
c. 10.11. & c .
C, 27. 28. &Ci
c. 87.
C. 1 0 0 .
J48 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
a voit a dre fié à Laurent frere de Dulcitius, primicier
delà ville de Rome : c’eft à dire, chef de quelque com.
pagnie d'officiers : car il paroît n’avoir été que laïque.
Il avoic prié S. Auguftin de lui compofer un livre, qu’il
pût avoir toûjours entre les mains»: car c’eft ce que
lignifie en grec le mot d’Enchiridion ; & qui comprît
ce à quoi il faut principalement s’attacher dans la religion
: ce qu’il faut le plus éviter, à caufe des diver-
fes herefies jufques où la raifon peut aller, & quel eft
le fondement de la foi Catholique. Saint Auguftin ré-
pond'à toutes ces queftions, & dit que toute la religion
confifte dans la fo i , l’cfperance & la charité ; &
que ces trois vertus font renfermées dans le fymbole
& l’oraifon dominicale. Il les explique d o n c , s’étendant
principalement fur le fymbo le , & s’arrêtant aux
queftions les plus importantes contre les païens &
les heretiques du temps : comme de l’origine du mal
contre les Manichéens : de la grâce & de la predefti-
nation contre les Pelagiens : en forte que ce périr ouvrage
eft un. excellent abrégé de Théologie. Il fut
compofé après l ’an 4 10 . puifque S. Jerôroe y eft cité
comme mort.
Saint Auguft in parle en cet ouvrage de l’utilité de
la priere pour les morts ; & dit : Quand on offre le
facrifice de l’autel , ou quelques aumônes pour les
défunts bàptifez : pour ceux qui font très-bons, ce
font des aéfions de grâces : pour ceux qui ne font pas
très méchans, ils fervent de propitiation : pour
ceux qui font très méchans, quoiqu’ils ne leur fervent
de rien, ils donnent quelque confolation aux
vivans. Et ceux à qui ils fervent, c’eft pour leur obtenir
une pleine remiftion, ou du moins pour rendre
leur peine plus fupportable. Il en parle encore dans
L i v r e v i n g t - q u a t r l e ’me .
un autre écrit du même temps adreffé à faint Paulin
de Noie , qui l’avoit confulté fur la queftion : s’il fert
à un mort que fon corps foit enterré près la fepulture
d’ün martyr : à caufe de ceux qui defiroient être enterrez
dans la bafilique de faine Felix, Il me femble ,
difoit faint Paulin, que ces fentimens de pieté ne doivent
pas être inutiles ; & que ce n’eft pas en vain ,
que toute l’églife a coutume de prier pour les morts:
d’où l’on peut conclure qu’il fert à un mort d’être
enterré en un lieu j qui fait voir que l’on a cherché
pour lui le fecours des faints. Saint Auguftin fit ré-
ponfe par l’écrit intitulé, Du foin que l’on doit avoir
des morts.
Il établit d’abord que tout ce que l’on fait pour
eux ne leur fert que fuivant qu’ils ont vécu. Nous
lifons, ajoûte - t ’il , dans les livres des Macabées,
que l’on a offert le facrifice pour les morts : & quand
nous ne le lirions en aucun endroit des anciennes
écritures ; ce n’eft pas une petite autorité, que celle
de toute l’égli fe, qui paroît en cette coûtume. Car
la recommandation des morts a lieu, même dans les
prières que le prêtre fait a Dieu devant l’autel. Il
montre enfuite que le lieu de la fepulture, & la fepulture
même font des chofes de foi indifferentes
pour les Chrétiens ; mais le lieu fert par occaiîon , fi
une mere fidelle, defirant que fon fils foit enterré
dans la bafilique d’un martyr, croit que fon ame eft
aidée par les mérités du faint. Car cette foi eft une
cfpcce de priere , & fert au mor t , s’il eft en état
qu’elle puiffe lui fervir ; & quand la mere y vient en-
fuite , le lieu même l’excite à prier avec plus d’affec-
tion. Il parle des apparitions des morts; & fans dif-
puter des faits, il montre que l’on peut voir des
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