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Bofi. ce U.c. 24.
Brevic. c
340 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
— natiftes les premiers avoient demandé la conférence:
!• & pour l,e prouv er , ils demandèrent la leéture de
certains aétes faits pardeVant le préfet du prétoire.
Mais à peine a v o i t -o n lu la dat te, qui étoit du
troifiéme des calendes de Février , fous le confulat
d’Arcade & de Probus, c’e f t -a -d ir e du trentième
de Janvier 406. à peine avoit-on lu cette datte , que
les Donatiftes interrompirent la leéture, revenant à
leurs chicanes précédentes, & ajoutant qu’ils avoient
desaétes plus anciens, qui devbient être lus devant.
Les Catholiques d irent , que s’il s’agiiToit des aéles
plus anciens, il falloit commencer par ceux qui rnon-
troient que les Donatiftes avoient écé les aggreffeurs:
en portant devant l’empereur Conftantin leurs accu-
fations contre Cecilien , par le miniftere du procon-
iul Anulin. Les Donatiftes réfifterent long temps à
cette leóturc, rébattant toujours les mêmes chicanes.
Il leur échappa deux fois de fe plaindre , qu’infenfi-
blement on les faifoit entrer dans la queftion du fond,
. 6. comme s’ils avoient dû venir à la conférence pour
autre chofe. Ils revinrent encore àdemander que les
Catholiques choiftifent , de n’emploïer contre-eux
'q u e des autoritez de l’écriture , ou que des a&cs
publics : à quoi les Catholiques répondirent : Si vous
voulez ne traiter que la queftion generale de l ’éghfe,
& abandonner les reproches que vous faites à Ceci-
lien : &c aux autres particuliers que vous nommez
Traditeurs, nous nous en tiendrons volontiers aux
preuves de l ’écriture. Mais nous ne pouvons prouver,
ni vous non p lu s , que par des aûtes judiciaires , les
faits, qui regardent certains hommes en particulier.
Enfin la patience du commiflaire l’emporta fur leur
opiniâtreté : on lut la rélation du proconful Anul in
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à l’empereur Conf tant in, & l’on commença ainii à
entrer en matière & à traiter le fond : à l’occafion
d’une chicane que les Donatiftes avoient emploïée
pour l’éviter , en voulant que l’on établît la qualité
de demandeur.
Après cette le<fture,les Donatiftes firent lire une
lettre qu’ils avoient compofée depuis la première conférence,
pour répondre àla procuration des Catholiques.
Romulus excepteur aïant commencé à I3 lire ,
Emerit l’interrrompit en difant : Il ne lit pas , il ne
diftingue pas le fens. S. Auguftin d i t , qu’ils lifent
eux-mêmes: Accordons-leur ce qu’ils n’ont pas .voulu
nous accorder. Habetdeus un de. leurs évêques fit la
leéfure de cette lettre. Elle traitoit la queftion de
1 eglife, & contenoit plufieurs paflages de l’écriture :
pour montrer que l’églife eft pure , fans mélangé de
méchans ; & que le baptême donné hors de l’églife eft
nul. Ils finifloient par les.reproches de la perfeeution
qu’ils prétendoient fouffrir depuis un fiecle de la part
des Catholiques. : | p
Les Catholiques écouterent patiemment cette lecture
fans interruption ; & S. Auguftin prit la parole
pour y répondre : mais les Donatiftes 1 interrompirent
tanc de fois Sc avec tant de bruit que le com-
miflfaire fut obligé d’interpofer fon autorité. S. A u guftin
montra donc, que les paffages alléguez de parc
Si d’autre, étant d’une égale autorité, devoient être
conciliez par quelque diftinétion : puifque la parole
de Dieu ne peut fe contredire. Il faut difti'nguer les
deux états de l’églife, celui de la vie préfente, où elle
eft mêlée de bons Si de mauvais : & celui de la vie
future, où elle fera fins aucun mélange de mal, & où
fesenfansnc feront plus fujetsau peché ni à la mort.
V m i j
A n . 411.
X X X V I I t
Qocftion de
l’égliiè.
c. 8.
Coll. 2. n.
n. xj8.
». 161.
». 217.
173.
Brevic. coll. 5.
c. 9.