
t f 2 H i s t o i r e E c c i e s i à s t i q ü e,
nez pour cet effet, l’un évêque, l’autre prêtre & les
autres diacres. Il les chargea des requêtes qui atta-
quoient leur d oétrine, car il n’y avoit rien à dire contre
leurs moeurs ; ôc ces accufations firent un tel effet
dans le palais, qu’on les montroit au doigt comme
des magiciens.
Les moines accufez,après avoir anathematife toute
mauvaife doôtrine, prefenterent des requêtes à S.
Jean Chryfof tome, contenant plufieurs articles des
violences d eT h e o p h i le , Sc quelques autres accufations
plus honteufes. S. Chryfoftomeles exhorta, par
lui-même , Ôc par d’autres évêques, à fe defifter de
cette procédure, à caufe des fuites fâcheufes qu’elle
pourroit avoir, il écrivit auffi à Théophi le , en ces
termes: Leur chagrin les a emportezjufques à vous
accufer par écrit. Mandez moi donc vôtre refolution;
car je ne puis leur perfuader de quitter la cour. T h é o phile
en fut tellement irrité, qu’il chaffa l ’évêque
Diofcore de fa propre églife. C ’étoit l’un des quatre
grands freres, qui avoit vieilli dans le fervice de Té—
g l i fe , les trois autres étoient à la têt® des exilez.'
Théophile écrivit auffi à S Jean Ch ry fof tome , en
ces termes: Je croi que vous n’ignorez pas la difpo-
fition des canons de N i c é e , qu’un évêque ne doit
point juger de caufes hors de fon reffort. Si vous
1 ignorez, apprenez-la, Sc ne recevez point de requête
contre moi. Car fi je dois être jugé , c’eft par les
Egypt iens ôc non par v o u s , qui êtes à foixante ôc
quinze journées de diftance. S. Chryfof tome ayant
lu cette lettre , la garda par devers lu i , ôc exhorta
à la paix les moines des deux partis ; c’eft-à dire
les réfugiez , Sc ceux que Théophile avoit envoyez
mis pour les accufer. Mais les premiers étoient aigris
s
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g r is , comme tyrannifez par Théophile ; les autres
difoient qu’ils n’avoient pas le pouvoir de faire la paix
fans lui. S. Chryfoftome leur ayant ainfi parlé n ’y
penfa plus.
Théophile fçavoit combien S. Epiphane étoitzelé
contre l’Origenifme ; Scl’avoit autrefois traité d’ An-
thropomorphite. Mais il lui écrivit alors ; 8c lui envoyant
la lettre fynodale de fon concile d’Alexandrie
, il y en ajouta une particulière, par laquelle il
le prie d’aifembler tous les évêques de l’iile de C h y pre
ôc d’envoyer des lettres fynodales à l ’évêque de
C. P. à lui-même, Sc aux autres qu’ il jugera à propos :
afin qu Origene foit condamné de tout le monde.
Car j ’ai apris , d i t - i l , que les calomniateurs de la
Vraye fo y , Ammon iu s , Eufebe & Euthymius font
allez à C. P. pour tromper quelqu’un de nouveau ,
s’ils peuvent , Si fe joindre à ceux qui font déjà dans
leur erreur. A y e z donc foin de faire fçavoir la chofe
à tous les évêques d’Ifaurie, de Pamphilieôc des provinces
voifines : envoyez-leur ma lettre , fi vous le
jug ez a propos ; Si afin qu’elle arrive plutôt a G. P.
en v o y e z -y quelque homme habile, Sc quelqu’un de
Vos clercs : comme j ’ai envoyé moi-même des mo-
nafteres de Ni tr ie des abbez , avec d’autres faints per-
fonnages, pour inftruire tout le monde de v iv e voix
de ce qui s’eft paffé. S. Epiphane ne manqua pas
d affembler un concile des éveques de fo n i f le , où il
défendit la leôture des livres d’Origene. Il écrivit auffi
a faint Jean Chryfof tome, l’exhortant à faire la même
chofe.
D ailleurs S. Epiphane envoya à S. Jerôme la lettre
generale deTheophile,contre Apollinaire ôc O r i gene
: ce qui femble,marquer la fécondé lettre paf-
Tome y, y
X I I .
Lettre de Théophile
contre les
grands freres.
Socr. x i .c . 1«.
Sozjom. v i n . c»
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Socr• v i . c. ro .
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