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’Affaires dç Paul
d’Erythre.
Sltp. h x y i. H. 2|â
H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
dre avec l ’autorité de la fucceifion évangélique, c’eft.
à-dire, de la chaire de l’évangelifte S. Marc, & de lui
déclarer nettement, s’il doit tenir Alexandre pour
évêque.
On ne fçait ce que c’eft que cette amniftic & cet
accommodement de Théophile avec le parti de faint
• Çhryfof tome 5 mais il ell certain d ’ailleurs que Théophile
publia unédit fanglant contre lu i , & que pour
le repandre en Occident, il le fit traduire en Latin par
S. Jerôme. Il nous en refte un fragment, ou plutôt
un extrai t , qui n’eft rempli que d’injures, & ne ferc
qu’à faire voir la paifion de Théophile, Il ne voulut
jamais mettre le nom de S. Çhryfof tome dans lesfa-
crez diptyques, c ’eft-à-dire, dans les tables où étoient
les noms des évêques morts dans la communion de
l’égîife , pour les réciter pendant le faint facrifice ; &
ce refus caufa durant environ vingt ans une grande
divifion dans l’égli fe, comme il a été dit,
Théophile connoiifant l’habileté de Synefius, lui
donnoit quelquefois des commiifions, pour regler les
affaires qui naiffoient dans la Pentapole ; & Synefius
regardoir comme des oracles divins, les ordres qui
lui venoient du fieged’Alexandrie. Il alla donc vifi-
ter les bourgades de Palebifque & d’Hydrax fur la
frontière des deierts de Lybie ; quoiqu’il y eut des
ennemis en armes, & qu’il ne fit pas sûr d’y voïager.
Ces bourgades étoient originairement du diocefe
d’Erythre ; mais elles- avoient eu de temps de faint
Athanaie un évêque particulier nommé Sidere , qui
n eut point de fucçeffeur. Théophile vouloir alors
leur en donner un , & les tirer de la dépendance de
Paul évêque d’Erythre. Synefius étant arrivé fur les
lieux , affembla le peuple, leur rendit les lettres que
Théophile
L i v r e v i n g t - î j e u x i e ’me. 333
Théophile leur adreffoit, leur lût celles qui s’adref-
foient à lui-même, & voulut lui perfuader d’élire un
évêque : mais il ne pût jamais vaincre l’affeéàion qu’ils
avoient pour Paul. Il ufa même d’autorité: il fie prendre
parles miniftres de l’églife, ceux qui fe diftin-
guoient le plus dans la foule ,' qui crïoient le plus
haut : il les fit arrêter comme feditieux & gagnez
par argent , & les chaffa hors' de l ’églife. Il effara
plufieurs fois de calmer l’émètioh de ce peuple ;■'&
leur reprefenta avec toute fort éloquence la dignité
du fiege d’Alexandrie5,: & que l’honneur qu’ils'lüi ren-
doient ou qu’ils lui refufoient, retournoit fur Dieu
même.' ¡pu !*p t m
Le peuple nommoit Théophile avec de grandes
marques de rcfpect, & Ie profternant comme s’il eût
été prefent, ils-le fupplioient avec des cris lamentables,
de ne leur pas ôter leur pafteur Les femmes élevant
les mains &c prefentant leurs enfans, fermoient
ies'yeux'pour ne pas Voir de fiege-épifcopal privé de
leur pafteur ordinaire', Synefius fe fentit émû : &
craignant d’être entmînéà faire contre fa commiffion,
il congédia l’affemblée, & Tafligna au quatriéme jour
après avoir prononce des mâledi&ions terribles contre
ceux qui par afgent, par-faveur, ou par quelque
autre intérêt que ce foitpoferoient parler contre l’o-
béiffance dûë à l’églifèl
Le jour v e n u ' , 1e 1 peuple:ne fut pas moins ardent
que la première fois, Ils n’attendirent pas qu’on les
interrogeât, ce ne fut qu’un cri & un mélange de
voix confufes. Les diacres» aiant fait faire filence ■, les
cris fe terminèrent en pleurs & en gemiffemens lamentables
d’hommes, de'femmes & d’enfans. Les
uns demandoient leur pere, les autres leur fterê les
Tome V . Y y