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autres leurs .fils :’ car l’évêque Paul étoit encore jeune.
Comme Synefius vouloit parler , on monrra dans la
foule un écrit., & on le p ria de le faire lire. C ’étoit
une conjuration qu'on lui adrefloit : qu’il ceflat-de.
faire violence au peuple, & qu’il différât jufques à-ce
que l’on eût en voie à Theophile un de.cret fur ce fujet
avec un dépuré. Ils prioient même Synefius d’é-
criÊben leur faveur. Là il apprit & des prêtres & du
peuple ce quitjS’-étoit paffé au fujet de l’ordination de
Sidcrc ; & comment après lui Palebifque & Hydrax
étoienfiretournez, fuivant leur ancien é ta t , fous la
dépendance d’Erythre. Ils difoient même que c’écoit
par un décret de T h é o p h ile , que Paul en avoir été
ordonné évêque. Il eft vrai qu’ils n’en reprefentoient
pas les lettres, mais ils en donnoient pour témoins
des évêques de la province. Synefius avant que de retourner
à Ptolem.aide , rendit compte à Théophile
de ce qu’il avoir fait : foumettant le tout à fo.n jugement
avec une déference entiere. Toutefois il lui fait
entendre , qu’il eft d’avis d’avoir égard à l’affection
extraordinaire de ce peuple pour P a u l, & de ne leur
point donner dlautre évêque.
Dans le même bourg d’H y d r a x , il y avoir une
hauteur fur laquelle étoient les ruines d’une ancienne
fdrtereffe, & ce lieu étoit Çu,r les confins des dioeefes
d’Erythre & de Dardane. Paul éivêque d’Erythre
pretendoit que ce lieu lui àppartenoiti, parce qu’il y
avoit confacré une églife à la place d’une autre plus
ancienne. Diofcore lévêque, de Dardanç foutenoit
quece lieu lui appartenoit detous temps : que véritablement
on y avoit fait des prières dans une incur-
fion d’ennemis, mais qu’il n’étoit pas confacré pour
cela non plus que les montagnes & les rvallées ou
L i v r e v i n g t - d e u x i e ’m e . 3/j
l'o n p iio ft en pareilles occafions. Synefius ai'antpris
auiliconnoiifancc de ce différend, par.ordje dc Theo-
phile, trouva que le lieu appartenoit à Diofcore fans
difficulté : que le lieu prétendu confacré , étoit une
petite maifon, dont Diofcore aïant emporté Içs ç ie f s ,
Paul l’avoit fait o u v r i r ,,6c y a voit apporté une table
qu’il avoit confaçrée en fraude. Ge procédé lui parut
très-indigne : d’a von emploïé les cérémonies de la
religion, pour uiurper le bien d’autrui. Je n eftime,
dit-il y rien de faint_.ni.lde façré, s’il n’eft fu t avec
juftice & fainteté : arnfi je p ’ai point eu de refpe<ft
pour cetre prétendue confecration. Dieu s’approche
de ceux qui font fans paffion, & dans les difpofitians.
qui lui conviennent. Mais.quand on agit par colere,
comment le faint Efprit y peut-il venir, lui que la
paffion chafleroit d’une ame , s’il y habitoic auparavant.
L ’évêque Paul reconnut fa fau te , & l’év è -
que Diofcore confentic à un accommodement, en lu i
yesidant ledieu, dont'il s’a g if fo it ,à des conditions
îaifonnables.
Un prêtre nommé; Jalon ,’ aidnt attaqué de paroles’
un autre prêtre nomme Lamponien , ceiui-ci ic-maltraita
, & étant acculé par J a fon , confélfa fa faute ; Si
pour penitenee fut feparé des afferablées e.cclefiafti^
eues. Il témoignoic Ion repentir par tes larmes & le
peuple demandoit gjraçe pour lu i. Mais Synefius s’en'
tjnt à ce qu’il avoir o rd on n é , ¿k renvoïa L’autorité de
l’abfoudreà la chaire pontificale, c’eft-à-dire.à T h é o phile.
Seulement il permit à tous les prêtres qui fe
trouveroié.nt prefen s, de donner la communion à;
Latinponien, s’il fe troüvoit en péril de mort. Ca r ,
dit-il, perfonne ne mourra hé autant qu’il eft en moi.
-Mais f i l revient en fanté , il fera fujet aux mêmes
Y y ij
X L ÏV .
Autres affaires
de la Cyrenaï-
que.
£ ad. epift. p. i i ) .