
An. 4-t1- Cependant les évêques catholiques ne rnanque-
x x x . rentpas d’exhorter les peuples à demeurer tranquil.
■il les, comme Marcellin l’avoit demandé, 8c comme
ils l’avoient promis. Nous avons deux fermons de S.
Auguftin , prononcez à Carthage fur ce fujet , peu de
jours avant la conférence. Dans le premier il marque
les avantages de là paix 8c la facilité de l’avoir , puif-
qu’il n’y a qu’à le voulo ir , 8c comment il faut y ra-
serm. 357. «i- mener les Donatiftes par la douceur. Queperfonne,
dit-il, ne prenne querelle, queperfonne n’entreprenne
de défendre même fa fo i , de peur de leur donner
l ’occafion qu’ils cherchent. Si vous entendez dire une
injure, fouffrez, diffimulez, paifez outre. Souvenez-
vous que c’eft un malade qu’il faut guérir. Mais, direz-
vous, je ne puis fouffrir qu’il blasfême contre l'églife.
L’églife vous en prie. Il médit de mon éyêque , il le
calomnie: puis-je me taire? Laiffez-le dire, 8c taifez-
vous, fouffrez-ie fans l'approuver. C ’eft rendre fervi-
ce à votre é v êq u e , de ne point prendre à prefent ion
parti. Que ferai-je donc? Appliquez-vous à la prière
, ne parlez point contre celui qui vous querelle ;
mais parlez à Dieu pour lui. Dites paifiblemenc à cet
ennemi de la paix, à ce querelleur: Quoique vous
d i f ie z , quoique vous me haïffiez , vous êtes mon
frere. Parlez-leur ardemment , mais doucement,
priez avec nous le Seigneur dans ces jeûnes folennels,
que nous célébrons après la pentecôte; 8c que nous
obferverions, quand nous n’aurions pas cette caufe
de jeûner. Joignons y des aumônes abondantes, exerçons
l’hofpitalité ; en voici le temps. En effet ce concours
d’évêques attiroit un grand nombre d’hôtes a
Carthage. Quant au jeûne folemneL, dont parle ici
faine Au gu f t in , c’étoit celui des quatre-tems de la
L i v r e v i n g t -d e u x i e ’ me . 32.7 --------■
Pentecôte. Elle avoit été cette année 411. le qua- An. 411.
corziéme de M a y , puifque Pâques étoit le vingt -
fxiéme de Mars; ainfi le jeûne des quatre temps
commença le mercredi dix-leptiéme de M a y , 8c finit
le famedi vingtième.
Dans le fécond fermon, S. Auguftin déclare,que s‘rm.}ss.*;,
les évêques Catholiques font prêts à recevoir les évê-
i ques Donatiftes dans leurs églifes, ou même à leur
jeeder leurs chaires, comme ils i’avoient déjà déclaré
dans leurs lettres. Puis il ajoûte: Que perfonne de n' 6%
¡vous, mes freres, ne coure au lieu de la conférence,
jhvitezmêmc abfolument , s’il fe peut , de paffer par
I ce lieu-là, de peur de donner quelque occafion de dif-
| pute 8c de querelle à ceux qui la cherchent. Ceux qui
[ne craignent pas Dieu, 8c qui font peu de cas de nos
[avis, doivent au moins craindre la feverité de lapuif-
[fance feculiere. Vous avez vû l’ordonnance de cet
[homme illuftre propofée publiquement. Vous me
[direz : Que devons-nous faire? Nous vous donnons
[peut-être le partage le plus utile. Nous difputerons
[pour vous, priez pour nous ; foûtenez vos prières ,
[comme nous avons déjà d i t , par les jeunes 8c Les au-
[mônes. Peut-être nous ferez-vous plus utiles que
nous ne vous le ferons.
Le trentième jourde Mai tous les évêques Catho- x x x i .
liques s’aiTemblerent en concile dans l’églife de Ca r - c X w ? ”}»
Jthage,e'tant préfidez parles deux primats Aurelius 8c
I Silvain; 8c y dreflèrent une procuration, pour commettre
à quelques-uns d’entr’eux la caufe de l ’églife
contre les Donatiftes. Les évêques Catholiques traitèrent
toute l’affaire fommairement dans cette procuration
, comme ils avoient fait dans leur fécondé
lettre. Ils feparerent la queftion de droit 8c la caufe