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Sup. I. x f . i i .
V. C iv it . c. i l
Sup. I. x x r x . ,
l . C i v i t . c .
& le fécond livre feulement , & il l’acheva vers l'an
4 16 . avant fes Rétractations. Il fait paroître en cet
ouvrage fa grande érudition 5c fa profonde connoif.
fance de l ’hiftoire & des lettres humaines, parce que
le fujet le demandoit.
D ’abord il releve l ’injufticc des païens, qui accu-
foient la religion Chrétienne du fac de R om e , dont
ils ne s’étoient fauvez qu’à la faveur de cette même
religion, dans les baiïliques des apôtres 5c des mat-
■ t y r s , que les Goths avoient refpectées. Il marque
comme un effet particulier de la providence, la défaite
de Radagaife, autre roi des Go th s , mais païen.
Car s’il eût pris Rome , il n’eût épargné perlonne,
5c n’eût eu aucun refpect pour les faints lieux , & les
païens auroient attribué fa victoire aux faux dieux ,
s. aufquels il offrait tous les jours des facrifices, Dieu
vouloir feulement châtier Rome , mais non pas la
perdre. Il dit qu’en cette vie les biens 5c les maux font
communs aux bons 5c aux méchans : parce que fi
tout péché étoit puni en ce monde, on ne craindrait
3poinr le dernier jugement ; fi aucun péché n’étoit
puni manifeftement dès à-prefent , on ne croirait
point la providence. Si Dieu n’accordoit aucun des
biens fenfibles à ceux qui les lui demandent, on di rait
qu’il n’en ferait point le maître : s’il les donnoit
à tous ceux qui les lui demanderaient, on ne le fer-
viroit que pour ces fortes de biens. La différence eft
feulemenc dans l’ufage , que les bons 5c les mauvais
5. font des biens 5c des maux de cette vie. Les gens de
bien commettent toûjours beaucoup de fautes ici
bas, qui méritent des punitions temporelles : ne fût-
ce que la foibleffe à fupporter les méchans & la negji-
io. gcnce à les corriger. Mais tout leur tourne à bien ,
L i v r é v i n g t - t r o i s i e ’m e , 3S7
& les vrais Chrétiens ne regardent point comme des
maux la perte des biens temporels, les tourmens ni la c
mort même, ni la privation defepulture : ni la capti- c
v i té , ni la violence qu’ont fouffert les femmes 5c les t
vierges : puifqu’il n’y a de mal que le péché, & point
de péché fans volonté. Ici faint Auguftin combat
l’erreur des païens, qui croïoient permis, 5c même
loüable, de fe tuer pour éviter la douleur ou l’infa- <
mie ; 5c montre combien la patience des martyrs 5c
des vierges Chrétiennes eft au deffus du courage de
Caton & de Lucrèce fi vantez par les Romains. ■
Ainfi les Chrétiens fe confoloient des maux que
Dieu avoit permis qu’ils fouffriffent pour les corri-
o-er ou les éprouver : mais il n’y avoit point de con-
folatio-n pour les païens, qui ne fer voient leurs dieux
que pour la profperité temporelle : c’eft à-dire pour
vivre en sûreté dans le luxe 5c l’affluencc de tous
les plaifirs , qui avoient attiré la corruption des
moeurs, 5c par confequent l ’affoibliffement & la ruine
de l’empire. Cet te corruption étoit telle, que ceux
qui s’étoient fauvez du pillage de Rome,étoient tous
les jours dans les théâtres à Carthage , tandis que les
villes d’Orient déploraient publiquement la prife de
Rome.
Pour montrer l’injufticc d’imputer à la religion
Chrétienne les maux de l’empire , il montre que ces
maux ont régné long-temps auparavant, 5c que les
faux dieux n’en ont jamais garanti leurs adorateurs.
Il commence par les moeurs. Vos dieux, dit il , ne
vous en ont jamais donné des préceptes : au contraire
ils vous donnent l’exemple de toutes fortes de crimes
5c d’infamies. Il s’étend fur les jeux 5c les fpeétacles,
qui faifoient tous partie de la religion, 5c que les Ro-
C c c ij
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