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■ Dieu , après des épreuves de plufieurs années, ÊÏÎ$
avoit demeuré à Rome avecfainte Mareelline, dans
la maifon de S. Ambroi fe , &c avoit toujours donné
une grandeopinion de fa vertu. Etant revenue à V é rone
, elle demeura chez fa foeur , mariée à un nommé
Maxime , v iv an t toujours Ci r e t iré e , que que l ques
uns furent choquez de ce qu’elle ne rendoit pas
vifite à leurs femmes. On fit courir le bruit qu’Indi-
cia étoit accouchée d’un enfant que l ’on avoit fait-
mourir. Maxime fon beau-frere s’adrefla à Syagrius,,
alors évêque d eV e ro n e , fe rendit lui-même dénonciateur
, & preffa tellement l’évêque , qu’il appella-à
a l’églife les témoins. Trois femmes que l’on difoic
avoir femé ce bruit , ne parurent point; mais feulement
deux hommes qui difoient l’avoir oüi dire à ces
femmes ; 8c il y avoit contre ces deux hommes desreproches
fuffifans. Toutefois fur ce témoigna ge, l’é-
vêque Syagrius fans oüir les défenfes d’Indicia , ni'
confulter les évêques fes confrères , ordonna qu’ elle
feroit vifitée par des matrones-.
Elle porta fes plaintes à S. Amb ro i fe , 8c Maxime'
vint encore àMilan foutenir le jugement deSyagrius.-
S. Ambroife pour procéder dans les r é g lé s , voulut
qu’il y eût un accufateur certain ; mais Maxime ne
voulut jamais en prendre la qualité, quoiqu’en effet
il en fiil toutes les démarches. Les trois femmes que
l ’on prête ndoit être les principaux témoins,nommées
Mercur ia, Lea 8c Theodula g ne paroifloient p lus ,
quoiqu’elles euifent été amenées à Milan. Les deux
hommes qui avoientdépofé furie rapport de ces femmes,
nommez René 8c Léonce, furent interrogez par
S. Ambroife, mais ils ne purent convenir des faits
qu’ils ayançoient. S. Ambroife alfemblales évêques-
Bôurjuger le procès. Il n’y avoit ni accufateur ni témoins
fuffifans contre Indicia; 8c d ailleurs elle avoic
pour elle des témoignages avantageux , de fa nourrice,
perfonne libre ôc digne de foi ¡de fainte hlar-
celline foeur de faint Ambroife , de la v ierge Paterna,
avec laquelle elle avoit toujours ete a Milan pendant
le procès.
Les évêques prononcèrent donc qu’Indicia n avoit
rien fait au préjudice de fa profeffiôn ; que Leonce 8c
René demeureraient excommuniez , jufques à ce
qu’ils euifent fatisfait à l’églife par leur penitence; 8c
que Maxime a u f f i ne pourrait être reçûà la communion
s’il ne fe corrigeoit. S. Ambroife manda ce ju g e ment
à Syagrius, par une lettre forte 8c fevere, où il
lui repreience fafaute, d’ordonner qu’une vierge fût
vif itée , fans accufateur 8c fans témoins : que ces vifi-
ses font une peine rigoureufe contre une vierge ; &c
que d’ailleurs elles font des preuves très-incertaines,
félon l’opinion des plus favans médecins, qu’il confirme
par un exemple recent. Il femble meme pan-
cher à rejetter entièrement ces épreuves honteufes.
Syagrius s’exeufoit, fur ce que quelques perfonnesl a-
voient menacé de fe retirer de fa communion. Sur
quoi S. Ambroife lui reproche fafoibleiTe, de fouffrir
que des particuliers donnent la loi aux eveques , 8c
leur preferivent la forme de leurs jugemens.
On peut juger du foin avec lequel faint Ambroife
choififfoit f o n clergé,par ces exemples qu’il rapporte
lui-même. U n de fes amis lui rendoit des devoirs affidus
pour obtenir la place dans le cierge : toutefois S.
Ambroife ne voulut point l’y admet tre, par la feule
rai fondefon gefte qui étoit tres-indecent. Un autre
ou’ilaYoit trouvé dans le cierge, ayant fait une faute,
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clergé.
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