
>.n7. e n vous. Je priois encore, quand les barbares feleve.
rent , troublez de voirie tems du facrifice déjà pailc;
car lefoleilétoit levé. ils me demandèrent cequ'étoit
*" devenu l ’autre captif; je dis que je n’en fçavois rien,
8c ils demeurèrent en repos lans donner aucun figne
' d’indignation. Je commençay à prendre courage,
& Dieu me donna aiTez de force pour leur refifter, lorf*
qu’ils voulurent m’obliger à manger des viandes impures,
8c à me joüer avec des femmes. Quand nous
fûmes arrivez en pays habité , ils m’expoierent en
vente ; Sc comme on ne leur oftroic que deux fols d’or,
après m’avoir ramené plufieurs fois, ils me mirent
enfin à l’entrée du bourg , tout nud , une épée pendue,
au cou, pour montrer que fi on ne m’achetoir,
ils alloient me couper la tête. Je tendois les mains à
ceux quifeprefencoient,8c les fuppliois de donner aux
barbares ce qu’ilsdemandoient, promettant dele leur
rendre & de lesfervir encore. Enfin je fis pit ié, 8c on.
m’achetta.
mm* L ’évêqued’Eluze traita le pere & le fils avec beaucoup
de charité, 8c les retint auprès de lui quelque
temps pour les remettre de leurs fatigues. Il voulut
même recompenfer la vertu de S. N i l , en l ’ordonnant
prêtre malgré toute fa refiitance,8c quand ils fe retirèrent
, il leur donna dequoy faire leur v o y a g e , qui
étoit long On ne fçait rien durefte de la vie de S. Nil;
mais il avoir alors cinquante ans, 8c on croit qu'il en
vécut encore quarante, jufqu’au regne de l ’empereur
V. Ghronàl. Marcien. Nousavons de lui plufieurs traitez de pieté;
swr.f.(9i. mille foixante 8C une lettres, la plupart courtes ,&
d’un ftile v i f 8c Concis.
Lib. i • Ep. 44. Il y parle ainfi de l’euchariftie : Après les invocations
ter ribles,8c la defcente de i efprit adorable 8t
L i v r e v i n q t - d e o x i e ’ m e. 307
vivifiant, ce qui eft fur la iaince table n’eft plus de
fimple pain 8c du vin commun, mais le corps 8c le
fang précieux de Jefus-Chrift nôtre Dieu ; qui purifie
de couce tache ceux qui le prennent avec une grande
crainte 8c un grand defir. Et dans une autre il di t ,
que faint Jean Chryfoitome a vu fouvent- les anges
dans l’égliie, principalement dans le temps du facrifice
non fanglànt : que dès que le prêtre commencent
l’oblation, ils entouroient l’autel avec un profond
refpeèi , jufqu’à l’accompliiTement du myftere
terrible: puis fe répandant par toute l ’églife, ils ai-
doient les évêques, les prêtres 8c les diacres à diftri-
buer le corps 8c le fang précieux. , Dans une autre
lettre il reprend un prêcre trop fevere, qui ne comptoir
pour rien la confeifion publique du penitent, fi
elle n’étoit fuivie de plufieurs aufteritez. Vous ne fa i tes
attention, dit-il, qu’à une partie de l’écriture, qui
marque la colere de Dieu, 8c non à fa mifericorde répandue
prefque par tour. Il eft très-utile à c eu xqu i le
peuvent, de donner des preuves de leur penitence par
lesoeuvres, comme les jeûne s , le sv e i l le s , le fac , la
cendre, 8c les aumônes abondantes. Mais il ne faut
pas rejetter la fimple confeifion de ceux qui n’ont pas
la force ou le moyen d’accomplir toutes ces oeuvres.
Il fuffit d’être alluré que la penitence eft fincere. Les
opufcules de faint Ni l traitent tous de la vie afeeti-
que, c’eft-à-dire de la perfeètion chrétienne. Dans
le premier, il réprend fortement le relâchement qui
commencoit à s’introduire chez les moines; 8c le plus
fameux de tous ces traitez eft celui des huit vices
^capitaux.
Pour revenir aux incurfions des barbares, celles
qu’ils firent en E g y p t e , obligèrent les moines de
Q q Û
II. Epijî. 1^4^
Iïî, Epijl, 43 B