
'438 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
c*n.e. nu. lem e n t , mais fur tout un diocefe. C e qui lui a et£
Sup.l. x i .n . z o . . .1 C
attr ib ue , dit le pape , non tant pour la magniheence
de la ville , que parce que c’eft le premier fîege du
premier des apôtres-, & ellenecederoit point à Rome,
n'étoit qu’elle n’a eu qu’en paiTant celui que Rome a
poffedé jufqufes à la fin. D on c comme vous ordonnez
les métropolitains par une autorité finguliere ; j’efti-
me que vous ne devez point laiifer ordonner les évêques
fans votre petmifiion. V ou s envoïerez vos lettres
pour autorifer l’ordination de ceux qui font éloignez
;& pour ceux qui font proches, vous les ferez
venir fi vous jugez à propos, pour recevoir l’impofi-
tion de vos mains. Les évêques de C h ip re , qui pour
éviter la tirannie des A r ien s , fefon t rnis en polfelïion
de faire leurs ordinations, fans confulter pexfonne,
doivent revenir à l’obfervation des canons , c’eft-à-
dire dans la dépendance de l’évêque d’Antioche. L ’é-
glife ne fuit pas tous les changemens du gouvernement
temporel. Ainfi une province divifée en deux,
ne doit pas avoir deux métropoles, mais il faut fui-
vre l’ancien ufage. Les clercs des Ariens ou des au-
très heretiques ,; qui reviennent à l’églife , ne doivent
être admis à. aucune fonéfion du facerdoce ou
du miniftere ecclefiaftique. Car encore que leur baptême
foit valab le, il ne leur conféré point la grâce
C ’eft pourquoi leurs laïques ne font reçus qu’avec
l ’impofi-tion des mains, pour leur donner le S . Efprir.
Le pape faint Innocent ordonne à Alexandre d’A n tioche
, de faire part de ces décidons aux autres évêques
, en leur farfant lire fa lettre, & s’il fe peut dans
un concile.
Memok/de s Saint Alexandre d ’Antioche étant venu à C . P.
Î,b?foitonr" P3-1^3 hardiment pour la mémoire de S. Jean C h ry -
L I V R E V I N - G T - T R O I S I E ’m E . 4 3 9
fo f tome ,& excita le peuple’à contraindre l’évêque z p -n p -C y r .u ;
M M . \ r r “ , , , 1 . 02..D.
Atticus de mettre Ion nom dans les diptyques : mais
il n’ y réiiflit pas. Atticus le refufa long temps : & le
papeS. Innocent lui refufoit aufli la communion, ¡„ „ „ c e n t ..p . 10.
nonobftant les inftances deMaximien évêque de Macédoine
y qui avoit été ami de S. Jean Chryfof tome.
S. Alexandre ne tint pas long-tempsle fiege d’Ant io- The„i„r.v.bift,
che, & eut pour fucceffeurTheodote, homme d’une M
vie très-reglée & d’une douceur merveilleufe. Il fe
laiffa fléchir pour réunir à l’églife ce qui reftoit d 'Apollinariftes,
dont toutefois plufieurs confervoient
affez ouvertement leurs erreurs. Le peuple l’obligea
encore à mettre dans les diptyques le nom de S. Jean
Chryfoftome : mais Theodote craignant qu’Atticus
de C . P. ne le trouva mauvais, lui en fit écrire par
Acace de Berée ; le priant de lui pardonner ce qu’il
avoit faitpar neceflïté. Acace écrivit aufli à S. Cyrille, Cyrill.epift-
1, / a î , a 1 • * ^ A t t ic .to . ¡.p a rt. quel eveque d Ancioche avoit etc contraint a rece- z,p.X07.c.
voir le nom de Jean, qu’il avoit du fcrupule, & cher-
choit à fe fortifier contre la violence. Le prêtre qui
apporta la lettre deTheodote à C . P. répandit dans le
peuple le fujet de fon voïage, & le contenu de la lettre
; ce qui penfa caufer un grand trouble. Atticus en
fut allarmé , & alla trouver l’empereur , pour chercher
les moïens d’appaifer le peuple, & de procurer la
paix. L’empereur répondit , que pour un auifi grand
bien que la concorde , il n’y avoit point d’inconve-
nient d’écrire le nom d’un homme mort. Atticus céda
à cette autorité & 4 l’inclination du peuple ; & fit
écrire le nom de faint Jean Chryfof tome dans les tables
eoclefiaftiques.
Il en écrivit aufli-tôt à S. Cyrille d’Alex andr ie -,
pour juftifier fa conduite & l’exhorter à la fuivre. Il