
A n . 4 1 1
p. is
xxtx.
Cucrres de Perfe.
Socr» v i . c. 18.
C h r . T a fch . p.
j i j . C .
C h r . M u r e . C od .
an.
S o e r .v 11. c. to .
C h r . M a r c e l.
' ' l ’accès en etoit difficile : ils firent un monaftere au-
defTous ; mais Euthymius demeuroit dans la caverne.
Entre les inftruétions qu’il leur d on n o it, il leur reconi-
. mandoit le travail des ma in s , difant : Il eft ridicule,
que les feculiers travaillent péniblement pour nourrir
leurs femmes & leursenfans, offrir à Dieu les prémi-
c e s , faire l’aumône félon leur p o u vo ir , & payer des '
tributs; & que nous profitions du travail d’autrui,
fans tirer du nôtre , au moins notre fubfiftance.
Les Chrétiens de Perfe fe voïant perfecutez, eurent
recours aux Rom a in s , les priant de ne les pas laiffer
détruire. Atticu s les reçût favorablement, & en inf-
truifît l’empereur T h eo d o fe , qui d’ailleurs étoit mal
content des'Perfes. Leur roi aïant donc envoie redemander
les fu g it ifs , les Romains dirent qu’ils ne les
rendroient point : qu’ils étoient réfolus à tout faire
pour la r e lig io n ,,& qu’ils aimoient m ieu x avoir la
guerre contre les Perfes , que de laiffer périr les Chrér
tiens. Ainfi la guerre fu t déclarée: les Romains y eurent
l ’avantage ; &c remportèrent fur les Perfes une
grande v ié to ire , dont la nouvelle fut apportée à C .P ,
le mardi huitième des ides de Septembre, fous le con-
fulat d’Euftathe & d’ A g rico la, Ceft à-direlefixiémes
de Septembre 4 1 1 . Enfin les Perfes après plufieurs
pertes , furent contraints d’accepter la paix qu’ils
avoient refufée, & qui fut conclue fous le treizième
confulatd’Honorius & ledixiéme de T heodofe , c’eft-
à-dire en 411.
Aca ce évêque d’Amide fur les frontières de Perf
e , fit une aétion mémorable, à l’occafion de cette
guerre. Les Romains avoient pris environ fept mille
p rifon nie rs, qu’ils ne vouloient point rendre, & qui
périffoient de famine. Le roi de Perfe en étoit fort
irrité,
L i v r e v i n g t - q j j a t r i e ’m e . § 6 9
irrité. Alors Acace aftembla fon cle rgé , & dit :;No» -------- ——
tre Dieu n’a befoin ni de plats ni de coupes, puis 4 1 1 -
qu’il ne b o it ni ne mange : puis donc que notre egli-
fe a quantité de vafes d’or & d’argent par la libéralité
de fon peuple, il faut s’en fervir pour délivrer
& nourrir ces foldats, captifs. Il fit en effet fondre
les v a fe s , païa aux foldats Romains ï la. rançon des
Perfes, leur donna des vivres & dequoi faire leur
v o ïa g e , & les renvoïa ainfi à leur roi : qui admira
cette aébion, & confcffa que les Romains fçavoient
vaincre par la generoficé comme parles armes. Il délira
de voir l’évêque A c a c e , ôc l’empereur T h eod ofe
le permit.
On raconte plufieurs miracles; arrivez à l’occa- xxx.
lion de cette guerre : & on en attribue l’heureux fuc- Th«doTI£%u-
cès aux vertus de T heod ofe . Pulcherie fa foeur aînée ne‘
a voit pris un très-grand foin de fon éducation, quoi
qu’elle n’eût que deux ans plusique lui. Elle .n’en <• v
avoit pas encore quinze quand elle voüa a Dieu fa
v irg in ité , & perfuada à fes deux foeurs d’en faire de
même , pour ne point donner entrée dans le palais à
quelque homme étranger, qui eût pû être occafion
de jaloufie & de révolte. Pour,témoignage public de
fon voeu , elle offrit dans l’églife de C . P. une table
d’autel d’or , ornée de pierreries d’un ouvrage merv
e illeu x , avec une infeription au d e v a n t , qui mar-
quoit le fujet de cette offrande. En 4 1 ;. comme elle c^ .a îw .« .
étoit âgée de feize an s , l’empereur fon frere l’affocia
a l’empire , & la déclara augufte , ce qui étoit fans
exemple. Elle gouvernoit l ’empire d’Orient avec une
grande fageffe, prenant bon co n fe il, & donnant elle-
même les'ordres, pour faire exécuter promptement
les refblutions. Ca r elle parloit & écrivoit parfaite-
Tomc V . C c c c