
in n é e , epi/t. i .
4 4 8 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q j j e .
Decentius évêque d’Eugube dans l’Umbrie. Il fe
plaint d’abord du mépris des traditions que l’églife
Romaine a reçues de l’apôtre faint Pierre : V û principalement
, dit - il , qu’il cil manifeile que perfonne
n’a inftitué des églifes dans l’ Italie, les Gaules,les Ef,
pagnes, l’Afr ique, la Sicile, ôeles îiles adjacentes, fi.
non ceux que l’apôtre S. Pierre ou fes fucceffeursont
établis évêques. Etenfuite : Vous êtes fans doute fou.
vent venu à Rome : vous avez affilié aux affemblées
de notre églife ; 5c vous avez vû quel ufage elle ob-
ferve, foit dans la confecration des myileres, foit dans
les autres aélions fecretes : ce qui fuffiroit pour votre
inilruétion. On voit ici comment les évêques appre-
noient la pratique des facremens, par l’exemple 5c la
tradition vivante.
Venant au particulier, le pape décide que l’on ne
doit donner la pa ix , qu’après la confecration des my^
i le res, pour montrer que le peuple y a confenti , &
que l’aêtion eft achevée. Que l’on ne doit reciter les
noms de ceux qui ont fait des offrandes, qu’après que
le prêtre les a recommandez à Dieu par fa priere,
ce qu’il faut entendre du Memento, dans le canon .
Que l’on ne doit point envoier le ferment aux églifes
âef'rm. id.'çom- de la campagne. On croit que ce ferment étoit une
°'d Rom' partie de l’euchariilie que l ’on gardoit après le fa-
crifice pour la mêler au facrifce fu iv an t , comme
un levain façré &c une marque fenf ible, que c’eil
toujours la même oblation du même corps de J. C .
Le pape l’envoïoit le dimanche par les titres de R ome,
c’eil à-dire , dans les églifes de la v i l le , dont les prêtres
ne pouvoient pas s’affembler ce jour - là avec
l ui , à caufe du peuple qui leur étoit confié. Ils rec.e-
yoiçnt donc par des jicolyçhes le fçrment confacré
par
Mahiîl. àijfert.
L i v r e v i n g t t r o i s i e ’m e . 445»
par le pape en fignede communion : mais ori ne l’en-
voïoit pas aux prêtres des cimetieres éloignez, pour ’ ’
ne pas porter trop loin les facremens ; 5c ces prêtres
des cimetieres avoient droit de les confacrer. Toutes
nos églifes,dit le pape, font dans la ville, c’eft-à-dire
qu’elle étoit tout fon diocefe : auffi voi'ons-nous des
évêques dans les petites villes les plus proches de Ro me,
comme Oil ie , Preneile, Tibur. On doit jeûner ^-4-
le famedi de chaque femaine comme le vendredi , 5c
ces deux jourson ne célébré point les myileres, en mémoire
de la trifteffe dans laquelle les apôtres les paffe- c. j.
rent. C etoit la coutume de l ’églife Romaine : les autres
ne jeunoient que le famedi-faintde tous lesfame-
dis de l’année. Ceux qui après le baptême devien- c.i.
nent poffedez du démon, peuvent recevoir l'impofi-
tion des mains d’un prêtre ou d’un autre clerc , mais
feulement par ordre de levêque. Lespenitens nedoi- c.7.
vent recevoir l ’abfolution que le jeudi-faint, hors le
cas de neceffité. Il n’y a quel’évêque qui puiffe donner
auxenfanslefacréfceau, c’efl-à dire le facrement
de confirmation. Nous l ’apprenons, dit ce pape,non
feulement par la coutume deséglifes,mais encore par
l’écriture fainte dans les aétes, en la perfonne de S. Aa.ym.n-
Pierre & de S. Jean. Les prêtres peuvent bien faire aux
baptifez l’onêtion du crème , pourvû qu’il foit confacré
par levêque : mais ils n’en peuvent pas marquer
le f ro n t , cela n’eft permis qu’aux évêques quand ils
donnentale faint Eprit. L’onétion des malades peut
etre faite par les prêtres, fuivant l’épitre de l’apôtre
faint Jacques ; & la rai fon en eil,que les autres occu- c.7.j«c.y.h,.
pations des évêques ne leur permettent pas d’aller à
tous les malades ; mais l’huile de cette onélion doit
etre confacrée par levêque. On ne la donne point aujp
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