroles de Sozome-
nç , dont l’hiftoire finit ici, c’eft-à-dire ce qui nous
çn refte, Il décrivoit enfuite l’invention des reliques
de S. Etienne, & continuoit fon récit jufques à l ’an
43p. & au dix-feptiéme confulat de Theodofe le
jeune, fous le regne duquel il écrivoit. Saint Cyrille
évêque d’Alexandrie transfera auili à Manuthe près
de Çanope les reliques des fainrs martyrs Çyrus 6i
Jean , pour achever d’y éteindrç la puiffance des démons.
I l fit en ce tempsrlà çhaffer les Juifs d’Alexandrie
à cette occafion. Un jour qu’Orefte gouverneur de
la ville faifoit la police dans le théâtre , quelques
chrétiens affectionnez à l ’évêque s’approchèrent pout
entendre les ordonnances du gouverneur : entre-autres
un nommé Hierax , qui tenoit de petites écoles;
fervent auditeur deTévêque , & le plus empreffé à
exciter des applaudiffemens dans fes fermons.Les Juifs
toujours ennemis des chrétiens, & excitez alors ail
fujet|de quelques danfeurs, aïant vû Hierax dans
le théâtre, s’écrièrent auffi-tôt qu’il n’y venoit que
pour
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pour exciter fedition. Orefte étoit depuis long-temps ------------—
choqué de la puiffance des évêques , qui diminuoic A n ‘ 4 ‘ J*
celles des gouverneurs : ainfi croïant que S. Cyrille
vouloir contrôller fes ordonnances, il fit prendre Hierax
, &.le fit foüetter publiquement dans le théâtre,
S. Cyrille l’aïant appris, envoïaquerir les principaux
des Juifs, & leur fit de grandes menaces, s’ils ne cef-
foient de remuer contre les Chrétiens, mais la multitude
n’en fut que plus animée.' Ils concertèrent d’attaquer,
de nuit les Chrétiens, aïant pris entr’eux
pour lignai des anneaux de feuille de palme, & firent
crier par tous les quartiers de la ville, que le feu étoit
à l ’églife d’Alexandrie. Les Chrétiens y accoururent
de tous côtez, & les Juifs fe jeeterent fur eux, & en
tuerent un grand nombre. Le jour venu on connut
les auteurs de ce maffacre 5 & S. Cyri l le alla avec un
grand peuple aux fynagogues des Juifs, les leur ôta,
leschaffa eux-mêmes de la vi l le, &: abandonna leurs
biens au pillage. Ainfi les Juifs furent chaffez d’A lexandrie,
où ils avoient habité depuis le temps d’A lexandre
le Grand fon fondateur. Orefte le trouva
fort mauvais., & compta pour un grand malheur
qu’une telle ville eût perdu tout d’un coup un fi
grand nombre d’habitans. Il en fit fon rapport à l’empereur,
à qui Cyrille de fon côté écrivit les crimes
des Juifs.
Cependant preffé par le peuple, il fit parler à Orefte
pour fe reconcilier , & l’en conjura même par le livre
des évangiles : mais Orefte le refufa. Alors des moi-
nés du mont Nitrie, qui avoient pris avec chaleur le
parti de l’évêque Théophile contre Diofcore & les
grands freres, quittèrent leurs monafteres, & vinrent
à Alexandrie au nombre de cinq cens. Ils guette-
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