
A n . 4 z c.
Marc. Cbr. an.
416.
Phat. cod. 5x .p.
Sup. I. x i r ». xy.
c. tS .
XLY.
Diipucc entre les
moines d'Adru-
met.
£ 04 H I S T O I R E E C C L ES I A S T I QU H.
jour de Février,fous le douzième çonfulac deTheddofé
& ie fécond dç Valénçinjen, c’eftrà dire l ’an 4 16 .
Pour fon ordination, il fe tint un concile à C . P. par
ordre de l’empereur T h e o d o fe , où aflifta Theodote
eveque d Aptipche. Ç e concile écrivit une lettre à
Berinien, a Ampjftloque-, & aux autres évêques de
Pamphilie, ou il écoit déclaré : que fi quelqu’un à l’avenir
étoit convaincu par paroles ou par effet, d’être
fufpeél de 1 herefie des Maffaliens, il devoit être dé-
p o fe , quelque promeffequ’il fit d’accomplir fa pénitence
; & que celui qui y confentiroit, foit évêque
ou autre ,;fcroit en même péril. C ’eft que l’on con-
noiifoit la diflimulation de ces, heretiques.
Q u a n ta P ro c lu s , Sifinnius l’ordonna évêque de
C y z iq u e , dont le fiege vint alors à vacquer. Mais comme
il fe préparoit à y a lle r , les Cyziceniens le prévinrent
; & ordonnèrent un nommé Dalmace, qui menoit
une vie afeetique. C e quils firent, dit Socrate, au
mépris de la l o i , qui defendoit de faire d’ordination
fans le confentement de l’évêque de C . P. mais ils
prétendirent qu elle n avoit ete faite que pour la ieule
perfonne d Atticus. Cette loi n’eft point connue d’ailleurs.
Proclus demeura donc fans églife particulière ,
ne faifant que les fonétions de prêtre, mais prêchant
avec fucces a C . P. Sifinnius ne vécut pas deux ans
dans l’épifcopat, & mourut le vingt-quatrième D é cembre,
fous le confulat d’Hicrius & d’A rd ab u re ,
c eft-a-dire 1 an 42-7* l le t o i t fimple , de facile a c cè s ,
& ennemi des affaires ; ce'qui n’accommodant pas les
gens remuans, le leur faifoit confiderer comme un
homme foible.
Il y avoit un monaftere à Adrumet,ville maritime
d ’A fr iq u e , où demeuroit un moine nommé F l o r u s ,
L i v r e v i n g t - q u a t r i e ’m e . 6 o j
n a tif d’Uzale : il fit un voïage en fon païs, accompagné
d’un moine nommé Félix. Etant à U za le , il
trouva la lettre de faint A u gu ftin à Sixte, dont il prit M g
co p ie , & s’en allant à Ca rth a ge , la laiffa à fon compagnon
F é lix , qui l ’emporta à Adrumet dans le mo-
nafterc ; & commença à la lire à fes freres. Il y en
eut cinq ou fix , qui ne prenant pas bien le fens de
S. A u gu ftin , exciterent un grand trouble : difputant
contre ceux qui l’entendoient mieux, & prétendant
qu’ils détruifoient le libre arbitre. Florus étant revenu
de Carthage, le trouble fe renouvella ; tk ils s’en
prirent à lui comme à l’auteur de la difpute : n’entendant
pas ce qu’il leur d ifo i t , pour foutenir la faine
doébrine. Florus crut qu’ il étoit de fon devoir d’a vertir
l’abbé, nommé Va lentin, de ce défordre, qu’il
a voit ignoré jufques-là, & il lui fit voir le livre où
l ’abbé reconnut aifémentle ftile éc la doétrine de faint
A uguftin , & le lut avec plaifir & confolation. Potîr~
étouffer ces difputes entre fes moines, il refolut d’en
envoïcr quelques-uns à Evode évêque d’U z a le , qui
écrivit à Valentin &c à fes moines, les exhortant à la
paix. Mais fa lettre n’appaifa pas les efprks échauffez;
& ils refolurent d’aller trouver faint Auguftin même.
L ’abbé n’en étoit pas d’a v is , & il tâcha de les guérir ,
en leur faifant expliquer le livre très-clairement par
Un prêtre nommé Sabin. Mais ce fu t inutilement : &
craignant de les aigrir davantage, il les laiffa aller ; &
leur donna même l’argent neceffaire pour leur vo ïa ge ;
feulement il ne leur donna point de lettre pour laint
A u g u ft in , de peur qu’il ne femblât douter lui-même
de fa doétrine. C eu x qui partirent étoient deux jeu nes
hommes, Crefconius & Félix. Après leur départ,
le monaftere demeura en paix.
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