
t j S H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q j u e .
château nommé Mifphas, près des Sarrafins. Pallade
fut envoyé à Syene, dans le voifinage des Blemmiens
ou Ethiopiens: Demetrius dans l'Oafis près desMazi-
que. Les ioldats prétoriens quiconduifoient ces évêques
leur ôterent l’argent qu’ils avoient pris pour la
dépenfe de leur vo y a g e , 8c le partagèrent entre-eux;
8c les ayant montez iur des ânes maigres, ils leur fai-
foient doubler les journées, arrivant fort tard 8c par-
tant avant le jour ; enforte que leur eftomac ne pouvoir
garder le peu de nourriture qu’ils prenoient. Ils
les attaquoient continuellement de paroles fales 8c
infolentes; ils ôterent à Pallade ion valec, 8c l’oblige-
rent lui-même â jetter fon éçritoire.lls ne les laifloient
point approcher des églifes, Ôc fe logeoient ou dans
des hôtelleries pleines de femmes perdues, ou dans des
fynagogues deSamaritains & de Juifs. ~Cammeils
en étoient fatiguez , un d’entre eux dit: Pourquoy
nous affligeons nousdeces logemens ? depend-t-ilde
nous de les choiiir , 8t d’éviter cette indecence?Ne
vo y e z vous pas que Dieu effc glorifié en tout ceci?
Combien de ces malheureufes. femmes qui avoient
oublié Dieu, ou ne l’avoient jamais connu, ont été
excitées à penfer â lu i , & â le craindre ? S. Paul qui a
fouffert tout cela,difoit:Nous fommesla bonne odeur
de Jefus-Chrif t , 8c nousfommesunipeétacle aux anges
8c aux hommes.
Les évêques de la communion de Théophi le , qui
fe trouvoient fur leur paifage, non contens de n’exercer
envers eux aucune humanité , faiioient des pre-
fens aux foldats prétoriens, pour les chaiTer au plus
vite de leurs villes. Ceux qui en ufernt ainfi,furent
principalement l’é v êq u ed eT a r fe , celui d’Antioche,
celui d’Ancyr.e., far to u t , âccelui dePelufe.IlsaigtifÎf
lOl,
L i v r e v i n g t - d e u xi e’m e. i- j$>
foient leurs gardes par menaces 8c par prefens, pour
ne pas même permettre qu’ ils fuflent chez les laïques
qui le delîroient. Au contraire,les évêques de
la fécondé Cappadoce , témoignant par leurs larmes
la compaffion qu’ils avoient des exilez; particulière- {• «t.
ment Théodore d e T y a n e , Bofphore de Colonie ,
q u i avoir quarante-huit ans d’épilcopat, 8c Serapiôn
d’Oitracinc qui en avoit quarante-cinq. Bofphore $up, liv, xv r 11 •
eft le même qui afflfta au concile général de C . P. en !'
381.fi connu par l’amitié de faint Bafile. Serapion
l’un des plus fideles difciples de faint Chryfof tomc, s XXI
8c qu’il avoit ordonné évêque d’Heraclée en Thrace, chrÎ/.ep.i}.ai.
fe cacha long-temps dans un monaftere de Goths : ¡9?.'
peut- être celui de Promotus à C. P. Il fut chargé de
mille calomnies , amené devant les ju g e s , foüetté 8c
tourmenté, jufques â lui arracher les dents, 8cenfin
banni dans fonpaïsqui étoit l’Egypte.Un faint viei l lard
nommé Hilaire, qui depuis dix-huit ans neman-
geoit point de p a in , fut relégué à l ’extremité du
Pont; après avoir été battu, non par ordre du jug e ,
mais par lc clergé. Brifon frere de Pallade quitta vo lontairement
fon ég l i fe , fe retira dans une petite
terre qu’il a voi t , 8c y labouroit de fes propres mains ,
lorfque Pallade écrivoit le dialogue , où il décrit
cette perfecution. Elpide évêque de Laodicée en
Syrie, s’étoit enfermé dans une chambre haute avec
Pappus s’occupant à la priere , 8c il y avoit trois ans
qu’ils n’avoiencdefcendul’cfcalierde la maifon. He-
raclide évêque d’Ephefe étoit depuis quatre ans pri-
fonnier âNicomedie ; l’évêqueSilvain étoit àTroade,
oui lv iv oi t de fa pêche ; d’autres étoient retirez en
divers lieux ; il y en avoit dont on ne fçavoir ce
qu’ils étoient devenus, Quelques-uns communiquef.
ix .
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