
I
jjg
I
p. i l6.
V. Cang. G lof.
Gr. & Latin,
y . Pet av. hic.
* t - Sil
II
$j6 H l S T O I R E E c C L E S I A. ST IQ U E .
peines : tk attendra de votre bonté la marque de I’in-
dulgenee. O n vo it ici une abfolution refervée au fu-
perieur,même par un métropolitain qui avoit impofé
la peine.
Synefius fe plaint encore à T h éo p h ile , que des
évêques en accufent d’autres d’agir contre les loix ;
non pour les faire condamner, mais feulement pour
procurer des gains injuftes aux gouverneurs , devant
qui par confequent fe faifoient ces pourfuites : Je ne
vous les nomme p o in t , d it- il, & je vous prie de ne
les point nommer dans votre réponfe , pour ne me
pas rendre odieux à mes freres. Il fe plaint encore
des évêques vagabonds ou va cans, qu’il appelle -<du
mot latin■■Vacantiui. Ilsquittoient volontairement la
ch a ire , à laquelle ils-avoient été d eftinez , & cher-
choienc en divers lieux l’honneur de répifoopat : s'arrêtant
où ils trouvoient le plus à gagner. Syrtefius eft
d’avis d’interdire toute fonètion ecclefiaftïque à ces
defertéurs'; & jufques à çe qu’ils retournent à l’églife,
ne leur point offrir ailleurs la première place, & ne
les pas même recevoir dans le fanétuaire : mais ks
laiffer.mêlez avec le peuple dans les mêmes fieges ,
quand ils viendraient à l’églife. Peut-être, d it - il, ce
traitement les fera retourner à leurs églifes , pour y
trouver l’honneur qu’ils cherchent plûtôt que de ne
le recevoir nulle part. On vo it ici un exemple de la
communion la ïqu e , à laquelle on reduifoit les clercs
pour les punir.
Des Eunomiens foutenuspar un nommé Quintien
vouloient infeéfer de leurs erreurs le diocefe d eP to -
lemaïde, & tenir des affemblées fecretes. Synefius
avertitfes prêtres d’y prendre garde, & de leur donner
la chaffe ; puis il ajoûte : Q ue le bien fe faffe bien :
L i v r e v i n g t -d e u x i e ’m e . 337
retranchons toute jaloufie d’intérêt, entreprenons tout
pour Dieu. Il ne faut pas que la vertu & le vice aient
le même objet. Et enfuite : Dieu n’a pas fait la vertu
imparfaite, elle n’a pas befoin du fecours du vice. Il
ne manquera pas de dignes foldats pnur fon égl'ife ,
qui après l’avoir fervi gratuitement ici bas,"feront
pleinement recompenfez dans le ciel. C ’eft ainfi qu’il
exhortoit ces prêtres, afin qu’il ne fe mêlât rien de
fordide dans leur zele contre lés heretiqués-; & qu’ils
ne les pourfuiviffent p a s , pour profiter de leurs dé A
poüilles, ou s’attirer les oblations du peuple : mais:
purement pour l’intérêt de la religion.
Andronic de Bérénice, ville de Pentàpole, aïant x l v .
« « 1 r * Excommunicaobeenu
par argent le gouvernement de Ion pais., s y
conduifit en ty ran , & commit plufiéurs crimes con- sy»ef- epift-s^-
tre Dieu & contre les hommes. Il fe faifoit aider par
un nommé Thoas , que de geôlier il avoit fait receveur
d’une certaine impofition. La place publique re-
tentiffoit de gemiffemens:une galerie du palais, où
on avoit accoutumé de rendre la juftice, étoit devenue
un lieu de fupplices. Il inventa de nouveaux in ftru -’
mens pour tourmenter les hommes : pour ferrer les
pieds ou les d oig ts , le nez & les oreilles, les lèvres.
Le peuple affligé, eut recours à Synefius : il avertit
Andronic, mais inutilement : il lui fit des reproches
qui ne fervirent qu’à l’aigrir. Enforte qu’Andronic ^
pour lui témoigner plus de mépris, fit attacher à la
porte de l’églife fes ordonnances , avec des menaces
terribles contre les prêtres. Enfin l’évêque étant accouru
| pour tirer de fes mains un homme noble ,
qu’il faifoit tourmenter fans'fujet , il dit : C ’eft en
vain que tu efperes en l’églife i perfonne ne fe délivrera
des mains d’A n d ro n ic , quand il prendrait les pieds
Y y iij